Critique YR
Aux confins de l’espace exploré, se déploie la nébuleuse et pouponnières d’étoiles ("stellar nursery") Bannon (ressemblant à s’y méprendre au roncier de ST Insurrection). En son sein, la Fédération a construit une gigantesque station spatiale obscure, Bavali, destinée à raffiner du deutérium (contenu en vaste quantité dans ladite nébuleuse et servant de carburant aux vaisseau). Sous le commandement commun de Christopher Pike promu temporairement "fleet captain" (en référence à ST TOS 01x15+01x16 The Menagerie), l’USS Enterprise et l’USS Farragut ont pour mission d’activer la raffinerie spatiale au plus tôt, tant sa position est stratégique face aux Gorns voisins (de plus en plus menaçants…)
Voilà donc le cadre prometteur de SNW 02x06 Lost In Translation pour une histoire de SF doublée d’épouvante…
Si vous ne souhaitez pas vous plonger dans une analyse exhaustive du contenu (fatalement riche en spoilers), veuillez cliquer ici pour accéder directement à la conclusion.
Résumé
Rapidement, Uhura sera frappée de hantise et assaillie de visions gores ou fantomatiques très réalistes précédées d’une sonorité métallique distinctive (figurant notamment l’ingénieur andorien Hemmer décédé dans SNW 01x09 All Those Who Wander et revenant comme mort-vivant, l’expulsion dans le vide spatial de tout le personnel de la passerelle, des cadavres d’officiers de Starfleet gisant dans les coursives et assassinés par le propre alter-ego de Nyota, la vision obsédante du site du crash de navette où les parents et le frère de l’héroïne ont trouvé la mort). Le primo-diagnostic du Dr M’Benga (une prétendue exposition au deutérium raffiné dans une nacelle) s’avérera erroné. Mais sa rencontre fortuite dans le bar du vaisseau avec le Lt Jim Kirk (téléporté pour la première fois sur l’USS Enterprise depuis l’USS Farragut) qui lui accordera une grande attention, puis le cas-témoin du Lt Saul Ramon (appartenant au personnel de la raffinerie) affligé de la même pathologie hallucinatoire quoique à un stade plus avancé (le conduisant à saboter la station et le vaisseau avant de décéder dans l’espace suite à la destruction de nacelle qu’il a lui-même provoquée), et enfin le visionnage en boucle des vidéos pédagogiques laissées par feu son "maître" et ami Hemmer… permettront à Uhura — eurêka ! — de déterminer la cause de sa hantise. À savoir des entités indétectables vivant naturellement dans le deutérium de la nébuleuse Bannon (ou selon l’exobiologiste Sam Kirk des "formes de vies extra-dimensionnelles s’attachant à des atomes de deutérium") et qui, exposées à la torture et au massacre infligés par l’exploitation industrielle de Starfleet, tenteraient désespérément de communiquer avec certains équipiers — la zone de langage des cerveaux humanoïdes faisant office de traducteurs universels et les hallucinations de vocabulaire.
Aussitôt, Uhura décode rétrospectivement la signification précise de toutes ses visions traumatiques depuis le début de l’épisode, comprend qu’il s’agit de différents sèmes télépathiques d’un appel à l’aide, monte sur la passerelle, et ordonne au capitaine Pike l’interruption de toute exploitation de deutérium ! Mais faute de réussir à stopper le fonctionnement de la raffinerie venant juste d’être activée (peut-être en raison du sabotage par feu Ramon ou de l’influence directe des entités), Pike accepte — sur la seule parole non démontrable de Uhura — de faire évacuer la station Bavali et la détruire au moyen de torpilles. Uhura elle-même donnera cathartiquement l’ordre d’anéantissement, son capitaine la couvrira auprès de Starfleet, et les aliens invisibles lui enverront une ultime vision de gratitude (non plus un Hemmer zombi mais un Hemmer radieux).
Cette expérience "initiatique" permettra à Uhura de se guérir de sa fuite permanente devant la mort (qui l’a fait parait-il s’engager dans Starfleet), et d’affronter enfin les yeux ouverts le décès accidentel de toute sa famille.
En parallèle de l’histoire principale, l’épisode sera émaillé de jalons interpersonnels :
- la relation tendue entre Una et sa nouvelle ingénieure Pelia (car cette dernière lui avait un jour attribué — horreur malheur — un C lorsqu’elle enseignait à Starfleet Academy !),
- la rivalité (100% testostérone) entre le complexé Sam Kirk et l’infatué Jim Kirk (venant d’être promu XO de l’USS Farragut soit le plus jeune officier en second de l’histoire de Starfleet !),
- les rituels verbeux post-coïtum animal quantique de Spock et Chapel (cette dernière invoquera le chat de Schrödinger pour que nul ne regarde de trop près — et surtout pas la brigade des mœurs de Starfleet — leur relation intime encore indéterminée),
- et en guise de péroraison : la première rencontre (supposée culte) entre Jim Kirk et Spock dans le bar-restaurant-cabaret de l’USS Enterprise rebooté... pourvu de son propre jazz band résident s’il vous plait ! Ambiance.
Analyse
Alors, voyons à quel marché SNW 02x06 Lost In Translation est venu s’approvisionner pour composer son pot-pourri…
Pour l’essentiel, c’est ni plus ni moins un recyclage (très à la baisse) du remarquable ST TNG 04x17 Night Terrors... avec le Hollandais volant, les hallucinations déstabilisantes, et les aliens invisibles qui appellent au secours via un mode de communication neuronal direct qui rend dingue.
À un delta près cependant : ici, ce sont les héros (et surtout en amont leur institution plus ou moins dystopique) qui sont coupables de l’infortune des aliens (normal on est chez Secret Hideout). C’est donc l’occasion d’une transposition-tarte-à-la-crème du sujet le plus bateau et trivial de l’actualité du moment : les ravages écologiques qui résultent de l’activité humaine ! Si c’est pas courageux ça de dénoncer un tabou aussi brulant au travers de la science-fiction en 2023... Voilà qui témoigne d’un vrai sens de l’engagement digne de Florent Brunel (eh, les frères Arcadi et Boris Strougatski, prenez-en de la graine !).
Manque de pot, ça a déjà été fait (et bien fait) dans ST TNG 07x09 Force Of Nature et ST VOY 05x01 Night avant que ça ne devienne un truisme audiovisuel à la mode, et bien sûr d’innombrables fois après (avec notamment Avatar qui a ouvert le bal). Donc aujourd’hui, ce n’est plus qu’un pauvre cliché suiviste, comme ça l’était déjà dans la "Pandora du pauvre" de DIS 01x08 Si Vis Pacem, Para Bellum et dans le "royaume enchanté du mycélium" de DIS 02x05 Saints Of Imperfection.
