Analyse
Alors oui, aucun doute, SNW 01x06 Lift Us Where Suffering Cannot Reach ressemble comme jamais à du Star Trek… du moins depuis le début du règne de Kurtzman Ier. On pourrait même penser qu’il s’agit d’un script perdu écrit par Gene Roddenberry, Gene L Coon ou Dorothy C Fontana pour ST TOS, l’animée ST TAS, ou l’avortée ST Phase II !
Tous les ingrédients de forme et de fond semblent là, toutes les cases de la check list trekkienne cochés, toutes les idiosyncrasies et les signes de ralliement réunis :
- L’exploration de Majalis, une planète paradisiaque non-membre la Fédération, visuellement fascinante avec des constructions suspendues au-dessus de magmas de lave et de lacs d’acide, faisant ainsi honneur (pour la première fois) à la dénomination même de la série Strange New Worlds (une locution tirée du motto énoncé par Kirk dans le mythique générique de ST TOS).
- Une rencontre (ou plutôt des retrouvailles après dix années) entre le sémillant capitaine (Pike) et une belle extraterrestre "space girl" (la ministre Alora de Majalis) qui conduira à une romance dans la plus pure tradition kirkienne (quoique consommée ici), imitation des BO romantiques de ST TOS incluses.
- Un peuple majalan étrange, apparemment hautement civilisé et ayant bâtie une société paradisiaque, bien moins avancée en technologie de propulsion spatiale et de défense que Starfleet (leurs petits et fragiles vaisseaux ne faisant pas le poids face à l’USS Enterprise), mais beaucoup plus avancée en revanche dans d’autres domaines (la médecine notamment).
- Un inquiétant nœud dynastique (avec son lot d’intrigues de cours) impliquant le futur "sacre" (nommé ici Ascension) d’un enfant surdoué proto-tülkou (le First Servant), faussement protégé par son père biologique et médecin officiel (le Elder Gamal) qui en réalité complote pour épargner à son fils un tel "honneur", et un mystérieux ennemi (ayant initialement attaqué la navette d’Alora puis tenté de kidnapper le First Servant) officiellement inconnu des Majalans mais provenant en réalité de Prospect VII, une ancienne colonie de Majalis ;
- Le dénouement qui se révèle être un sacrifice rituel (l’Ascension régalienne du First Servant consiste en fait à le câbler à une gigantesque machine qui le vampirise de son énergie vitale pendant des années dans d’affreuses souffrances jusqu’à ce que mort s’ensuive afin de maintenir viable l’écosystème suspendu de Majalis) avec toute la reconnaissance du bon peuple (qui vénère le First Servant durant toute la durée du "don" consenti de sa personne).
- Un épilogue ou le héros Pike passera successivement par l’état d’indignation proactive (il n’écoutera que sa conscience au mépris de la Prime Directive pour tenter d’empêcher cet "autodafé" mais sans y parvenir car s’y prenant seul et trop tard), par l’état d’opposition frontale à Alora (en dépit de ses tentatives de justification rationnelle), par l’état de rejet complet de sa "space girl" (qui l’aime pourtant d’un amour tendre et souhaiterait que Pike finisse ses jours à ses côtés sur l’envoûtante Majalis), et finalement par l’état de méditation solitaire hautement picardienne devant les hublots spatiaux de son vaisseau.
- Pike — et à travers lui le spectateur — découvre ainsi horrifié le prix réel du paradis, il est confronté au relativisme moral, il soupèse les limites de la notion même de consentement (lorsqu’un enfant est éduqué et donc conditionné à une finalité sacrificielle), il doit accepter l’impuissance à changer les droits naturels des autres civilisations...
- Cadeau bonus : la grande supériorité médicale des Alorans offre un soudain espoir de guérison à Rukiya (l’infortunée fille du Dr M’Benga affligée de cygnokemia en phase terminale) ; bien que les Majalans ne soient normalement pas autorisés à partager leurs secrets médicaux avec des tiers, le nouveau statut de dissident du Dr Gamal (ayant décidé de migrer chez les opposants de Prospect VII) lui permettra de fournir à l’USS Enterprise des informations théoriques sur le traitement du cygnokemia ; de quoi légitimer rétrospectivement la distribution générale de traumas (M’Benga) et la sortie périodiquesdu "frigo" (Rukyia)...
En somme, voilà la quintessence de ce que ST TOS et ST TNG pouvaient offrir de meilleur : les explorations fantasmatiques, les fraternisations sexy, les chocs civilisationnels, les dilemmes moraux, et les épiphanies philosophiques émaillant le long chemin civilisationnel vers la maturité. Et par-dessus tout, une fin ouverte, n’imposant aucune réponse obligatoire et préformatée aux spectateurs... mais les invitant à réfléchir sur l’existence et sur eux-mêmes, à faire leur propre examen de conscience.
