Critique
Après les catastrophes de la saison 4 de Discovery et la saison 2 de Picard, le premier épisode de Strange New Worlds a été pour beaucoup, dont moi, une bouffée d’oxygène salvatrice. Même si je suis d’accord avec les points soulevés par Yves en accord avec sa grille d’analyse, je considère de base et depuis longtemps qu’on ne peut plus être dans le même univers que les séries originelles même si la production veut nous faire croire le contraire. Dont acte, tous les multiples éléments qui sont rédhibitoires pour Yves ne peuvent plus l’être obligatoirement pour moi. Seul, compte pour moi l’esprit général qui fait que Star Trek est Star Trek.
Children of the Comet est un épisode centré sur le personnage d’Uhura qui est loin d’être l’officier confirmé vu dans la Série Originale. Incertaine quant à son avenir et sa présence dans Starfleet, l’épisode est une bonne entrée en matière pour commencer à la faire évoluer. Et particulièrement en ce qui concerne sa relation personnelle avec Spock. Si Nichelle Nichols est une personnalité lumineuse qui a pu transmettre à son personnage toute l’empathie qui la caractérise, c’est peu dire que Celia Rose Gooding marche dans les pas de son ainée. C’est aussi l’occasion cette semaine de continuer à développer les sentiments de Pike concernant son funeste futur. C’est clairement bizarre de voir Starfleet faire pleinement confiance en un homme qui est persuadé que sa destinée est à la base tragique. Pour autant, la discussion avec Una Chin-Riley (Number One) pose une bonne question. Quand on sait, peut-on changer son futur ? Je suis persuadé que cela sera le fil rouge de la saison voire de la série. Sur la problématique de la semaine, je suis un peu dubitatif, particulièrement sur la résolution. Toute série confondue, cela m’a toujours chagriné de voir des histoires dans une caverne qui, comme par hasard, a une atmosphère respirable. Par contre, j’aime le fait que la musique soit assimilée à un langage. Et pour ceux qui se posaient la question sur les capacités musicales de la nouvelle Uhura, vous voilà rassuré. Globalement, le format épisodique continue de montrer sa capacité à mieux respecter la raison d’être de Star Trek. Et c’est pour moi un soulagement. Comme l’est l’alchimie entre les acteurs sur cette série. On vibre toujours plus pour des personnages qu’on aime quand ils sont bien incarnés à l’écran. Un épisode de bonne facture même s’il est moins brillant que la semaine dernière. Cette ligne de programmation ne sert qu'a formaté proprement les lignes de textes lors d'un utilisation sous Mozilla Firefox. J'aimerais pouvoir m'en passer mais je ne sait pas comment, alors pour l'instant. Longue vie et prospèrité |
Analyse
L’histoire de Strange New Worlds 01x02 Children Of The Comet se veut "touchante" de simplicité et de classicisme. La comète C/2260-Quentin est sur une trajectoire qui croise la planète de classe M Persephone III et sa collision anéantira tous ses habitants, les Delebs, des humanoïdes pre-warp sentients. Mais il s’avère que ce corps céleste abrite une technostructure high tech capable de générer un bouclier d’énergie, tandis que le très puissant vaisseau d’une espèce nommée les Shepherds (ou Bergers en VF) convoie religieusement ladite comète, nommée M’hanit, car réputée être un ancien "arbitre de vie", c’est-à-dire apportant la vie ou la mort selon les cas.