Mais dans le panier à provisions, on trouve aussi le réservoir inépuisable d’histoires trekkiennes impliquant des aliens immatériels et/ou indétectables (aux instruments et aux sens humanoïdes), majoritairement (quoique non exclusivement) natifs des nébuleuses (des pépinières non seulement d’étoiles mais aussi de phantasmes non-anthropomorphes) et amenés à croiser la route (pour le meilleur ou pour le pire) des explorateurs impénitents de Starfleet : ST TAS 04x07 One Of Our Planet Is Missing, ST TNG 01x08 Lonely Among Us, ST TNG 05x22 Imaginary Friend, ST TNG 06x25 Timescape, ST TNG 07x05 Interface, ST VOY 01x06 The Cloud, ST VOY 01x12 Heroes And Demons, ST VOY 01x13 Cathexis, ST VOY 05x13 Bride Of Chaotica !, ST VOY 05x14 The Fight... mais dont le pionnier chronologique était en quelque sorte ST ENT 01x22 Vox Sola. Depuis 2017, Secret Hideout avait d’ailleurs déjà tenté de s’approprier cette thématique classique, mais de façon contreproductive (DIS 01x03 Context Is for Kings et SNW 01x08 The Elysian Kingdom).
Pour être complétiste sur les sources d’inspiration... ou de pillage, il faudrait inventorier aussi les cas de pure prédation immatérielle [1], et d’ingérences d’entités de pouvoir [2].
Enfin, dernier open bar, et non des moindres, celui les nombreuses formes d’hallucinations (et/ou altérations de perception) provoquées (ou non) par des extra-terrestres (hors Q et hors technologies de type simulacres, réalités virtuelles, holographie/projection, conditionnements) [3] parfois à des fins de communication non conventionnelle au moyen d’unités sémantiques autoréférentes ou autotéliques. Un trope dont le parangon emblématique reste ST TNG 05x02 Darmok, ainsi que les films Solaris (1972), Contact (1997), Solaris (2002), et Arrival (2016)... mais que la Marque K aura recraché avec une cuistrerie patentée durant la fin de quatrième saison de Discovery (et en particulier dans DIS 04x13 Coming Home).
Autant dire que SNW 02x06 Lost In Translation avait à sa disposition un arsenal pantagruélique de samples dont l’échantillonnage statistique serait bien supérieur aux exigences d’un ChatGPT ou d’un Bard pour composer (par recombinaison) une imitation relativement convaincante de l’existant, quoique fatalement avec une créativité faible à nulle.
Malheureusement, comme à leur habitude, malgré les innombrables feuilles de route, prothèses et béquilles à leur disposition, les scénaristes s’emmêlent copieusement les pinceaux… alors qu’ils ambitionnaient de créer un moment mythique de la chronologie.
SNW 02x06 Lost In Translation établit avec insistance que le deutérium est le carburant des vaisseaux de Starfleet, au point de se risquer dans le script à une de ces lourdes analogies anachroniques (dont est si coutumier le FakeTrek depuis 2009) en comparant la raffinerie spatiale de Bavali à une "station-service" ou "gaz station" (comme si les ressortissants du 23ème siècle étaient coutumiers des voitures thermiques du 21ème siècle). Dans le Star Trek historique, l’isotope 2H de l’hydrogène (alimentant les réacteurs à fusion nucléaire) pouvait être effectivement une source d’énergie pour les vaisseaux de Starfleet (bien que la principale soit l’antimatière). Mais la "jurisprudence" hautement retconante de Discovery (dont la série SNW est un spin-off) est venu contredire tout ça dans ses troisième et quatrième saisons en intronisant (rétroactivement) les cristaux de dilithium en source d’énergie principale et vitale (alors qu’historiquement, si lesdits cristaux pouvaient certes constituer une source ponctuelle en restituant l’énergie absorbée tels de super-accus, mais leur fonction première — quoique facultative — était de réguler la réaction matière/antimatière).
Après avoir été appréhendé (dans un état mental très perturbé) dans la station Bavali et placé en observation à l’infirmerie de l’USS Enterprise, le Lt Saul Ramon reste muet sur les raisons de son sabotage de la raffinerie. Il apparaît en fait qu’un de ses collègues s’était déjà ouvert il y a plus d’un jour sur son cas hallucinatoire auprès du médecin principal de l’USS Farragut. Laisser courir (et pourrir les situations) semble être visiblement la norme dans cet épisode. Rien d’étonnant donc que nul dans l’infirmerie n’ait songé à immobiliser ou sédater Ramon (alors qu’il présentait clairement un danger pour les autres). Celui-ci n’aura donc aucune difficulté à s’emparer d’une arme et prendre la fuite. L’indigente sécurité de l’USS Enterprise (mais que fait La’an ?) portera donc l’entière responsabilité de ce qui va suivre…
Pike, puis Jim Kirk et Uhura se lanceront à la poursuite dans le dédale de coursives du vaisseau que le fugitif ne manquera pas de plonger (on ne sait pas trop comment) dans l’obscurité (histoire d’imiter la troisième saison de Picard). Une équipière sera assassinée (éventrée !) par Ramon (un meurtre qui aurait donc facilement pu être évité). Puis, saisie par de nouvelles hallucinations, Uhura prendra le chemin de ses quartiers. Mais le "hasard" la mettra (malgré elle) sur la trace de Ramon qu’elle rejoindra (via un tube de Jefferies) dans la nacelle gauche du vaisseau. Curieusement à ce momen-là, elle communiquera aussi facilement avec ses collègues que si son combadge était un transmetteur (les auteurs auraient-ils oubliés qu’ils ne sont pas au 24ème siècle de ST TNG ?)
Alors qu’il vient d’assassiner une innocente et qu’il s’affaire — tel un psychopathe monomaniaque — à un nouveau sabotage (expulser le carburant pour provoquer une explosion), que fait donc Uhura alors qu’elle le tient confortablement en joue avec son phaser ?! Et bien rien ! Ou c’est tout comme, puisqu’elle entreprend de le baratiner, c’est-à-dire de tenter de l’amadouer en lui expliquant qu’elle vit la même chose que lui. Une telle tactique ferait sens si la seule arme dont elle disposait était létale, ou à l’inverse (et a fortiori) en l’absence de tout moyen coercitif. Mais lorsqu’on a l’insigne privilège de disposer d’un phaser permettant d’assommer/paralyser instantanément le forcené sans mettre sa vie en danger, on s’en sert sans discuter. Sauf que dans les FakeTrek, les personnages semblent systématiquement oublier l’innocuité des phasers en "mode stunt" (pourtant un attribut hautement trekkien), pour se borner à les utiliser en mode "tuer" ou "désintégrer", quand ils ne recourent pas carrément à toute la panoplie des armes tranchantes pour couper des têtes (la spécialité de la série Picard probablement pour faire honneur aux lumières humanistes de ST TNG).
Bref, il aurait été trop crédible (et trop simple) que l’affaire se résolve sans tragédie (bidon), donc Uhura parle, et parle encore… sans convaincre bien sûr Ramon qui va tranquillement jusqu’au bout de son sabotage. Puis s’ensuit le traditionnel combat chorégraphié mano à mano aussi stérile qu’à contresens. Évidemment, pas le moindre officier de sécurité à l’horizon, sans quoi les dramas factices kurtzmaniens n’existeraient pas.