Faut-il être un incurable rabat-joie pour ne pas accorder la note maximale, ni même une note élevée, à une telle proposition ? Faut-il souffrir d’incurables biais anti-Kurtzmaniens pour ne pas croire que Secret Hideout et son écurie ont enfin vu la lumière et ont compris ce que signifie Star Trek ? Faut-il être un éternel insatisfait — après des années de disette et d’arnaques en tous genres — pour refuser de se réjouir humblement, benoîtement, avec gratitude, sans arrière-pensée de ce qui présente apparemment toute les caractéristiques de Star Trek dans sa forme la plus pure ?
Eh bien, non, sorry. Si cet épisode peut éventuellement être considéré comme une proposition de SF intéressante pour les raisons évoquées ci-dessous (toutes ou du moins certaines), il est en réalité paroxystiquement trompeur à l’aune de Star Trek.
Dans le cadre des rotations de fonctions imposées aux cadets, après avoir fait un stage en ingénierie sous l’égide de Hemmer, Uhura est désormais affectée à la sécurité sous la houlette de La’an. La cadette mène ainsi une enquête "policière" qui lui fait découvrir d’une part (via une comparaison linguistique) que les attaquants appartiennent en fait à une colonie de Majalis (Prospect VII), et d’autre part que Gamal est leur complice (il a transmis les biopatterns de son fils et de lui-même pour faciliter une téléportation sauvage hors de l’USS Enterprise). L’astronef kidnappeur aura explosé pour avoir trop tiré sur ses réacteurs afin de tenter d’échapper au rayon tracteur du vaisseau de Starfleet. Mais impressionné par la science infuse du First Servant (ayant notamment développé sa propre fréquence subspatiale), Spock ne mettra pas longtemps à capter un signal de détresse émanant du garçon, en réalité téléporté dans un caisson à bord de l’USS Enterprise.
Dès lors, les intentions de son père Gamal étaient devenues claires : s’allier avec les colons de Prospect VII non pour faire du mal à son fils (genre le "vendre" ou le tuer), mais au contraire le protéger de son destin programmé sur Majalis.
Quand bien même à ce moment-là Pike & co ne pouvaient savoir en quoi consistait exactement d’Ascension (alors que pas mal de spectateurs l’avaient largement deviné…), leur niveau "d’alerte professionnelle" aurait dû se placer en DEFCON 1 en découvrant que le père et protecteur du First Servant n’avait pas hésité à s’allier avec des ennemis pour simuler l’enlèvement et même finalement la mort de son propre fils ! C’est tout de même du lourd. Alors l’empressement de l’équipage de l’USS Enterprise à "livrer" le First Servant à Majalis (sur la seule base de la pression culpabilisante exercée par Alora et de sa vaticination sans preuve de cataclysmes), exactement comme Égée offrait sept enfants tous les neuf ans au Minotaure, c’est une faute de commandement difficile à avaler. D’autant plus que l’existence de la Prime Directive n’est pas incompatible avec le statut de réfugié (le contact entre Majalis et l’UFP étant depuis longtemps établi...).
Mais pire encore, si cela est possible : Gamal était tellement décidé à éviter à son fils l’Ascension qu’il n’a pas hésité à trahir Majalis en sollicitant ses ennemis, impliquant donc de jouer durablement double jeu envers tout le monde (notamment la ministre Alora et le First Servant lui-même), n’hésitant en outre pas à exposer à la mort pas mal de ressortissants de Prospect VII (impliqués dans cette "opération commando" contre un vaisseau bien plus puissant). Autant dire que sa motivation et sa détermination absolues ne faisaient aucun doute. Alors comment se fait-il qu’il se soit muré dans un complet silence lors des interrogatoires (pourtant amicaux) des officiers de Starfleet... alors que son fils était encore à bord de l’USS Enterprise (et n’avait pas encore éré livré à Alora) ? Au titre de médecin de pointe donnant des complexes à M’Benga, l’Elder n’était pas idiot au point de ne pas comprendre que parler à Starfleet était non seulement sa dernière chance, mais également sa meilleure chance de sauver son fils. Ayant passé pas mal de temps à bord de l’USS Enterprise, il ne pouvait ignorer les valeurs humanistes de ses hôtes, d’autant plus que la Fédération était positivement connue de Majalis depuis au moins une décennie (lorsqu’il était encore lieutenant dix ans avant, Pike avait sauvé d’un pulsar celle qui allait devenir ministre). Au regard de tout ce qu’il avait déjà entrepris, le père du First Servant n’avait de toute façon plus rien à perdre (mais tout à gagner) à crier la vérité au sujet de son fils dans une situation aussi désespérée...
En revanche, aussitôt que son fils aura été pieusement livré aux processions sacrificielles des Majalians et que l’irréversible rituel aura été entamé, c’est seulement là que Gamal décidera de se mettre à table et à cracher le morceau à la douce Una !!! Nan mais allo quoi ! Et bien entendu, la XO sera alors dans l’incapacité de contacter Pike sur Majalis ni de téléporter quiconque à la "surface" (commodément en raison de rayonnements résultant de l’Ascension).