Un détachement (composé de Spock, La’an, George Samuel, et la cadette Uhura) est envoyé sur la comète pour explorer une espèce de "temple" à la surface. Mais suite à une imprudence fanfaronne du frangin moustachu Kirk (un vrai Jackass pour le comic relief), l’équipe se retrouve coincée dans cette grotte lumineuse déployée autour d’un œuf géant et doré. Il faudra alors tout le talent de Nyota "The Voice" Uhura pour comprendre que le mécanisme qui contrôle M’hanit est sensible à la musique. Après s’être libérée grâce à une séance de vocalise, l’away team est rapatriée sur l’USS Enterprise... qui peut alors tenter d’interférer dans la trajectoire de la comète pour sauver les Delebs en dépit de l’opposition armée des Bergers, disposant d’un vaisseau incomparablement plus grand et puissant. Les héros devront donc ruser : tandis que l’USS Enterprise détournera l’attention des Shepherds et les bluffera en prétendant détenir du trilithium, Spock frôlera avec une navette la surface de M’hanit (durant une spectaculaire séance de roller coaster entre débris spatiaux) pour que le choc thermique provoque le détachement d’une partie du manteau rocheux et change la trajectoire de la comète. Ainsi, au lieu de se crasher, cette dernière apportera de la vapeur d’eau à la très aride planète Persephone III, offrant ainsi un cycle de pluies renaissantes aux Delebs... Finalement, l’analyse par Uhura des transmissions musicales de M’hanit révèlera sur le tard à l’équipage que la comète disposait d’une capacité de précognition et avait anticipé l’intervention salutaire de Spock. Ce mystère cosmique entrera aussitôt en résonance avec la propre névrose de Pike, c’est-à-dire sa soumission au destin tragique qui le hante. Quant à la cadette Uhura qui doutait de sa place dans Starfleet, cette première expérience sur le terrain la convaincra de sa compétence et de sa légitimité... à grand renfort d’encouragements de l’officier vulcain. L’épisode sera émaillé de quelques échanges superficiels sur les questions de foi versus raison et destin versus libre-arbitre, mais surtout jonché de nombreuses interactions personnelles, parfois humoristiques, notamment entre Spock et Uhura... et en amont (toute la durée du teaser) dans le cercle des officiers supérieurs conviés à un dîner informel aux quartiers privés de Pike... Exactement comme pour le pilote SNW 01x01 Strange New Worlds, SNW 01x02 Children Of The Comet présente en apparence la saveur, le parfum, et l’aspect d’un épisode de Star Trek…
En réalité, SNW 01x02 Children Of The Comet possède deux dimensions distinctes mais entremêlées…
Conclusion
À moitié plein, parce que SNW 01x02 Children Of The Comet prétend asseoir sa légitimité en puisant toutes ses idées dans la gigantesque base de donnée (736 opus) du Star Trek historique (exactement comme le fait depuis deux ans l’anime Lower Decks). Parce que la nostalgie business aura permis d’émuler un cadre et des ambiances simili-trekkiennes (mais davantage à la façon de Kelvin avec un zeste d’autodérision à la Stargate SG-1 qu’à la façon de ST TOS). Parce que le casting est fort sympathique et l’USS Enterprise de Pike est un spot très cool où le spectateur aura plaisir à trainer (façon virée entre potes dans un Club Med de l’espace). À moitié vide, parce que SNW se spécialise dans le cannibalisme systématique, ne créant rien ni n’inventant rien pour se contenter de proposer des miscellanées, des medley et des remix de l’ère (1964-2005) où Star Trek était démiurgique. Parce que SNW 01x02 Children Of The Comet multiplie les facilités (affliger les personnages historiques recastés de traumas sortis du chapeau pour leur conférer une illusion de profondeur, faire passer les contingences pour des vérités ou des enseignements…) et les contresens (une vision start-up du commandement militaire, une soumission nauséabonde en creux à la superstition et à l’irrationalité…) typiquement kurtzmaniens (et anti-trekkiens). Parce que la diégèse n’est toujours pas fichue d’être un minimum cohérente, ne fût-ce qu’envers elle-même et envers les sciences (à défaut de l’être envers le lore et l’internalisme historiques, autant de causes perdues depuis longtemps). Chaque trekker peut donc se positionner sans complexe selon son humeur, ses attentes, et ses exigences… Mais à la vision de ce second épisode, il semble se confirmer que Strange New Worlds est un #FakeTrek nettement plus soigné et attractif que les contrefaçons précédentes de Secret Hideout. Mais cela n’en est pas moins un #FakeTrek quand même ! Les purges Discovery et Picard ont placé la barre si abyssalement bas qu’il n’est guère méritant de faire mieux (ou simplement "moins pire") que le zéro absolu. Note Star Trek
Cette ligne de programmation ne sert qu'a formaté proprement les lignes de textes lors d'un utilisation sous Mozilla Firefox. J'aimerais pouvoir m'en passer mais je ne sait pas comment, alors pour l'instant. Longue vie et prospèrité |