Finalement la nacelle explose, Jim Kirk surgira par derrière pour sauver in extremis la vie à Uhura en activant une téléportation d’urgence intra-vaisseau (que ST TOS 03x11 Day Of The Dove considèrera dangereuse). Quant à Saul Ramon, il sera expulsé dans l’espace, et la mise en scène s’appesantira à le montrer agoniser par voie de congélation… pendant que nul officier de l’USS Enterprise (sur la passerelle ou dans la salle de téléportation) ne tentera même de le téléporter à bord pour lui sauver la vie (alors qu’ils en auraient largement eu le temps, les humains survivant plus d’une minute dans le vide cosmique). Soit exactement le même tropisme que tout au long de la série Discovery où jamais la téléportation n’était employée lorsqu’elle pouvait sauver des vies (l’exemple le plus emblématique de ce syndrome que perpétue SNW est certainement DIS 02x09 Project Daedalus où le même capitaine Pike a délibérément laissé crever Airiam dans l’espace au lieu de la téléporter juste pour pouvoir faire chialer ensuite les personnages et le public).
Pour résumer, absolument rien de tout ça n’aurait dû se produire dans un épisode au réalisme élémentaire et ne se payant pas la tête des spectateurs…
Quand Uhura viendra signaler au Dr Menga ses symptômes hallucinatoires, ce dernier ne mènera pas la moindre investigation (au hasard en se mettant en rapport avec ses collègues de l’USS Farragut et de la station minière pour s’assurer qu’il n’y a pas d’autre cas). Tel le simple infirmier qu’il semble désormais être (face à la super-génie médicale Chapel), il enverra Uhura sur une voie diagnostique sans issue en tentant d’imputer sa pathologie à l’exposition au deutérium raffiné dans l’une des nacelles de l’USS Enterprise (durant une réparation des communications que Nyota a assurée elle-même en suivant les vidéos d’instructions que lui avait laissées feu Hemmer… à la surprise d’ailleurs de la nouvelle ingénieure de bord Pelia).
Pourtant à ce moment-là, Uhura savait parfaitement que cette hypothèse médicale de M’Benga ne collait pas avec la réalité puisque les premiers symptômes sont apparus sur la passerelle (avec l’espèce de bruit métallique vrillant son cerveau), donc avant de se rendre pour la première fois dans la nacelle. Mais elle n’objectera rien sur le coup (évidemment, si le patient fausse l’anamnèse, pas étonnant que le médecin se plante). Ce n’est que par la suite (pourquoi attendre ?) que Nyota signalera cette incohérence à Chapel et à Spock, mais ces derniers l’enverront sur les roses, bien trop préoccupés par eux-mêmes et leur flirt (quel professionnalisme, on se croirait dans un épisode du soapissime General Hospital !).
In fine, devant l’indifférence totale du corps médical, et surtout son absence (à part M’Benga et Chapel, il n’y a jamais personne d’autre dans la gigantesque infirmerie, on se croirait dans un désert médical français en 2023 !), c’est finalement Uhura — pourtant dépourvue de toute formation médicale — qui se retrouvera à devoir bricoler diagnostics et thérapies. Ce qui aurait dû rendre Pike d’autant plus sceptique en entendant pour la première fois ses théories... qu’aucun thérapeute n’avait validé (elle n’avait que le soutien moral des Kirk Brothers). Cela aurait pu tout aussi bien être la dernière élucubration complotiste venue de la pseudo-réinfosphère.
Le plus choquant peut-être est de découvrir que le scan cérébral d’Uhura révélait une suractivité de la zone du langage, lorsque celui de Ramon dévoilait que la même zone était carrément "brûlée " ! [Ce qui veut dire quoi d’ailleurs ? À entendre au figuré (genre un AVC ou une hémorragie), ou au propre (genre une cuisson comme sous l’effet de micro-ondes) ?] Toujours est-il que ces scans ont été réalisés et délivrés par un médecin (ou la super-infirmière), n’est-ce pas ? Ce n’est tout de même pas Uhura qui les as réalisés en libre-service ? Alors comment se fait-il que le corps médical ne se soit pas de lui-même inquiété, pas même étonné, qu’il n’ait rien signalé, rien théorisé, en gros qu’il n’ait pas fait son boulot en service minimum ?! Tout ça respire une nouvelle fois l’idiocratie au service du VIPisme. Mais un VIPisme sélectif et séquentiel, car dans SNW 02x06 Lost In Translation, il fallait absolument qu’Uhura ait la vedette au prix de n’importe quel forcing contextuel et narratif, comme il fallait que ce soit le cas de super-Chapel dans SNW 02x05 Charades (mais pas dans l’épisode suivant où elle est en dessous de tout). En somme, on infériorise artificiellement la plupart des personnages pour en glorifier tout aussi artificiellement un seul (ou une petite poignée) ; puis la roue tourne jusqu’au next one ! Quelle belle leçon d’écriture...
Étrangement, lorsqu’Uhura révèle que le deutérium de cette nébuleuse est "vivant" et subséquemment que son exploitation par Starfleet est/sera criminel, face à la perplexité du capitaine Pike (au demeurant compréhensible), elle lui rappelle alors que la vocation de cette raffinerie spatiale (i.e. permettre l’exploration) contredit les massacres qui pourraient en résulter. Sans blague ? Et aussitôt, le fleet captain s’aligne. Et alors, sur la seule parole de l’ex-cadette, sans la moindre vérification, ni recherche de preuves, ni contre-expertise, ni même consultation des indices récoltés par Uhura (comme les scans cérébraux…), Pike ordonne non seulement l’interruption du raffinage (une mesure conservatoire acceptable dans le doute…), mais à défaut d’y parvenir immédiatement, carrément la destruction de la gigantesque infrastructure ! Fin de l’histoire. Ben mon colon.
Tout cet échange pseudo-résolutif cristallise la tragique et irrécupérable trivialisation qu’infligent en permanence les scripts de Secret Hideout aux personnages de SNW comme au Trekverse lui-même...
Uhura a construit elle-même une théorie certes plausible pour expliquer sa hantise, mais qui n’en reste pas moins à la base seulement une théorie... assurément anxiolytique pour elle, et méritant évidemment d’être prise en considération par ses collègues et supérieurs… mais n’ayant pas d’emblée la valeur de vérité (quand même bien même sa parole d’officier serait engagée). Parce que dans une force militaire crédible, qui plus est aussi éclairée qu’est supposée l’être Starfleet, la sincérité — c’est-à-dire la conviction subjective — d’une seule personne ne suffit pas, sans quoi l’institution se transformerait en cour du roi Pétaud, inefficace et dangereuse. Aucune science n’est bâtie sur l’unicité et les décisions de commandement doivent être fondées sur du tangible.
En pareil cas, après avoir pris connaissance de l’hypothèse — ce n’était que ça au départ — d’Uhura et avant de prendre une quelconque décision lourde de conséquences, un commandant du Starfleet historique (quelle que soit la période de la chronologie) aurait au minimum ordonné quelques contre-investigations, en mobilisant l’élite des scientifiques composant la majorité des trois équipages (et pas seulement l’indéboulonnable poignée de VIPs) et/ou en sollicitant un télépathe de bord tel Spock (pour tenter d’entrer en contact avec les aliens via Uhura ou directement). Dans tous les cas, un scrupule d’objectivation aurait été la marque d’un commandant de vaisseau digne de son rang, responsable aussi bien envers l’idéalisme trekkien qu’envers les intérêts de sa société. Que la Main externaliste toujours tapageuse des auteurs se soit débrouillée pour donner raison ("what else ?) à la conviction d’Uhura ne légitime en rien la vraisemblance des enchaînements (mais à l’inverse renforce leur facticité).