On se paye vraiment la tête du spectateur. La réalisation de la diégèse repose sur un complet artifice idiocratique, typiquement kurtzmanien, et qui s’étale en sus complaisamment durant les trois quarts de l’épisode. L’issue n’est pas la résultante d’un enchaînement internaliste un minimum logique ou cohérent, elle est juste imposée ex cathedra par un externalisme péremptoire et autosatisfait qui réussirait à faire passer (en comparaison) l’introduction (pourtant forcée) du possible nouveau Nemesis dans The Orville 03x02 Shadow Realms pour un modèle de naturel.
Mais l’apothéose de l’enfumage réside dans la conclusion de SNW 01x06 Lift Us Where Suffering Cannot Reach...
Tout d’abord, il serait permis d’épingler le manque de clairvoyance et d’expérience de Pike pour n’avoir aucunement anticipé jusqu’à la dernière seconde ce qui allait se produire… alors que les indices ne manquaient pourtant pas (et s’accumulaient même de façon critique), du moins pour qui a un minimum d’intuition, de culture et de lecture… Surtout que les voyages dans l’espace à la rencontre des autres civilisations humanoïdes s’apparentent sociologiquement bien souvent à des voyages dans le temps vers le propre passé de l’humanité (à l’exemple même de SNW 01x01 Strange New Worlds).
Ensuite, que dire de l’absence totale de tempérance et de self control de Christopher lorsque le First Servant monte avec le plus grand ravissement sur son "cyber-trône" pour être physiquement multi-câblé aux équipements qui maintiennent l’habitat paradisiaque des Majalians au-dessus de l’enfer tellurique ? Puisque le capitaine de l’USS Enterprise n’avait rien deviné de lui-même ni senti venir préalablement, à quel titre pouvait-il se permettre de rentrer ainsi brutalement dans le lard de ses hôtes pour interrompre un rituel collectif sacré et consenti par toute une société entière, sans même savoir quelle conséquence ladite interruption pourrait avoir pour le sujet et pour le collectif. Majalis n’est pas une planète de l’UFP, ses ressortissants n’ont aucune obligation de se conformer à la morale humaine, et la Prime Directive s’y applique de plain-pied. Sauf que curieusement, pas un officier de Starfleet ne l’évoque, à croire qu’elle n’existe pas (ou qu’elle fait juste partie d’un décorum esthétique comme les panneaux "rouge TOS" à l’intérieur de l’USS Enterprise re-rebootée). C’est-à-dire en gros comme dans les épisodes de Discovery et Picard). Et c’est carrément à Alora et à ses compatriotes qu’il revient l’humiliant devoir de rappeler à Pike qu’il n’est pas chez lui et que la Fédération n’a aucun autorité sur les Majalians ! Vraiment le monde à l’envers. Le comportement de Pike est ici d’un boyscoutisme impulsif et immature totalement indigne de son uniforme, réussissant presque à faire passer le bouillant Kirk de ST TOS (qui n’était pourtant pas avare d’ingérences en tous genres) pour un parangon de distanciation vulcaine.
En amont, la problématique "morale" qu’impose la société de Majalis est un artifice hautement sophistique (donc intellectuellement malhonnête). Car si le concept du bonheur d’une société entière reposant sur le malheur d’un seul être s’inspire en grande partie d’un passage du Lévitique (le bouc pour Azazel ou bouc émissaire destiné à porter tous les péchés d’Israël) transposé en Grèce antique par le pharmakos du rite de purification (cf. La violence et le sacré de René Girard), il était question à l’origine au mieux d’une symbolique, au pire d’une superstition propitiatoire ou d’un acte de foi ne reposant sur aucune réalité tangible et démontrable.
Or si tel avait été le cas dans cet épisode, il aurait été possible de faire passer Alora et ses semblables pour d’obscurantistes fanatiques religieux, hermétiques à toute raison.
Mais rien de tel ici ! À la façon d’une religion qui deviendrait une vérité objective et universelle, le sacrifice du First Servant pour permettre à Majalis de perdurer est une réalité scientifique parfaitement tangible et avérée. Le discours d’Alora est même un modèle de rationalité car elle a passé toute sa vie à chercher désespérément une solution technique de substitution moins cruelle (que celle imposée par les "grands anciens" bâtisseurs du "miracle" de Majalis) par assurer la survie de son monde. Mais faute d’avoir trouvée ce moindre mal, eh bien nécessité fait droit comme dans tout système vivant ! La survie collective et l’intérêt de la majorité ne peuvent que l’emporter, et ce n’est pas l’UFP qui pourrait contester ce principe démocratique élémentaire.
