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Le Star Gazer
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Critique
Alors que Star Trek Discovery n’a pas encore terminé la diffusion de sa quatrième saison soporifique, voici venu le temps de retrouver notre amiral de Starfleet préféré. Toujours diffusée sur Prime Video en France, nous le retrouvons dans ses vignes 2 ans après les évènements de la première saison de Star Trek Picard.

Et dès les premières scènes, la série marque sa différence avec son ainée. Il y a un sentiment d’urgence que je ne retrouve plus actuellement sur Discovery. À plusieurs reprises, j’ai été scotché sur mon fauteuil. Visuellement d’abord avec tous les événements à bord de l’USS Stargazer, mais aussi émotionnellement.

Si la participation de Whoopi Goldberg ne semble n’être qu’un beau caméo pour l’instant, sa scène avec Patrick Stewart participe pleinement à la prise de conscience de Picard sur la direction qu’a pris sa vie. Quant à Q, instantanément, John de Lancie réactive la menace létale de son personnage emblématique. À noter, la pirouette plutôt bien vue qui explique pourquoi Q a également vieilli.

Bref, ce premier épisode serait un démarrage pleinement réussi si la série n’était pas ancrée pleinement dans les capacités des productions made by Kurtzman d’abuser de facilités de scénario. En vrac, nous sommes toujours dans un univers de poche où tout le monde se retrouve par hasard au même endroit. Les personnages abusent de regards et de clins d’œil kikoulol qui n’ont rien à faire ici. L’épisode est traversé de moments un peu gênants, particulièrement par rapport aux origines françaises de Picard. Que les enfants français du 24ème siècle soient obligés de s’habiller comme les gosses du début du 20ème passe encore, on sait que la mode est un éternel recommencement. Mais qu’une sorte de Reine Borg, au visage occultée par un grillage, connaisse et utilise une chanson d’Édith Piaf en plein trouble sur la passerelle, euh...

Et il y a le cas de Rios et son cigare. C’était déjà moyen en saison 1, mais le voir sur la passerelle du Stargazer en uniforme de Starfleet avec son cigare à la bouche, c’est too much. Sans compter le fait que celui-ci n’est jamais allumé, renforçant le caractère ridicule de l’image.

Bref, on a les constantes de l’univers Kurtzmanien, même si pour l’instant, cela ne m’a pas gâché le plaisir de visionner cet épisode. J’ai fini de le regarder en n’ayant qu’une envie, voir la suite.

À noter quand même un effet collatéral non prévu par la production. Nos esprits sont bien entendu préoccupés par bien autre chose en ce moment que les aventures de Papy Picard. Plusieurs fois, pendant l’épisode, je me suis dit que ce que je voyais ou entendais pouvait entrer en collision avec ma perception de la crise ukrainienne. Pas tellement avec les événements de l’épisode en eux-mêmes, mais certaines lignes de dialogues, l’optimisme erroné de la Fédération, l’absence de compréhension des motivations d’un peuple étranger, ici les Borgs, tout ça entrait en résonance. Au-delà du teint cireux, loin de moi de comparer Poutine à une Reine Borg, mais certains moments m’ont semblé pertinents.

Bref, une relative bonne impression qui va devoir se confirmer les semaines prochaines. Trekkies échaudé craint l’eau...

Cette ligne de programmation ne sert qu'a formaté proprement les lignes de textes lors d'un utilisation sous Mozilla Firefox. J'aimerais pouvoir m'en passer mais je ne sait pas comment, alors pour l'instant. Longue vie et prospèrité