Et quand bien même l’objectif des auteurs aurait été de faire reposer une lourde décision du capitaine sur la prétendue "beauté" d’un acte de foi (en son officière de communication), pour ne pas s’apparenter à un acte de copinage indigne, cela aurait dû être un ultime recours, après d’innombrables questionnements, face à une situation où la raison (ou du moins la factualité) serait devenue impuissante. Exactement comme dans ST TNG 03x15 Yesterday’s Enterprise où le Picard alternatif n’a pas donné l’ordre à l’USS Enterprise C de se sacrifier à la seconde même où Guinan lui a dit de le faire — il y eut un épisode entier de débats et de tiraillements (et pourtant les liens entre Picard et Guinan étaient autrement plus forts et anciens qu’entre Pike et Uhura).
Et que dire de l’argumentation surréaliste d’Uhura, qui au lieu de chercher à corroborer ses assertions (en apparence extravagantes), s’est sentie juste obligée de faire la leçon à Pike... en lui rappelant en gros que la finalité de Starfleet n’est pas de génocider les nouvelles formes de vie rencontrées !!! Sérieux ? Était-ce vraiment nécessaire de tomber aussi bas ? S’il faut vraiment rappeler un b.a.-ba pareil aux capitaines, alors Starfleet est encore plus sombre et idiocratique qu’elle ne l’était apparue jusqu’à présent dans le reboot kurtzmanien.
En réalité, les scénaristes pratiquent ici une confusion grossière entre l’énoncé général d’un impératif éthique ou déontologique (« tuer c’est mal ») et la charge de la preuve du manquement envers ledit impératif (« la raffinerie spatiale tue »). Confondre les deux est une parodie de justice, car la morale a beau être sauve ici (parce que les scénaristes le veulent bien), l’inconséquence de tels mécanismes sophistiques est le lit des pires régimes totalitaires reposant sur des arbitraires déclaratifs. La manipulation scénaristique est affligeante, outre d’infantiliser comme jamais le capitaine Pike au nom de la glorification de "l’enfant prodige" que serait devenue Uhura pour la durée d’un épisode.
En outre, il faut vraiment croire que Starfleet possède des ressources vraiment limitless pour qu’il n’y ait même pas une seconde d’hésitation à saborder une structure bien plus vaste que la grande pyramide de Gizeh, et qui fut présentée au début de l’épisode comme essentielle et stratégique. En fait, si l’existence ou l’inexistence de cette station est sans conséquence pour la Fédération, au point que nul n’ait même songé à parler pour sa "défense" au moment critique (en invoquant les moyens, le temps et le savoir-faire requis dans sa construction, l’éventuel préjudice collectif qui résulterait de sa disparition, la recherche de solutions alternatives comme adapter le techniques d’extraction/raffinage pour épargner les aliens ou déplacer Bavali hors de la nébuleuse Bannon — où elle n’a certainement pas été entièrement construite "from scratch" — vers d’autres gisements de deutérium non-"vivants"…), alors c’est vraiment à se demander pourquoi elle a été construite en premier lieu !
C’est à croire qu’au nom de l’économie d’abondance, les ingénieurs de la Fédération n’ont ni contrainte ni objectif. Alors pour tuer le temps, ils fabriquent de gigantesques usines à gaz facultatives, des machines de Rube Goldberg qui ne servent pas à grand-chose puisqu’elles pourraient aussi bien ne pas être fabriquées ! Ce dénouement arraché sans une once d’hésitation, sans le moindre doute, sans divergence de perspective, sans débat aucun… réussit à dérober la diégèse à toute forme de dilemme éthique ou socio-économique (qui était pourtant historiquement la caractéristique première de Star Trek même dans des situations apparemment aussi évidentes que par exemple ST ENT 03x17 Hatchery).
Il en résulte ici un dumping de la matérialité de la société trekkienne où il n’existerait en somme de prix et de conséquence à rien, ce qui permet à la série de se spécialiser dans les leçons de patronage hors sol (qui ne coûtent et ne pèsent jamais rien), donc sans pertinence aucune pour les spectateurs d’aujourd’hui qui, eux, vivent dans une réalité conséquente. C’est ainsi que la Fédération du FakeTrek réussit le tour de force d’être à la fois dystopique (tant elle possède la plupart des travers de nos sociétés contemporaines voire parfois pire) et béatement angélique (en faisant profession de délivrer de pieuses leçons de bonne conduite puisque la réalité y est aussi virtuelle qu’à travers le prisme des réseaux sociaux). Soit un boyscoutisme de "génération SJW" dans une société faussement utopique. Le pire des deux mondes quoi.
Dans le Star Trek de jadis, "capter" les messages provenant d’extraterrestres non-anthropomorphes aurait été l’inhérence d’une compatibilité physiologique, en l’occurrence d’aptitudes télépathiques présentes seulement chez certaines espèces comme les Betazoid et les Vulcains (cas de Deanna Troi dans ST TNG 04x17 Night Terrors et logiquement de Spock ici). Mais désormais, tout ça est révolu car probablement trop "froidement SF" selon les standards de Secret Hideout (qui préfère carburer à la moraline). Ainsi, à la fin de l’épisode, lorsqu’Uhura se demande légitimement pourquoi les aliens de Bannon l’ont choisie, Jim Kirk lui rétorque avec le plus grand naturel que c’est évidemment parce qu’elle est « attentionnée, compatissante et à l’écoute » ! C’est cela oui… En d’autres termes, elle a "un cœur gros comme ça" ! Si c’est pas mignon tout ce feel good électif… Rien d’étonnant que Kirk ait demandé une médaille pour Uhura. Que ça fait du bien de s’autocongratuler entre VIPs...
Mais VIP, le Lt Saul Ramon ne l’était pas, lui, et comme il avait en plus la "tare" d’être un "red shirt", son sort était par avance scellé ! Tout aussi humain et donc dépourvu de capacités télépathiques qu’Uhura, il fut pourtant lui aussi le récepteur neuronal direct des entités du deutérium. Si l’on accepte l’explication improbable fournie par l’épisode, les hallucinations résultaient d’une saturation des zones de langage de son cerveau (qui faisaient tant bien que mal office d’UT). Les visions étaient perturbantes, dangereuses par les superpositions actives (sans décalage temporel) entre fiction et réalité (à l’exemple du moment où Uhura croyait combattre son alter ego criminel et frappait en réalité Jim Kirk). Mais en l’absence de télépathie, rien ne suggérait dans l’épisode une possession qui, à la différence de l’infestation, suppose une perte totale de contrôle (le sujet ne comprenant même plus forcément ce que la volonté exogène l’oblige à faire). En réalité, il s’agissait basiquement ici de communication, certes perturbée et perturbante, mais rien de plus (selon les explications même fournies par l’épisode). Donc si Ramon a pris l’initiative de saboter (et s’est même obstiné dans cette tâche), c’est forcément parce qu’il avait compris en pleine lucidité le message des aliens ! Alors pourquoi n’avoir jamais rien révélé de ses motivations à ses collègues de l’USS Enterprise qui pourtant l’interrogeaient ? Lui-même officier de Starfleet, lieutenant (et non enseigne), donc davantage gradé et expérimenté qu’Uhura, Ramon était bien placé pour connaître la déontologie de l’institution (qui n’est pas celle des Marines d’Avatar), et le bien-fondé légal à vouloir empêcher une extermination involontaire. À moins bien sûr que le scénario ne cherche à suggérer que la réceptivité et les scrupules éthiques de Pike sont uniques dans Starfleet, tout comme la lucidité et la sagacité de Nyota…
Face à la difficulté à interrompre immédiatement le fonctionnement de la raffinerie, l’empressement de Pike (et Uhura) à détruire la station spatiale Bavali — alors que vendue dans le teaser comme cruciale énergétiquement et stratégiquement (contre les Gorns) — représente le comble de l’irresponsabilité décisionnelle (et de l’incohérence d’écriture). Des mesures aussi extrêmes ne se prennent qu’après avoir épuisé toutes les autres options. Mais il faudrait avaler ici qu’il n’existe strictement aucune alternative, que toute la matière grise de Starfleet ayant mis au point aussi longuement un complexe si élaboré n’a d’autre choix que de tout casser dès les minutes qui suivent son activation ?! Cela renvoie une image d’apprentis sorciers sur l’ensemble du projet (et pourtant le raffinage du deutérium existe depuis le 20ème siècle !), et d’incompétence crasse sur les contrôles qualités. Les officiers de Starfleet (dont l’enseignante en ingénierie Pelia et la XO Una) savaient parfaitement que le Lt Ramon avait saboté la raffinerie mais ils ne prennent pas la peine de désamorcer ni même de comprendre ledit sabotage avant de lancer toute la machinerie ?!! Allez donc… De vrais jackass !