Autant dire que le script impose de force (et même avec une grande violence) aux spectateurs une alternative impérieuse totalement irréfragable (puisque validée causalement par la science et l’empirisme), à savoir : "le sacrifice d’un enfant XOR l’apocalypse" ! Point barre. C’est tellement binaire, tellement manichéen, tellement absolu, tellement simpliste en réalité... qu’il n’y a même pas de débat possible. Car aussi éclairé que soit un utopiste et un humaniste, du moins s’il est responsable et rationnel, jamais il ne pourrait préférer une extermination générale au sacrifice consenti d’un seul (du moins en l’absence matérielle de tout autre choix possible).
En réalité, dans les termes où SNW 01x06 Lift Us Where Suffering Cannot Reach pose son équation, il n’y a strictement aucun dilemme moral… Sauf que l’épisode tente de faire croire qu’il y en a un… essentiellement par un jeu de postures, notamment de la part de Pike.
Et c’est là que réside la première manipulation.
Mais il y a peut-être plus grave encore. Vu la façon dont l’épisode impose sa problématique à prétention universaliste, il est ainsi établi sans la moindre ambiguïté possible qu’Alora possède un esprit sensé, éthique, empathique, rationnel… soit l’antithèse même d’une fanatique illuminée.
Or l’épisode s’achève par une pesante leçon de relativisme invertébré (où tout se vaut) que cette même Alora délivre à Pike sur la Fédération… qui prend une nouvelle fois très très cher ! Ainsi, la prétendue exploitation ou misère des enfants au sein de l’UFP ne serait pas cumulativement moins cruelle que le sacrifice encadré du First Servant sur Majalis ! Et que fait Pike ? Eh bien rien ! Il ne répond pas... et se casse ! Totalement surréaliste.
En effet, "cassé" pourrait ajouter le chœur antique de Brice de Nice. Cassée en profondeur comme l’est assurément la Fédération revue et corrigée par le "système K". Car si d’aventure l’objectif des scénaristes avait été de réaffirmer à cette occasion la réalité utopique de l’UFP roddenberrienne, le minimum syndical eût été que Christopher réplique à son ex-amante, dénie une comparaison aussi impropre et une analogie aussi calomnieuse, qui plus est renforcée par un infamant : « la Fédération détourne le regard sur ce que Majalis assume ». Si l’objectif n’était pas de faire passer l’UFP pour le "méchant qui s’ignore", il était absolument impératif que Pike réplique, conteste ces sophismes, déconstruise ces contresens, ait tout simplement le dernier mot... avant de tirer sa révérence en grand seigneur. Pour mémoire, ce n’est pas la contre-argumentation qui fait peur au capitaine de l’USS Enterprise (cf. SNW 01x01 Strange New Worlds). De plus, la vie de Christopher n’était aucunement en danger, il pouvait parler librement sur Majalis. En outre, Alora était on ne peut mieux disposée envers lui (carrément amoureuse comme ses larmes finales l’ont montré), au moins prête à l’écouter à défaut de l’entendre. Dès lors, il appartenait déontologiquement à Pike de ne pas laisser la ministre dans le confort intellectuel de ses certitudes morales... du moins si celles-ci étaient infondées. Ne fût-ce que pour détromper des spectateurs qui encaissent non-stop depuis des années sous l’imperium d’Alex Kurtzman une perpétuelle tournante infligée à la Fédération et à ses idéaux...
Mais dans un contexte comme celui-ci, ne pas répondre, c’est consentir et avaliser, quand bien même la mort dans l’âme ou par orgueil mal placé. Partir, c’est être à bout d’arguments, et laisser au contradicteur une victoire rhétorique par forfait.
Dont acte.
Dès lors, quand Pike se retrouve face à lui-même dans la solitude de ses quartiers, cette "belle" scène finale aux relents de ST TNG ne peut s’interpréter en toute logique que comme l’expression de son malaise ineffable devant la "leçon d’humilité" délivrée doctement par une extraterrestre lucide (quand bien même son orgueil starfleetien piqué au vif ne l’autorisait pas à l’admettre devant elle). Soit un choc conceptuel faisant vaciller ses certitudes, le poussant à réévaluer tout ce qu’il tenait pour acquis, le conduisant à prendre soudain conscience que la Fédération ne vaut guère mieux que cette société qu’il fut si prompte à juger !
Alléluia.
Car en définitive, Majalis a le courage de regarder en face le sacrifice qu’elle réclame, et elle vénère cultuellement le sacrifié — le paradis étant séparé (littéralement) de l’enfer par l’agonie sacrale d’un enfant innocent qui se consume pour le salut de "son" peuple aimant (au sens originel régalien), lui évitant une chute collective dans la géhenne planétaire. Comparativement à une telle poésie (quand bien même macabre), la Fédération semble bien médiocre et petite, ses nombreux enfants "sacrifiés" sont ignorés et même dissimulés, elle n’assume rien et se ment lâchement à elle-même.
Somme toute, Christopher Pike encaisse ici le même type de recadrage que Jean-Luc Picard au début de la série Picard : « pauvre has been d’idéaliste va, t’as vraiment rien compris au monde et à la vie ».
