Critique
Ahhhhh Risa, ses plages et son art de vivre si agréablement hédoniste. Autant vous dire, qu’après ces petites vacances, le visionnage des deux derniers épisodes de Star Trek Picard dans mon vaisseau TransGalacticAvia furent un retour brutal à la réalité...
Concernant le 2.04, Yves a, comme d’habitude, bien cerné l’imposture temporelle qui, petit à petit, pourrit l’entièreté de cette saison. Sur ce sujet, cette semaine, Seven lève abondamment les yeux au ciel sur les actions incontrôlées de Raffi en convoquant le célèbre effet papillon. Mais ma louloute ex-borg, la moindre de vos actions depuis que vous vous promenez sur la Terre de 2024 est à la base un papillon en puissance. Qui est capable de dire les conséquences, par exemple, de la libération des malheureux comparses sans papiers de Rios par rapport à leur vie s’ils avaient été incarcérés et/ou expulsés. Peut-être que l’un d’entre eux aurait eu un descendant primordial pour l’avenir de la planète en retournant au pays, alors que rester aux USA l’aurait empêché de venir au monde... Bref pas besoin d’utiliser un phaser pour foutre la merde dans la Timeline. Les deux premiers épisodes avaient, qu’on aime ou pas l’histoire, du souffle et de l’ambition. Mais globalement, depuis trois épisodes, Star Trek Picard me semble prendre le chemin d’une série lambda avec son lot de petits rebondissements, de petites révélations, de petites scènes d’actions, de petits moments de suspenses. Entre la menace over-galactique de plusieurs années-lumières de Discovery et le pas-grand-chose offert par Star Trek Picard, cela serait bien de trouver un juste-milieu. Rien de vraiment désagréable à suivre, mais ma mâchoire commence à sérieusement avoir le bâillement qui pointe. La destinée spatiale de l’aïeul de Jean Luc... ... Comment dire, je n’en ai pas grand-chose à faire. Les problèmes de santé de Q seraient intéressants si c’était le sujet d’un épisode unique, mais on se demande bien ce que cela vient faire dans ce gloubi-boulga temporel. Quant à l’utilisation des mêmes acteurs pour des personnages différents, si je trouve l’idée intéressante pour la fille naturelle d’Adam Soong, le fait que le superviseur Tallinn soit le sosie de Laris est juste un rebondissement gadget pour l’instant. Reste la relation dominante / dominée - Agnes Jurati / Reine Borg. Outre le fait que la série invente un mode d’assimilation collaborative qui ne donne pas d’acné Borg, cela transforme la Jurati pas sure d’elle en femme fatale évanescente. Je n’en vois franchement pas l’intérêt. Encore une fois, le tout n’est pas désagréable, mais, même en ne me situant pas sur la grille d’analyse traditionnelle d’Yves, je n’ai pas de mal à dire que ce n’est définitivement pas un Star Trek. Cette ligne de programmation ne sert qu'a formaté proprement les lignes de textes lors d'un utilisation sous Mozilla Firefox. J'aimerais pouvoir m'en passer mais je ne sait pas comment, alors pour l'instant. Longue vie et prospèrité |
Analyse
Étant donné que la fin de Picard 02x04 Watcher avait révélé que l’astronaute Renée Picard était la "person of interest" de Q, il était évident pour les spectateurs assidus qu’elle était le point de bascule recherché de la timeline. Qu’à cela ne tienne et quitte à friser la redondance (à l’attention de ceux qui décrocheraient par désintérêt croissant envers la saison), Picard 02x05 Fly Me To The Moon en fera la "grande révélation" de son teaser à grand roulement de tambour.