En outre, tout faire exploser (aux torpilles) est une mesure très contreproductive même pour les aliens de Bannon, car si Uhura a ordonné de larguer tout le deutérium recueilli par les Bussard collectors des USS Enterprise et USS Farragut, elle n’a pas pu (ni même cherché) à purger la raffinerie ! Dès lors, tirer dans le tas avec des torpilles revenait, non pas à libérer les entités gazeuses de leur cellule de torture, mais à les carboniser vivantes ! Et avec elles, toutes leurs voisines et une partie de leur habitat dans la nébuleuse… étant donné que le deutérium (alias hydrogène lourd) fait partie des matériaux les plus combustibles de l’univers — confirmé d’ailleurs à l’écran par le large scope et la durée de la combustion (sur laquelle s’étend l’épisode sans une once de mauvaise conscience). Avec en creux, un risque majeur de réaction en chaîne à travers toute la nébuleuse...
Par ailleurs, en supposant malgré tout que feu Ramon ait saboté la station sous l’influence directe des entités (?), quel était le sens de provoquer un emballement inextinguible de la raffinerie puisque, faute de pouvoir être stoppée, cela aurait conduit à un massacre puis se serait tôt ou tard achevé par un semblable "bouquet final" (mais sans les torpilles) ?
Idem si les aliens eux-mêmes étaient activement responsables de la perte de contrôle de Bavali, pourquoi n’avoir pas lâché prise sur la station dès lors que Nyota était devenue ostensiblement leur "championne" pro-active (plutôt que de la pousser à embraser le deutérium) ?
D’ailleurs pourquoi les aliens extra-dimensionnels ont-ils attendu l’arrivée de Ramon puis d’Uhura le lendemain pour se manifester alors que la station Bavali était présente (et peut-être en partie construite) dans la nébuleuse Bannon depuis un long moment ?
Et pourquoi ne se sont-ils manifestés qu’auprès de deux humains (non télépathes) alors qu’ils avaient trois équipages complets à leur portée ?!
Toujours est-il qu’Uhura contemple avec émerveillement le brasier qu’elle a ignifié, et elle s’érige elle-même en arbitre de la destinée, jusqu’à délivrer le clap de fin sur un mode performatif ("tout est bien qui finit bien"... car elle en a décidé ainsi). On parle déjà de lui attribuer une médaille, et tous les protagonistes se voient eux-mêmes en justiciers. Ils s’inondent mutuellement de satisfécits infatués... alors qu’ils ont pourtant organisé un gigantesque bûcher crématoire de l’altérité avec un niveau d’irresponsabilité encore inédit... seulement "sauvé" (et "racheté") par le miracle du VIPisme qui gouverne le FakeTrek. La contreproductivité confine donc ici à l’indécence.
En un mot comme en cent, SNW 02x06 Lost In Translation loupe consciencieusement toutes les opportunités scénaristiques qui se sont présentées (en dépit de l’avalanche de modèles heuristiques trekkiens ouvertement exploités mais sans même réussir à les plagier intelligemment), juste pour délivrer un truisme bien vain... lorsqu’il n’est pas franchement nauséabond.
Se nourrir de tant de références pour finalement régurgiter une pareille médiocrité, cela tient du tour de force ! Ce n’est même pas Gaston Lagaffe, mais l’anti-Midas touch à chaque numéro. Désespérant.
Un character opera
Dans les alcôves du character opera, si Uhura se taille la part du lion comme en témoignent les paragraphes précédents, Jim Kirk la talonne de près...
Par la bouche même du capitaine en titre de la série originale s’adressant au commandant de la Starbase 11 (le commodore José Mendez), ST TOS 01x15 The Menagerie Part I avait établi que James T Kirk rencontra pour la première fois Christopher Pike lorsque celui-ci fut promu fleet captain. Un grade peu courant (ce fut la seule occurrence on screen dans le ST historique avec celle de Garth of Izar dans ST TOS 03x16 Whom God Destroy) et qui est supposé être à mi-chemin entre capitaine et commodore. Dans l’esprit du scénariste de cet épisode Gene Roddenberry himself (tout comme des trekkers jusqu‘à présent), il s’agissait d’une montée en grade accompagnant la nouvelle affectation de Pike (probablement à Starfleet Academy) et la prise de commandement de l’USS Enterprise par Kirk.
Oui mais voilà, les showrunners de SNW étaient très pressés de faire se rencontrer tous les VIPs pour fabriquer du "culte fan service" à un rythme industriel (quitte à miniaturiser l’univers à la manière de Kelvin).
Dès lors, SNW 02x06 Lost In Translation a décidé de donner un autre sens à "fleet captain". Una annonce cette "promotion" en début d’épisode, que Pike nuance et amenuise par modestie (en précisant son caractère temporaire). Mais il s’avère que ce "titre" consiste "simplement" à conduire ponctuellement une mission technique (en l’occurrence activer la raffinerie dans la nébuleuse Bannon) en commandant à cet effet plusieurs bâtiments (USS Enterprise, USS Farragut, et la station Bavali elle-même). Ce n’est donc pas un grade acquis et permanent, pas même honorifique, mais simplement une fonction opérationnelle et circonscrite dans la durée (difficile donc d’imaginer que le Kirk de ST TOS l’ait présenté comme un jalon définissant). De plus, ce n’est aucunement associé à un passage de flambeau du commandement de l’USS Enterprise, ni à une quelconque cérémonie. Mais c’est néanmoins ce jour-là que le jeune James T Kirk rencontrera le capitaine Pike en venant lui présenter ses respects dans ses quartiers. Alors reconnaissons tout de même aux auteurs de Secret Hideout d’avoir fait un inhabituel effort pour respecter la lettre (à défaut de l’esprit) du canon. Car changer l’intention d’une réplique antérieure (tant qu’elle n’est pas formellement invalidée) fait partie des latitudes et des prérogatives des scénaristes en charge du développement d’un univers en work in progress.