Du coup, la "belle" péroraison prétendument "ouverte" repose en réalité sur le plus anti-trekkien des messages : à savoir que la Fédération roddenberrienne est aussi peu utopique et aussi tartuffe (si ce n’est davantage) que nos sociétés contemporaines... tandis que Majalis a le courage d’assumer une realpolitik et de comprendre le monde réel pour mieux servir l’intérêt général.
Soit une seconde manipulation, du moins à l’échelle du paradigme trekkien.
Mais reconnaissons que cette manipulation-là est consistante avec le message que Kurtzman n’a cessé de dispenser depuis 2009 et davantage encore depuis 2017. La Fédération, ce sont les USA contemporains... quand ce n’est pas carrément le Troisième Reich... au gré des besoins scénaristiques.
Dans tous les cas, c’est l’UFP qui porte encore et toujours la plus grosse charge transpositionnelle des dénonciations plus ou moins wokes du Zeitgeist, et la série SNW n’y fait aucunement exception, épisode après épisode.
La fausse utopie, voire la franche dystopie, c’est en fait le seul fil conducteur vraiment consistant de toutes les productions Secret Hideout, sa seule cohérence (et invariance) internaliste dans le tapis de laquelle les showrunners ne se prennent pas constamment les pieds. Peut-être parce que leur objectif est de perpétuellement réinventer l’eau tiède, c’est-à-dire dénier l’utopie originelle pour pouvoir la reformater à leur sauce branchouille, avec pour seul horizon la doxa bienpensante contemporaine et une incapacité à penser le futur.
SNW 01x06 Lift Us Where Suffering Cannot Reach ne saurait donc être plus limpide et éloquent dans son enseignement anti-trekkien. Et pourtant... tout est fait pour que cet épisode passe aux yeux des trekkers énamourés pour le plus authentique des Star Trek possibles, émouvant à se croire revenu — les larmes dans les yeux — au bercail après 17 ans d’exil.
Soit une troisième manipulation.
Les scénaristes de SH ont-ils seulement vu et surtout compris le chef d’œuvre ST DS9 07x16 Inter Arma Enim Silent Leges ? Dans cet épisode comme dans quelques autres de ST DS9, le prix réel de l’utopie était implacablement étudié, sous tous les angles (philosophique, politique, épistémologique). Car du temps de Rick Berman (et d’Ira Steven Behr), Star Trek osait véritablement questionner l’utopie, sa vraisemblance et ses limites, mais pour mieux la crédibiliser au sens des lois naturelles. C’était parfois violent et déstabilisant, mais toujours cohérent et nourrissant pour élever le réflexion et le worldbuilding. Le chemin de crête était souvent étroit et difficile, mais il évitait adroitement les reniements, les viols, les simplismes, et les inconséquences que SNW inflige en réalité avec la même assiduité que Discovery et Picard.
Un "tableau d’honneur" auquel il faut également ajouter les plagiats...
En effet, ce sixième épisode de SNW adapte sans complexe (mais a minima) la nouvelle littéraire The One’s Who Walk Away From Omelas (Ceux qui parlent d’Omelas) d’Ursula K Le Guin (1973), mais évidemment cette dernière n’a pas été créditée au générique selon le bon usage de Secret Hideout.
En parallèle, il faut aussi comptabiliser le pillage de Babylon 5 01x18+01x19 A Voice In The Wilderness, lorsque le Minbari Draal décide de son propre chef de se sacrifier ad vitam en se câblant lui-même aux machines souterraines cyclopéennes d’Epsilon III pour assurer la survie future de la station Babylon 5.
Il y avait bien aussi des plugs HCI de ce genre dans l’excellent ST ENT 02x04 Dead Stop, mais c’était loin d’être consenti... Quant au vaste imaginaire cyberpunk, sa finalité n’est pas vraiment la même...
Certes, les épisodes Stargate SG-1 03x05 Learning Curve et Doctor Who 31x02 The Beast Below n’avaient pas davantage crédité Ursula Le Guin, mais il ne s’agissait alors que de vagues inspirations assorties de très importantes plus-values.
Passons au classique bilan comptable qui est aussi affligeant que dans chaque épisode précédent :
- Après avoir reçu le signal de détresse de la navette majalane (d’Alora, Gamal et son fils) happée par les "grapplers" du petit croiseur de combat, Pike prend le parti de l’agressé contre l’agresseur. Mais l’écart de puissance est en fait tel que l’USS Enterprise doit prendre de lourdes précautions pour neutraliser le vaisseau de Prospect VII sans l’endommager de manière létale. Il est alors profondément irresponsable de confier la charge d’un tir jugé aussi délicat même pour un expert aguerri comme La’an (les phasers en gradation minimale restant trop puissants) à une cadette totalement novice dans ce domaine, c’est-à-dire Uhura. Il est tout de même question ici de la vie ou de la mort d’autrui. N’est-il pas totalement irresponsable que les bleus de Starfleet en atelier de découverte et d’initiation à d’autres spécialités soient autorisés à transformer des cibles vivantes et sentients en cobayes ? Et ça n’a effectivement pas raté, puisque le vaisseau attaquant a été gravement endommagé. La justification invoquée par Uhura (« mais il avait bougé m’sieur ») renvoie l’élite de Starfleet dans un bac-à-sable de maternelle.
