Critique
What If... ? Non, il ne s’agit pas du célèbre comics Marvel et maintenant série animée de Disney+ dont il s’agit. Et si la Fédération était devenue la Confédération, une dystopie de l’utopie trekienne. Et si notre Picard humaniste était devenu un nazi du 24ème siècle. Avec des si, notre bien-aimé Q propose cette semaine à nos picardiens de vivre dans un univers à l’opposée du leur.
En parlant de Q, il faut bien remarquer que l’alchimie entre Patrick Stewart et John de Lancie reste intact 27 ans après la fin de la Nouvelle Génération. Comme indiqué par De Lancie, son personnage a évolué dans cette période de temps. Q semble au bord du burn-out. Quant à la raison de cette instabilité émotionnelle, ce sera, sans aucun doute, révélé plus tard dans la saison. Si cette réalité n’est pas liée au célèbre univers miroir, c’est avec stupéfaction que Picard and co découvrent qu’il s’agit d’un "annule et remplace" dû à un événement ayant eu lieu en 2024. Et c’est là que je me dis que, décidément, la série colle parfaitement à la situation géopolitique du moment, tant la culture de l’annihilation des civilisations de cette Confédération a des relents de conséquence à long terme de cette crise poutinienne. Beaucoup moins de lenteurs par rapport au premier épisode, les scènes s’enchaînent pour nous faire découvrir nos héros et leurs interrogations par rapport à ce nouvel environnement. Kurtzmanworld oblige, c’est toujours un univers de poche. Chacun se retrouve au bon endroit au bon moment. Mais comme la semaine dernière, cela reste beaucoup plus supportable que ce qu’est devenu Discovery. Principal point négatif de cet épisode : le tropisme clownesque d’Agnes Jurati. En première saison, un équilibre avait été trouvé entre la face plus tragique du personnage et son coté scientifique déjanté. Mais cette saison, Alison Pill semble être en roue libre. Point ultra positif de cette semaine : la formidable reine Borg et son épatante interprète Annie Wersching. Les reines Borg ont toujours eu une facette sexy et une autre effrayante. Mais cette semaine, entre l’interprétation tout en retenue de Wersching et son magnifique maquillage, je pense qu’on atteint le summum de ce que peut donner à l’écran ce personnage. Un épisode qui me semble donc supérieur au premier tant on entre pleinement dans la dramaturgie de cette seconde saison. Cette ligne de programmation ne sert qu'a formaté proprement les lignes de textes lors d'un utilisation sous Mozilla Firefox. J'aimerais pouvoir m'en passer mais je ne sait pas comment, alors pour l'instant. Longue vie et prospèrité |
Analyse
En concluant par « Well, my friend, welcome to the very end of the road not taken », Picard 02x01 The Star Gazer annonçait une couleur que Picard 02x02 Penance viendra confirmer. Au moment de l’autodestruction de l’USS Stargazer (emportant avec lui la flotte de Starfleet et probablement aussi le vaisseau borg "agresseur"), Q a bel et bien repêché de la mort Jean-Luc, mais aussi les cinq autres VIP du main cast… en les propulsant dans une timeline alternative. Apparemment (?) fidèle à sa "tactique" dans ST TNG (et ST VOY), l’extraterrestre omnipotent vient donc en aide aux personnages de la série mais au travers d’une épreuve existentielle (ou d’un jeu mortel) qui le fera passer pour malveillant.
Et en l’occurrence, même si cela vaut probablement mieux pour les protagonistes que l’irréversibilité de la mort (et le possible écrasement de la Fédération par des Borg 2.0), ladite épreuve se veut particulièrement extrême, dans la mesure où la conscience des six personnages est transférée dans les corps de leurs alter egos d’une réalité encore plus dystopique que celle de la première saison de Picard. Ici, point de Fédération des Planètes Unies, mais une Confédération de la Terre profondément xénophobe s’appuyant sur une armée spatiale (aux grades décalqués de ceux de l’armée de Terre et non plus de la Marine contrairement à Starfleet) qui conquiert par la force, massacre, domine, et asservit toutes les civilisations non-humaines de la Voie Lactée… avec une efficacité au demeurant redoutable (puisque même les Borgs ont été vaincus). Moyennant un prix élevé cependant : un système totalitaire et criminel ayant transformé l’exécution des non-humains en grand spectacle durant le bien nommé "Eradiction Day", de nombreux esclaves non-humains (notamment Romuliens mais aussi synthétiques) employés par la Confédération (y compris dans le château viticole de l’alter-Picard), une Terre écologiquement ravagée mais soutenue par un vaste bouclier alvéolaire orbital, Vulcain et sa résistance en passe d’être anéantie par la Confédération…
Le principal enjeu de l’épisode va consister pour les six personnages "mentalement déplacés" depuis leur timeline à comprendre par eux-mêmes ce qui leur arrive (mais sans se griller auprès de leurs nouveaux entourages respectifs), à rétablir le contact (de façon souvent codée) avec leurs vrais "compatriotes" d’univers (en dépit de tous les obstacles de cette société bien différente), puis à déterminer le point d’origine de la divergence historique dont résulte une chronologie si sombre et si anti-trekkienne (dès lors que l’hypothèse d’une altération temporelle par Q l’emporte sur celle d’une réalité alternative alias monde parallèle).
De prime abord, Picard 02x02 Penance semble proposer une aventure fort dépaysante et sans temps mort, avec une dose parfaitement formatée de surprises, de suspens, d’émotion, d’action et de fan-service, où les héros doivent s’adapter à un monde cauchemardesque, simuler des comportements antithétiques des leurs et consentir à des alliances contre nature pour emprunter à travers les méandres spatio-temporels un chemin épique qui les ramènera in fine à bon port, c’est-à-dire restaurera leur réalité… tout en déjouant (d’une façon ou d’une autre) l’apparente attaque borg contre l’USS Stargazer.
Le script, en lui-même plutôt bien écrit, multiplie les références à l’univers miroir, allant jusqu’à inclure dans les lignes de dialogues même – avec une lourdeur digne de la série animée Lower Decks – des remix des titres historiques afférents (comme ST ENT 04x19 In A Mirror, Darkly ou ST DS9 03x19 Through The Looking Glass). Ainsi, de façon quasi-assumée, l’épisode semble répondre à la frustration de n’avoir jamais pu mettre en scène dans les séries du 24ème siècle (ST TNG, ST DS9, ST VOY) le Terran Empire (qui s’est effondré suite aux réformes de Mirror-Spock) et dont la Confédération de la Terre reprend l’intégralité des caractéristiques (notamment l’impérialisme conquérant et la xénophobie terrienne).
(...) Autant dire que l’aventure de Picard 02x02 Penance semble se déployer dans un bac à sable totalement factice et démagogique, construit sur mesure pour le culte des personnages du main cast, mais sans la justification internaliste du Mirror Universe.
Malgré la présence au showrunning du vétéran bermanien Terry Matalas, le schéma de la première saison semble donc se reproduire, telle une malédiction... Note Star Trek
Cette ligne de programmation ne sert qu'a formaté proprement les lignes de textes lors d'un utilisation sous Mozilla Firefox. J'aimerais pouvoir m'en passer mais je ne sait pas comment, alors pour l'instant. Longue vie et prospèrité |