Même si la justification reste ici capillotractée et téléphonée (en quoi est-il nécessaire de donner à Pike une fonction qui chapeaute trois unité hors de tout affrontement alors qu’une coopération classique entre plusieurs équipages aurait largement suffi dans ce contexte ?!), les lignes de dialogues de ST TOS (en l’occurrence 01x15 The Menagerie Part I) ne sont (pour une fois) pas prise en défaut, et il est même évident que les scénaristes ont fait l’effort de regarder (!) l’épisode original pour trouver une astuce qui en respecterait le contenu tout en satisfaisant leur impatience. Un tel scrupule est même étonnant pour une ligne de dialogue qui ne dure que cinq secondes en tout… lorsque dans le même temps, presque chaque épisode de SNW s’emploie à contredire ou ravilir les personnages de ST TOS (apparaissant rétrospectivement à la ramasse par rapport à ceux de SNW), mais aussi à retconer et frapper de révisionnisme la chronologie (comme déplacer d’au moins quarante ans les Guerres eugéniques dans le futur).
En réalité, avec l’introduction officielle du futur capitaine Kirk, SNW 02x06 Lost In Translation assume enfin à l’écran ce qui hantait la série depuis son pilote, et qui s’inscrivait dans un désir de remake/recast intégral des personnages (vaisseaux inclus) de ST TOS (si ce n’est de la série originale elle-même). C’est ainsi que Jim était dans les parages dès le lancement de SNW à travers son frère Sam "comme par "hasard" affecté à l’USS Enterprise de Pike. Alors que ST TOS 01x29 Operation – Annhihilate ! ne suggérait aucunement que Samuel était officier dans Starfleet, ni même qu’il l’avait jamais été, et encore moins qu’il fut affecté sur le vaisseau qui serait un jour commandé par son frère. En outre, dans ST TOS, il est chercheur en biologie ; mais dans SNW, il est xéno-anthropologue (ça "sonne" probablement mieux).
Puis le lieutenant James T Kirk a commencé à apparaître dans des timelines alternatives VIP-centrées conçues sur mesure pour lui (dans SNW 01x10 A Quality Of Mercy et SNW 02x03 Tomorrow And Tomorrow And Tomorrow). Il était donc évident que les scénaristes rongeaient de plus en plus leur frein, et "l’éclosion" de James T était imminente. C’est même l’un des principaux objets de SNW 02x06 Lost In Translation, et il fallait absolument que l’introduction officielle de ce pilier du lore (du moins dans la timeline officielle de SNW) se fasse en grande pompe (non en caméo discret). Kirk n’est donc pas arrivé les mains vides (narrativement parlant)…
Tout d’abord, il a été promu officier en second de l’USS Farragut, le plus jeune de l’histoire de Starfleet (comme un écho de Kelvin), un record qui aura le don d’agacer son frère Sam… dans le cadre d’une rivalité pour susciter l’admiration paternelle. Un moment de grande puérilité comme Discovery et SNW savent en produire, et dont aucun des deux frères ne sortira grandi. Mais l’interaction tendue entre les Kirk Brothers se veut avant tout un comic relief, malheureusement plus pathétique que drôle, où (e.g.) Jim tiendra même le rôle anti-psychologique de Spock dans ST Into Darkness (incapable de rendre une politesse à Sam / Jim respectivement), tout en révélant un curieux mépris envers les scientifiques à la façon d’un Jack O’Neill dans Stargate SG-1 (ce qui ne respecte ni la personnalité du capitaine de ST TOS ni l’esprit de Starfleet. Au passage, l’emploi du vocable "fringe" par Sam est probablement une référence à la série du même nom d’Alex Kurtzman...
Ce sera aussi l’occasion pour l’épisode de révéler qu’avant James Kirk, c’était "comme par hasard" (aussi) son père George qui détenait le record du plus jeune XO, transformant ainsi les Kirk en une lignée de prodiges de pères en fils, réduisant ainsi encore plus le FakeTrek à une Dynasty de grandes familles s’affrontant à toutes les époques. Il y avait déjà les Picard, les Soong, les Noonien Singh, et maintenant les… Kirk. Une forme d’innéisme aristocratique, sur le modèle de Star Wars, mais philosophiquement anti-trekkien.
En outre, pour avoir fait servir le père George Kirk sur l’USS Kelvin, l’épisode "canonisera" ce vaisseau mono-nacelle si emblématique du reboot de 2009 au point de donner informellement son nom à l’univers alternatif. Preuve que les films de JJ Abrams n’ont jamais cessé d’éclabousser la timeline d’origine, ou du moins le coucou qui tente de se faire passer pour elle aujourd’hui.
Bien que visiteur (quasiment en perm’) sur l’USS Enterprise, Jim Kirk s’illustrera d’emblée en accordant une attention fraternelle (et une ouverture d’esprit) aux problèmes d’Uhura… là où ses collègues en furent "comme par hasard" incapables (jusqu’à l’impéritie professionnelle). Il se transformera même pour l’occasion tout à la fois en ami, en psychanalyste, en coach (l’exhortant à la combattivité face à ses angoisses et face à la mort selon la rhétorique de Zack Snyder dans Sucker Punch), et même en ange gardien (Uhura lui doit la vie, mais "comme par hasard" car elle n’a pas fait le nécessaire pour assommer Ramon avant qu’il sabote le vaisseau et y reste). Consciemment ou non, Kirk prépare déjà le terrain…
Bien que toujours loin de pouvoir rivaliser avec Chris Pine qui faisait pourtant déjà passer en comparaison William Shatner pour un acteur shakespearien (que celui-ci était d’ailleurs), Paul Wesley est moins insipide ici que dans SNW 02x03 Tomorrow And Tomorrow And Tomorrow même si son langage a toujours autant de tics contemporains orientés "buddy movie".
Ses "retrouvailles" non symétriques avec La’an (un amour perdu dans une autre réalité frappé d’omerta pour elle, un simple appel visio professionnel un peu incongru pour lui) témoignent d’une certaine élégance, car pas trop mal dialoguée et tout en retenue (quand bien même un peu HS dans l’épisode).
Mais davantage encore que le moment Kirk/Pike, ce qui "fera bander" (ou non) les trekkers, c’est la première poignée de main entre Kirk et Spock. Une rencontre très classieuse, assorties de présentations en bonne et due forme (assurées par Nyota Uhura), autour d’une table du café-théâtre-music-hall ultra-chic du Pacific Princess (qu’est devenu l’USS Enterprise redécoré par la Marque K). Il ne manquait que les smokings.
Le traveling final à travers la gigantesque salle de concert et ses innombrables clients en pleine effervescence dit tout le bonheur d’être passager sur ce vaisseau spatial de plaisance au service quatre étoiles. L’incompatibilité avec le cadre spartiate et fonctionnel de ST TOS est désormais tel que c’est comme si les showrunners ne faisaient même plus semblant… Cet épilogue semble sortir de la plupart des séries TV américaines people : par ex. Ally McBeal, Sex And The City, Charmed… ou en la circonstance The Love Boat (La croisière s’amuse).
Rétrospectivement, difficile de ne pas songer à Rick Berman qui s’indignait que les studios aient fait pression sur lui durant les quatre années de la série ST Enterprise pour qu’il incorpore à l’équipage du NX-01 un boys band afin d’ambiancer les fins d’épisodes ! C’était pour lui le comble de l’incongruité dans un contexte d’exploration spatiale à la dure, et le signe que les "executives" en col blanc ne comprenaient rien à Star Trek.