- S’il est légitime de se préoccuper du sort des occupants de la navette attaquée (en téléportant à bord ses occupants s’ils le demandent et/ou si leur vie est en danger), il est en revanche particulièrement choquant de constater la complète indifférence des officiers de l’USS Enterprise au sort de l’équipage du vaisseau attaquant qu’Uhura a lourdement endommagé — Spock allant même jusqu’à cyniquement déclarer que cet équipage a très peu de chance de s’en sortir ! Mais les héros s’en moquent comme de l’an quarante, et l’USS Enterprise se garde bien de chercher à les secourir. Euh, mais sommes-nous dans Starfleet ou dans la flotte du Terran Empire ?! Évidemment, si les officiers avaient fait leur devoir de sauvetage élémentaire en téléportant également à bord l’équipage de Prospect VII (avant que leur vaisseau ne se crashe sur la lune voisine), il n’y aurait plus eu d’histoire à rallonge et à dilemmes moraux de pacotille, tout aurait probablement été clarifié dès le teaser.
- En dépit d’une interprétation déjà limite de la Prime Directive pour interférer dans un conflit qui ne regardait en rien Starfleet (qui n’a pas la vocation autoproclamée de "gendarme de l’univers"), Pike a ensuite invoqué le tir du petit croiseur sur l’USS Enterprise pour engager une investigation complète sur le terrain, violant donc encore plus ouvertement et profondément le General Order One ! Mais oublie-t-il que ce vaisseau de Prospect VII n’a pas réellement pris l’initiative d’attaquer l’USS Enterprise ; ce fut une réponse à l’ingérence de ce dernier, qui plus est sans dommage aucun (ses boucliers furent juste réduits de 0,02%) ; tandis que la réciproque n’aura aucunement été vraie (le petit croiseur a été quasiment anéanti). S’il fallait estimer les responsabilités et chiffrer des dommages & intérêts, l’agresseur serait davantage l’USS Enterprise. Et comble de l’anti-trekkisme, la Prime Directive n’est pas une seule fois considérée à l’initiative de Starfleet...
- L’épisode n’a vraiment pas la main légère dans sa façon de transformer le très jeune First Servant en petit génie tout terrain et tout équipé en science infuse et en omniscience. Fait à peine croyable, c’est encore plus caricatural qu’avec le Dr Zee de la piètre série (ou seconde saison) Galactica 1980, car lui au moins ne cherchait pas dans chaque ligne de dialogue à en mettre plein la vue et à rabaisser tous ses interlocuteurs. Au nombre des exploits du First Servant : avoir instantanément compris (à peine arrivé à bord) que le Dr M’Benga a une fille qui souffre de cygnokemia, la localiser, la sortir du buffer de téléportation... et lui fabriquer un marelle 3D multicolore au moyen de gaz nobles issus d’un processeur atmosphérique ! Il n’aurait pas pu faire mieux s’il avait été télépathe. De quoi rétrospectivement donner de sérieux complexes intellectuels et déductifs à l’équipage de l’USS Enterprise au regard de sa lenteur à (ne pas) en avoir fait autant dans SNW 01x03 Ghosts Of Illyria ni dans les épisodes antérieurs. Curieux comment le monde de Kurtzman est toujours divisé en seulement deux catégories d’individus : les idiocrates et les dei ex machina, avec quasiment personne entre les deux.
- Après que Gamal et le First Servant ont été sauvagement téléportés par un (autre) croiseur de combat de Prospect VII (avec la complicité du Elder rematérialisé aussi sec dans l’USS Enterprise tout comme son fils mais dans une autre partie du vaisseau), Pike se lance à la poursuite de l’astronef kidnappeur, et pour l’empêcher de passer à distorsion… il l’enveloppe d’un rayon tracteur. Alors, comme une mouche dans un bocal, le vaisseau de Prospect VII semble devenir dingue, s’agite dans tous les sens, pousse ses moteurs à fond pour tenter de franchir l’endiguement par la force brute. De peur qu’une irresponsable entrée en distorsion à intérieur du rayon tracteur ne provoque l’explosion du vaisseau captif, Pike donne alors l’ordre de le libérer. Mais trop tard : une seconde après la désactivation du rayon, ce vaisseau explose. Est-ce une résultante du forcing qui avait précédé, ou est-ce une autodestruction décidée par l’équipage de Prospect VII ? Toujours est-il que les scénaristes n’ont absolument pas compris ce qu’est vraiment un rayon tracteur qu’ils confondent ici avec un champ de force. Dans un champ de force, toutes les ressources énergétiques et défensives demeurent intactes, et auquel cas il est en effet possible de tenter de faire du forcing à la façon d’un bras de fer dans l’espoir de sortir de la "cage" mais également au risque de ne pas y survivre. Tandis qu’un rayon tracteur est un dampening field, c’est-à-dire un champ d’amortissement qui paralyse, bloque et inhibe à des degrés divers les ressources techniques (comme dans de nombreux témoignages d’abductees en ufologie).