Après l’avoir conduite par "téléportation brumeuse" à son appartement perso, la supervisor Tallinn (sosie de la Romulienne Laris) révèle à Picard qu’elle est chargée par sa mystérieuse organisation alien (qui employait plus de cinquante ans avant Gary Seven dans ST TOS 02x26 Assignment : Earth) de veiller spécifiquement sur la jeune plurisaïeule de Jean-Luc. Mais la destinée glorieuse de celle-ci est en passe d’être altérée… Une espèce de préfiguration de test de Kobayashi Maru – décidément une obsession dans les productions Kurtzman – à l’échelle de la NASA (simulation au sol d’une collision avec des débris orbitaux issus d’un satellite russe que la fusée Shango X-1 ne peut éviter) se veut le révélateur et le catalyseur des angoisses de Renée et de son manque de confiance en elle-même. Tallinn dispose d’un système de surveillance (ou de voyeurisme) omniscient (permettant de voir et d’entendre impunément n’importe qui n’importe où), et par ce canal, il apparaît bien vite que Q se fait passer pour le psychanalyste de Renée et qu’il la pousse à écouter ses peurs et ses doutes intimes afin de renoncer à la Mission Europa où l’Histoire retint qu’elle avait découvert sur Io (une autre lune de Jupiter) un micro-organisme dont elle était convaincu de la sentience. La "mission" pour Tallinn, Jean-Luc et son équipage coulera alors de source : tout faire pour que, durant les quinze heures qui la séparent du décollage de Shango, Renée ne trahisse pas son destin en démissionnant sous l’influence du "mauvais génie" Q. Aussitôt que la dream team sera réunie à bord de La Sirena (vers la fin de l’épisode), une opération à la Ocean 12/13 sera alors mise en place pour infiltrer une soirée de gala huppée mais ultra-sécurisée à laquelle Renée est contrainte d’assister. On ne sait pas trop en quoi une surveillance discrète durant ce gala mondain (sans prise de contact direct avec elle) pourrait influencer le choix personnel de l’élue, mais c’est l’occasion pour la série de se payer un énième rip-off de Picard 01x05 Stardust City Rag et de Discovery 04x08 All In. Car comme les technologies de 2024 semblent curieusement mettre ici en échec celles du 25ème siècle idiocratique (aussi bien en version Confederation ultra-dystopique qu’en version Federation faussement utopique), il faut en passer par un plan capillotracté pour se taper l’incruste à la soirée. Ainsi, Jurati se débrouillera pour paraître suspecte afin de se faire appréhender puis se faire (bien commodément) conduire au QG de la sécurité où (malgré ses mains liés) elle pourra hacker la base de données des invités sur un serveur isolé du réseau par airgaping (dans l’épisode suivant)... En amont, Raffi & Seven, embusquées sur la trajectoire du bus de prisonniers, déclenchent une espèce d’EMP qui provoque l’arrêt du véhicule, ce qui leur permet de le prendre d’assaut. Les méchants flics de l’ICE sont ensuite neutralisés en dix secondes chrono, ce qui permet de libérer tous les gentils immigrés clandestins, et bien sûr Rios. Passons sur la manichéisation insultante des parties en présence que ne cautionnerait même pas une AOC… Les deux héroïnes du futur appréhendaient l’emploi au su et au vu de tous de la téléportation pour évacuer Rios… en oubliant que c’est exactement ce qu’elles avaient fait elles-mêmes dans Picard 02x04 Watcher devant une escouade de flics. En revanche, elles trouvent parfaitement naturel de changer le destin d’un car entier d’immigrés clandestins sans s’interroger une seul seconde sur l’impact de cette altération massive sur la timeline ! Paradoxalement, sous couvert de manifeste politique très orienté, le message de l’épisode est sans équivoque : ces immigrés latino sont en essence quantité négligeable dans le grand destin que la série promet à l’humanité. Une nouvelle fois, chaque fois le wokisme tombe dans l’incontinence, il dessert sa cause de la plus insultante façon. Mais au chapitre du racolage fan-service, le clou de l’épisode sera assurément l’entrée en scène de… Brent Spiner… dans le rôle d’Adam Soong… très lointain ancêtre de Noonian Soong, le créateur de Data. Déjà généticien de pointe comme Arik Soong durant la quatrième saison de ST ENT, et déjà scientifique dépourvu de déontologie (pour avoir mené des expériences sur des vétérans militaires via une société privé), il cherche surtout (sans toutefois y parvenir) à guérir sa fille Kore d’une anomalie génétique ne lui permettant pas de s’exposer à la lumière solaire. Et histoire d’employer exactement le même cast que dans la première saison de Picard, Kore est interprétée par… Isa Briones, exactement comme les androïdes Soji Asha, Dahj Asha, et Sutra.
Enfin, tandis que Jurati est inexplicablement partie dormir à l’intérieur de l’insalubre et venteux Château Picard, la reine borg qui n’accepte pas un "non" pour réponse de son dernier crush et qui se languit de rester seule pour la nuit... décide de passer à l’action : elle imite la voix du colonel Rios pour accéder aux systèmes de communication du vaisseau… puis appelle à l’aide la police nationale française. Accourant pour secourir une femme en péril, le policier français détecte avec sa lampe torche La Sirena (grâce à une instabilité du système d’occultation)… puis pénètre tout de go à l’intérieur, attiré par la voie féminine en détresse. Le piège se referme alors sur lui. Malgré ses entraves, la reine déploie une de ses tentacules… mais non pour assimiler le policier (alors qu’elle en meurt d’envie) mais pour l’étouffer comme le ferait un anaconda géant. Soit un moyen de pression pour obliger, Agnes, fraichement réveillée, à se donner à elle, à grand renfort d’arguments à la fois introspectifs et flatteurs.
(…) Il y avait déjà Discovery... où Burnham avait réussi à faire graviter le Trekverse entier autour de son nombril de dea ex machina aux sanglots longs.
Note Star Trek
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