Eh bien, sorry, Rick, mais ils ont fini par le faire...
Quant aux comparaisons avec The Orville, ce serait assez impropre, car la série de Seth MacFarlane (et Brannon Braga) se passait non avant ST TOS, mais dans l’équivalent trekkien (lumineux et high tech) du 25ème siècle (donc deux siècles plus tard dans une timeline voisine). Les scènes de bar ne débordaient guère du périmètre intimiste du Ten Forward de l’USS Enterprise D. Et les éventuelles "animations" caf’conc y étaient virtuelles, de type holographiques/holodecks, à l’instar de Vic Fontaine dans ST DS9.
Après James Tiberius, second au podium du character opera, viennent les duettistes Una Chin-Riley et Pelia pour la troisième place ex æquo
Cette dernière n’avait pas encore été vraiment développée depuis son apparition dans SNW 02x01 The Broken Circle, si ce n’est d’être Lanthanite (une espèce inventée pour l’occasion, encore jamais rencontrée ni même évoquée dans le ST supposé postérieur, aux caractéristiques voisines des El-Aurians, et potentiellement incohérente en in-universe étant donné son intrication rétrospective avec l’humanité), de posséder une "voix de sorcière" (rôle de composition par Carole Kane), et d’être aussi une commode dea ex machina (dans SNW 02x03 Tomorrow And Tomorrow And Tomorrow).
Selon les très classiques schémas hollywoodiens, SNW 02x06 Lost In Translation propose son rituel d’introduction au travers d’un antagonisme… qui se résoudra dans le temps de l’épisode. Habituellement en pareil cas, il est question d’un passif personnel ou d’un préjugé qui se voit résolu/dépassé par une expérience commune au feu permettant de mieux se connaître mutuellement, de forger des liens, voire de créer une relation de redevabilité/solidarité (lorsque l’un sauve la vie/mise de/à l’autre). Malheureusement ici, la facticité est complète, car la typo d’Una n’est pas du tout respectée (rien que celle de SNW sans même convoquer celle de ST TOS 01x01 The Cage).
En effet, depuis le début de la série, Chin-Riley a toujours été vendue comme parfaite, un pied dans la sainteté et l’autre dans la martyrologie, quitte à en devenir assez lisse voire insipide (à la façon d’un Chakotay dans ST VOY mais au centuple). Son seul et unique "péché" est d’avoir menti sur son espèce (et donc son augmentation génétique), mais cette "usurpation par nécessité" n’aura cessé d’être rédimée par sa surérogation en toute situation et son culte religieux de Starfleet (presque du niveau de celui d’Aditya Sahil dans DIS 03x01 That Hope Is You, Part 1). SNW 02x02 Ad Astra Per Aspera a même réussi à transformer la trajectoire d’Una en pure hagiographie, digne des images pieuses que l’on insère dans les missels.
Autant dire que les démonstrations de malveillance et de mauvaise foi gratuite de l’Illyriane envers sa nouvelle ingénieure en chef, et plus généralement les soudaines prétentions aristocratiques d’Una (qui se donne de grands airs pour toiser sa subordonnée alors qu’elle aurait dû sortir assez humble de son procès) tombent comme autant de fausses notes cacophoniques à répétition. À fortiori lorsque cela compromet la réussite de la mission (activer le fonctionnement de la raffinerie de la station mais seulement après avoir totalement endigué le sabotage de Ramon), et aussi lorsqu’on sait (selon les protocoles en usage dans Starfleet) que c’est le·la XO qui choisit son personnel sur dossier. Après des duels stériles d’égos volant très bas (genre « je suis dans Starfleet depuis moins longtemps et pourtant plus gradée que vous » ou encore « vous êtes une "space hippie" » dans un possible clin d’œil à ST TOS 03x20 The Way To Eden), et des manifestations tragiques de mépris envers les compétences réelles (tous les diagnostics techniques initiaux de Pelia ont été ignorés alors qu’elle était tout de même prof à Starfleet !) — les scénaristes savent-ils seulement que dans le monde militaire (éclairé) la fonction/compétence prime toujours sur le grade ? —, Una déclarera en vouloir à son ingénieure en chef parce qu’elle lui avait osé lui accorder un jour seulement un C (juste la moyenne quoi) à l’académie !!! Avec un niveau aussi pathologique d’orgueil bouffi, de mesquinerie imperfectible et de susceptibilité incurable… Chin-Riley aurait dû échouer au Kobayshi Maru et à tous les autres tests psychologiques de recrutement !
Mais finalement une absurdité comportementale en cachait une autre : Una "a la haine" contre Pelia parce qu’elle ose remplacer feu Hemmer !!! On croit rêver. Il fallait laisser le vaisseau sans ingénieur en chef au nom du deuil ? Et avec une pareille impulsivité gamine, Chin-Riley se prétend la commandante en second du vaisseau amiral de Starfleet, le puits de sagesse martelé par la série… Or par ce comportement puéril, elle a peut-être contribué à la destruction de la station Bavali. Et il faudra encore, pour arracher un semblant de réconciliation à la fin, que Pelia s’abaisse à rester le punching ball consentant d’Una ! Du SM en lieu et place d’empathie mutuelle, et ça se veut comique ?
Bien loin d’un test ou d’un baptême du feu (qu’Una imposerait à Pelia), ou encore d’une quelconque volonté (chez les auteurs) de démystification de la trop belle... image d’Épinal, la Number One n’y aura pas gagné davantage de personnalité ou de réalisme, mais juste de l’incohérence et de l’immaturité. Comme la plupart des autres personnages de la série, en réalité.
Enfin, après avoir monopolisé toute l’attention dans SNW 01x05 Charades, le binôme Spock?Chapel a pleinement réussi l’épreuve d’intégration à la team The CW. Ils en cumulent bien les attitudes, les postures, le langage, les regards en coin, les connivences, l’égocentrisme…
Mais il n’y a pas lieu de s’en étonner, de s’en émouvoir ou de s’en indigner. En bon disciple, SNW ne fait que suivre la voie initiée par Kelvin. Lorsqu’il a conclu avec Chapel, Spock-Peck n’a rien fait de plus que Spock-Quinto lorsqu’il s’était mis en couple avec Uhura. Dans les deux cas, T’Pring ne pesait pas bien lourd (loin des yeux loin du cœur) face aux opulentes collègues féminines (Chapel, Uhura) du quotidien. Le Vulcain resterait donc un animal comme les autres. Aux antipodes des non-dits et de l’aliénité de ST TOS, il y a comme un pattern invariant (et vulgaire) dans tous les produits d’Alex Kurtzman, même à quatorze ans d’écart.
Il faut malgré tout accorder à SNW 02x06 Lost In Translation l’originalité de la justification improvisée par Christine devant un tablier d’échecs 3D. Invoquer le petit félin d’Erwin Schrödinger pour tenter de prouver à quel point la relation entre eux deux n’est pas mesurable et s’effondrerait aussi surement qu’un paquet d’onde quantique si on y regardait de trop près… il faut bien avouer que c’est quand même astucieux ! Gonflé mais astucieux. En sus avec une petite lantern pour prévenir toute objection, et les scénaristes se sont fabriqués la meilleure immunité possible. Ce n’est plus du TGCM, mais du TGCQ ("ta gueule c’est quantique") comme le dit Ugo Bimar avec esprit.