Cette caractéristique de "camisole de force" énergétique permet précisément d’empêcher les comportements inconséquents voire littéralement suicidaires comme celui qui a été mis en scène dans SNW 01x06 Lift Us Where Suffering Cannot Reach. Donc encore une fois, l’épisode a tout faux, mais là encore il fallait bien faire durer l’intrigue factice, car un contact direct avec des ressortissants de Prospect VII aurait conduit à un dénouement plus rapide et peut-être moins tragique. Encore que "l’équation binaire de Majalis" ne laissait la place à aucune autre issue : soit la vampirisation lente du First Servant, soit le génocide de tous les habitants de la planète.
- Tout l’épisode sera émaillé, tel un refrain, des "leçons de sécurité" — rigoureusement numérotées — prodiguées par la "gourou" La’an à la "disciple" Uhura. Certaines auront même le culot d’être illégales… Suivant exactement le même schéma que pour l’ingénierie avec l’Aenar Hemmer dans SNW 01x04 Memento Mori, le maître est d’abord ivre d’arrogance, puis il se transforme en premier fan de son élève. Parce ce que bon, il s’agit quand même la VIP Uhura, et (si l’on excepte le couac de la quasi-destruction du premier petit croiseur de Prospect VII) elle ne pouvait être rien de moins qu’absolument exceptionnelle en tout point, aussi bien dans le domaine de la sécurité que dans celui de l’ingénierie avant ou dans n’importe quel autre (outre l’exolinguistique bien entendu). La cadette sera donc rapidement utilisée par Noonien-Singh pour mener à sa place toutes les enquêtes opérationnelles (sur les Majalans et leurs adversaires). Quitte à ridiculiser par son aisance et son ascendant ceux dont cela supposé être la spécialité. Mais les auteurs seront tellement impatients à poly-glorifier la cadette qu’ils finiront pas lui imputer des exploits qui n’étaient matériellement pas à sa portée, des connaissances qu’elle ne pouvait avoir. Ainsi, après qu’Alora a promis la fin du monde suite à l’annonce de la mort du First Servant, Pike, désemparé, exige de ses subordonnés qu’ils déterminent la cause de la téléportation sauvage hors de l’USS Enterprise. Et aussitôt, Uhura désigne avec aplomb… Gamal ! Fière de son élève, La’an lui apporte aussitôt un soutien public.
Il était pourtant impossible à la cadette de faire la preuve de cette accusation, parce qu’entre la téléportation sauvage, la destruction du second croiseur de Prospect VII, et la question de Pike, il s’est écoulé seulement 2’30 (temps réel à l’écran sans ellipse possible) durant lesquelles Uhura est perpétuellement restée aux côtés de Pike. Or elle prétend que c’est la rapidité de la téléportation qui l’a ensuite convaincue que les biopatterns du First Servant et de son père avaient été préalablement transmis au vaisseau kidnappeur, ce qui l’aurait conduit à faire une investigation dans les dossiers de l’infirmerie pour découvrir l’identité de celui qui y avait illégalement accédé (en l’occurrence l’Elder). Une enquête matériellement incompatible avec ce que l’épisode montre de l’enchaînement précipité des événements, et qui ne pourrait être casée dans un timing si resserré. Sauf bien sûr si Uhura est precog et qu’elle a anticipé les intentions de Gamal avant la téléportation, mais dans ce cas sa passivité (à ne prévenir personne pour empêcher le drame) ne serait pas moins un WTF.
- Par extension, par quel moyen l’Elder a-t-il transmis les deux biopatterns au croiseur de Prospect VII sans se faire repérer par l’USS Enterprise ? La’an est-elle trop occupée à se mettre en scène et à promouvoir Uhura pour faire son travail basique au poste de sécurité ? En outre, si Majalis et Prospect VII maîtrisent la technologie de téléportation, en quoi accéder aux biopatterns collectés par l’infirmerie de l’USS Enterprise était nécessaire ? Gamal et/ou le croiseur (qui s’étaient préalablement entendus) possédaient forcément déjà de telles données…
- Il est certain que les paysages verticaux de Majalis valent le détour. Mais le recyclage visuel d’Avatar de James Cameron (2009) est vraiment une obsession au royaume de Kurtzland, entre Discovery 01x08 Si Vis Pacem, Para Bellum et Discovery 04x01 Kobayashi Maru. Tel un marronnier, voici donc le retour des rochers suspendus dans les airs, mais cette fois dans une version "iles volantes & belles demeures"… tellement nombreuses qu’elles emplissent le ciel et saturent l’horizon. Ok, c’est bluffant, c’est exotique, c’est alien. Mais du coup, cela discrédite largement la relation à ST TOS 03x19 The Cloud Minders, pourtant ultérieur de dix ans. Parce que la cité volante de Stratos sur Ardana y était présentée comme un exploit unique... Les rétro-surenchères sont toujours inconséquentes et irrespectueuses de la part d’un prequel, tant la logique internaliste se voit prise en otage par celle de la production. Dès lors, aucun réel worldbuilding n’est possible. Mais cela s’inscrit bien dans une politique générale de l’incompatibilité… ou dans une volonté de crétiniser ST TOS pour égaliser les scores. Ainsi, Scotty, Spock et Kirk s’imaginent avoir découvert par sérendipité le voyage temporel dans ST TOS 01x06 The Naked Time alors que dix avant dans les deux premières saisons de Discovery, c’était monnaie courante ; Kirk et Spock n’en reviennent pas de l’existence de boucliers occulteurs dans ST TOS 01x08 Balance Of Terror alors que dix ans avant dans la seconde saison de Discovery, cette même technologie avait failli anéantir la Fédération ; de même Kirk et Spock sont impressionnés par l’unicité de Stratos dans ST TOS 03x19 The Cloud Minders, mais dix ans avant dans Discovery et SNW, il n’y avait rien de plus banal que les objets ou les constructions suspendues dans le cieux... Bref, la démolition de l’unité trekkienne continue de plus belle... sous un tonnerre d’applaudissements bien entendu.
Conclusion
Alors récapitulons :
- les incohérences, les nawaks, et les WTF sont toujours aussi nombreux que d’habitude (pas trois ou quatre comme dans The Orville 03x02 Shadow Realms mais des dizaines) ;
- le drame n’est possible que parce que toutes les "consciences" et les "boussoles morales" (Gamal, les officiers de Starfleet) se comportent comme de parfaits idiocrates au plus total mépris de leurs prétendus objectifs, de la Prime Directive, et de la logique en général ;
- le sens de l’épisode est architecturé autour de plusieurs sophismes trompeurs, à commencer par l’équation binaire scientifiquement imposée consistant à "sacrifier un enfant ou laisser mourir une civilisation entière" qui interdit de facto tout débat et tout dilemme ;
- la conclusion réputée "ouverte" et méditative s’habille des plus beaux atours trekkiens pour délivrer en réalité le plus anti-trekkien et fermé des "messages" : la Fédération — principale héroïne roddenberrienne — est enfoncée, profanée, et trivialisée comme jamais encore, matchant désormais éthiquement une société alien pratiquant des sacrifices humains scientifiquement justifiés (ladite société ayant même le "mérite" et la courage de la franchise contrairement à l’UFP qui se voilerait la face et serait très hypocrite) ;
- le ressort de cet épisode est le plagiat éhonté (mais à la baisse) d’une nouvelle majeure de la SF littéraire dont l’autrice n’est pas même créditée, à quoi s’ajoute également un pompage de Babylon 5 (et contrairement à ce dont use et abuse The Orville, il ne s’agit pas ici de références et d’hommages transparents) ;
- une nouvelle fois, l’exotisme envoûtant du Strange New Worlds (merci Avatar) vampirise et donc évente un épisode culte de ST TOS au mépris de toute continuité diachronique (y compris à l’échelle de timelines distinctes), comme seul peut le faire un anti-prequel opportuniste.
La coupe est donc pleine, et même si SNW 01x06 Lift Us Where Suffering Cannot Reach n’est pas en lui-même déplaisant à suivre (visuellement superbe et convoquant superficiellement quelques sujets de société), sa note Star Trek mérite un zéro pointé.
Si progrès il y a dans cet épisode signé par Robin Wasserman et Bill Wolkoff, c’est dans l’ordre de la manipulation, de la contrefaçon et de la supercherie. Secret Hideout s’améliore, oui, mais dans le registre prestidigitateur du "con art".
Dès lors, aucun doute, un tel épisode offre une redoutable illusion, peut-être la plus irrésistible depuis 2009. Et il est vrai que, comme l’ont montré ST TOS 01x15+01x16 The Menagerie et Daniel F Galouye dans son Simulacron 3 (1964), l’illusion peut suffire. Surtout quand le réel est aussi désespérant.
Libre à chaque trekker de choisir la pilule bleue ou la pilule rouge.
Note Star Trek
Cette ligne de programmation ne sert qu'a formaté proprement les lignes de textes lors d'un utilisation sous Mozilla Firefox. J'aimerais pouvoir m'en passer mais je ne sait pas comment, alors pour l'instant. Longue vie et prospèrité