Mais si le désir instinctif de Spock à vouloir se dénoncer (et donc mêler Starfleet à l’affaire) portait bel et bien les graines de la discorde (et donc de la séparation à venir), ce serait la marque d’un sérieux anachronisme d’écriture. À savoir la confusion entre les forces armées américaines contemporaines (qui proscrivent légalement les "fraternisations" entre collègues de la même unité quoique pas toujours) et Starfleet qui n’est aucunement soumis à de telles contraintes… comme l’illustrent T’Pol et Tucker dans ST ENT 03x15 Harbinger, Archer et Hernandez dans ST ENT 04x03 Home, Martine et Tomlinson dans ST TOS 01x08 Balance Of Terror, Troi et Riker dans ST TNG et ST Nemesis, Dax et Bashir (en puissance) puis Dax et Worf dans ST DS9, Torres et Paris dans ST VOY… et même Spock et Uhura dans ST 2009. Simplement en contrepartie, les officiers ne doivent pas laisser leurs relations privées affecter leurs priorités opérationnelles (cf. ST DS9 06x16 Change Of Heart), ce qui est virtuellement sans objet entre un officier scientifique et une "infirmière".
Quels que soient les qualités et les défauts intrinsèques de ce character opera (et son appréciation subjective par les spectateurs), ce qui frappe surtout, c’est son degré d’incompatibilité avec les personnages de ST TOS...
Conclusion
SNW 02x06 Lost In Translation est centré sur Uhura, victime non d’une possession mais d’une possible infestation extra-terrestre, ou plus probablement destinataire d’une communication difficile (symbolique et non-anthropomorphe). Hélas, comme à son habitude, Celia Rose Gooding ne montre pas une étendue de jeu véritablement à la hauteur : roulements d’yeux, regards appuyés pour asseoir une personnalité dont l’actrice ne déborde guère, difficulté à rendre vivants les tourments (dont l’épisode ne manque pourtant pas)... tout en ne cessant de surjouer (paradoxalement). D’où le recours au joker (ou à la rustine) : des cataractes lacrymales en "mode Mary-Sue Burnham" viennent faire illusion… ce qui pourra émouvoir une partie du public il est vrai, tant les (torrents de) larmes féminines demeurent une martingale (lorsqu’il n’y a rien d’autre) auquel même le patriarcat ne résiste pas.
À la moitié du récit (encore loin de la résolution), la mise en scène de la hantise ne manque pas de corps… Mais quand bien même adoubée par les deux frères Kirk, la déduction d’Uhura est soudaine, brutale, strictement hypothétique, non vérifiée... et pourtant suffisante pour transformer l’équipage en Alien Social Justice Warriors immédiats... Au risque cependant d’exterminer tous les "habitants" de la nébuleuse Bannon et donc de faire pire encore que la raffinerie en plein rendement (mais les scénaristes pensent certainement que leur mièvrerie a tellement atrophié l’esprit critique que nul spectateur ne songera à l’inflammabilité extrême du deutérium...). Dès lors, la destruction de la méchante station minière (dans le sillage d’Avatar) peut offrir un bain moussant de lotion feel-good à effet orgasmique.
Une nouvelle fois, comme dans SNW 02x05 Charades, en se bornant à être un vague concept inexploré, les aliens sont réduits à une fonction "alibi-esque"... au profit de la coolitude artificielle, du coulis sentimental, et surtout de la seule vraie finalité diégétique — aucunement SF — de l’épisode : la résolution psychologiste (? psychologique) du trauma personnel avec lequel l’Uhura rebootée fut livrée au début de SNW. En somme, même check que pour La’an à la fin de SNW 02x03 Tomorrow and Tomorrow and Tomorrow, que pour Una à la fin de SNW 02x02 Ad Astra Per Aspera, que pour M’Benga à la fin de SNW 01x08 The Elysian Kingdom, etc.
SNW 02x06 Lost In Translation a débuté par une contextualisation qui avait un certain potentiel (la titanesque raffinerie spatiale possédait presque des accents de Rama d’Arthur C Clarke) et par un ultime ride pour Bruce Horak dans le rôle de Hemmer (feu l’ingénieur andorien tellement sous-exploité) ; puis le traitement a été périodiquement et consciencieusement torpillé par l’immaturité des personnages (décidément jamais adultes !), par les incohérences opérationnelles, et par des interprétations peu convaincantes (ou adulescentes) ; il a accouché d’un plagiat-medley de grands classiques trekkiens mais éventés et idéologisés jusqu’à pondre une morale enfantine pour Bisounours (selon laquelle "les bons sentiments suffisent toujours à sauver le jour" en ignorant les lois naturelles) ; et il a fini comme à l’accoutumé en pathos soapesque nombriliste auto-satisfait — car les traumas persos, les égos infantiles mal placés, et les histoires de cul & de cœur sont bien tout ce qui importe dans les productions d’Alex Kurtzman.
La thématique SF de SNW 02x06 Lost In Translation est la resucée d’une resucée... d’une resucée usée jusqu’à la corde, mais néanmoins tellement trekkienne en essence — malgré son extrême pâleur (à force d’être photocopiée), malgré sa réduction au (dé)lavage (le propos tient désormais sur un ticket de métro), malgré ses WTF en masse (as usual), malgré ses contresens épistémologiques, et malgré son utilitarisme anti-SF (au seul service des poncifs transpositionnels et surtout du teen soap) — que la "note Star Trek" mérite peut-être (?) un demi-point symbolique lui permettant alors d’échapper à l’habituel zéro pointé.
Mais que cette ombre (de ce qui fut jadis le fond et la profondeur de Star Trek) rende le présent épisode moins anti-trekkien que tous les précédents (de la seconde saison de SNW) est peut-être ce qu’il y a de plus démoralisant en fin de compte.
Il est ironique de voir comment Secret Hideout dote artificiellement tous ses VIPs de handicaps artificiels (i.e. sortis de nulle part et jamais suggérés par le Star Trek historique)... pour pouvoir ensuite démonstrativement guérir/résoudre lesdits handicaps tout aussi artificiellement. À la manière d’un pompier qui éteint glorieusement l’incendie qu’il a lui-même provoqué. L’artificialité devient dès lors la caractéristique première du Faketrek, laissant la désagréable impression d’une (mauvaise) séance de prestidigitation : non seulement ce n’est pas de la SF (juste un habillage de SF), mais en plus ses personnages prennent beaucoup d’élan pour faire du surplace (derrière un paravent de psychologisme). Rien d’étonnant alors que les épisodes fassent l’effet de beaucoup parler pour ne rien dire, et que trop de spectateurs repartent avec une sensation de vacuité abyssale (dans le meilleur des cas). Ça divertit peut-être (et encore à condition de placer la barre sous terre), mais ça ne nourrit jamais.
Note Episode
Note Star Trek
Cette ligne de programmation ne sert qu'a formaté proprement les lignes de textes lors d'un utilisation sous Mozilla Firefox. J'aimerais pouvoir m'en passer mais je ne sait pas comment, alors pour l'instant. Longue vie et prospèrité