Analyse
Aux ténèbres de la première saison
La première saison de Picard avait tout misé sur le facteur nostalgie par les retrouvailles (presque sans recast) avec quelques-unes des figures les plus iconiques du Star Trek historique (Picard, Seven Of Nine, Riker, Troi, Data…).
Malheureusement, tenue en même temps d’assumer le postulat des films Kelvin lancés en 2009 (à savoir la destruction de Romulus par une supernova fantaisiste), la construction scénaristique de Picard s’était rapidement révélé affligeante, moyennant une architecture de pyramide de Ponzi, des partis pris ayant mine de rien transformé l’utopique Fédération en dystopie, une conclusion ayant triché de manière éhontée envers ses hypothèses de début de saison... tout en passant par une avalanche d’incohérences (envers la continuité, la contexte, les comportements, la logique) et des raccourcis non-résolutifs particulièrement boiteux.
Or le contexte planté par cette seconde saison ne rachète hélas aucunement les apories de la première, et ne laisse guère au spectateur le luxe de les oublier. Ainsi Picard 02x01 The Star Gazer se déroule en 2401 (soit environ deux ans après le final boiteux de la première saison), et sans davantage d’explication que Picard 01x10 Et in Arcadia Ego, Part 2), il distribue généreusement les places institutionnelles les plus prestigieuses à tous les protagonistes que l’UFP 2.0 considérait pourtant comme marginaux, has been, ou hors la loi :
- Ainsi, l’amiral Picard – maintenant golem de nature robotique – n’est soudain plus ce démissionnaire illuminé et méprisé par Starfleet, ni cet incurable idéaliste dans un monde profondément décliniste ; non il est redevenu tout naturellement un lumineux amiral d’active et a même été nommé chancelier de Starfleet Academy (rien que ça !), présidant en la circonstance la cérémonie de fin d’études d’une nouvelle promotion de cadets !
- Cristóbal Rios n’est soudain plus ce mercenaire indésirable de Starfleet, exclu pour avoir couvert le suicide du capitaine Alonzo Vandermeer et assuré la survie de l’équipage de l’USS ibn Majid contre les ordres criminels de Starfleet Security, réduit à devoir vivre de trafics dans une galaxie mafieuse à bord de son vaisseau privé La Sirena ; non il est désormais capitaine du tout nouveau USS Stargazer NCC-82893, premier exemplaire d’une nouvelle classe prestigieuse (avec quatre nacelles de distorsion, de la technologie borg issue des recherches sur l’Artefact dans la première saison de Picard, et une passerelle évoquant même celle de l’USS Enterprise E de Sovereign-class dans ST Nemesis).
- Raffaela Musiker n’est soudain plus cette junkie complotiste et asociale vivant dans une caravane ; non elle a désormais réintégré Starfleet avec tous les honneurs, a été promue commander, et a même reçu le commandement de l’USS Excelsior.
- Agnes Jurati n’est soudain plus la meurtrière de Bruce Maddox, ni le relai de l’Admonition, ni la pionne de la commodore Oh, ni l’agente du Zhat Vash ; non elle a désormais été socialement et pénalement lavée de tous ses "égarements" (car sous le contrôle mental du mind meld vulcain "à l’insu de son plein gré") pour redevenir la plus grande cybernéticienne de la Fédération et le "cerveau" des héros (grâce à sa science infuse dès la trentaine).
- Soji Asha n’est soudain plus une agente synthétique infiltrée, ni une terroriste, ni l’artisane de l’invasion de créatures synthétiques du Thirdspace babylonien qui allait détruire toute vie biologique dans la galaxie (façon DIS 02x07 Light And Shadows ; non elle est désormais la prestigieuse ambassadrice de la nation synthétique établie sur la somptueuse planète Raritan IV dans le quadrant bêta.
- Elnor n’est soudain plus le ninja sabreur du Qowat Milat qui décapite au nom de "l’absolute candor" ; non il a désormais l’insigne honneur d’être le premier cadet entièrement romulien de Starfleet (une inclusivité cependant pas si méritante vu que la plupart des Romuliens ont été exterminés), ayant achevé sa formation en moins de deux ans (encore plus rapide que Baby-Kirk dans Kelvin, pour rabaisser encore un peu plus l’institution...).
- Seven Of Nine n’est soudain plus l’action hero bad ass de Kill Bill dans une Federation Mad Max ; non elle a désormais hérité pieusement du La Sirena (mais sans savoir gérer les intrusions) pour ses opérations caritatives au sein des Fenris Rangers, et cette organisation de peacekeepers vigilantes bénéficie d’ailleurs maintenant de l’appui de Starfleet (probablement pour déléguer la surveillance des coins les plus sinistrés de la Fédération).
- L’académie de Starfleet ressemble même pour la première fois depuis 2005 à une académie militaire normale, mature, apaisée...

En somme, tout est bien qui finit bien dans le meilleur des mondes possibles par la grâce du TGCM ! Et pour ceux qui n’auraient pas enduré la première saison ou qui ont la chance d’avoir une mémoire cloisonnante à géométrie variable, il serait presque possible de se croire soudain dans l’univers Star Trek !
Bien entendu pour cela, il faut faire abstraction de nombreux faits hautement caractéristiques de la Fédération de la fin du 24ème siècle revue et corrigée par Alex Kurtzman et Michael Chabon : génocide (par non-assistance) des Romuliens, génocide (par paranoïa et amalgame) des formes de vie synthétiques, black flag directive autorisant légalement à assassiner sans procès n’importe quel équipage alien, droit de vie et de mort sur toutes les civilisations de la galaxie (dixit l’amiral Kirsten Clancy dans Picard 01x02 Maps And Legends)…
Autant d’éléments indélébiles qui n’ont été ni justifiés ni amendés, mais que la fin de la première saison de Picard et a fortiori le début de la seconde auront tenté de faire oublier aux spectateurs par des tours de passe-passe émotionnels et des rideaux de fumée diégétiques. Surtout que les apparences de l’utopie étaient réputées sauves pour nombre de spectateurs superficiels : le peuple mangeait à sa fin, il n’y avait pas de pauvreté visible, et les rues étaient propres… ce qui suffisait bien pour "faire trekkien".

Ou alors, il faudrait croire qu’il aura suffi que William Riker, après avoir vécu durant plusieurs années tel un homme des bois sur la planète Nepenthe, remette son uniforme de lumière, pour #1 être immédiatement doté d’une armada de Starfleet (plus puissante encore que celle des Romuliens du Zhat Vash) #2 venir à la rescousse de Picard sur la planète Coppelius (alias Ghulion IV) (et stopper tel Buckaroo Banzaï l’invasion des créatures synthétiques de la 8ème dimension), #3 métamorphoser instantanément la dystopie et utopie… en abolissant toutes les lois et les prétentions criminelles qui sévissaient depuis des décennies à la tête de l’UFP ! Et alors, de but en blanc, comme par magie, les formes de vie synthétiques sont passées de l’interdiction d’exister aux plus hautes responsabilités étatiques, à l’exemple de robot-Picard directement intégré à l’aréopage de la Fédération !
Auquel cas, on se demande quand même d’où Riker tirait ce pouvoir proprement régalien que Picard était si loin d’avoir... Mais du coup, pourquoi Jean-Luc ne s’est-il pas adressé à son ancien second dès le début de la saison pour s’épargner (et épargner aux spectateurs) cette pénible errance picaresque à travers la galaxie mafieuse. Et en amont, pourquoi l’ex-Number One n’était pas intervenu de lui-même auparavant avec une semblable "autorité cosmique" pour organiser le sauvetage des Romuliens, éviter la proscription des Synthétiques, et préserver l’utopie (puisque cela ne tenait qu’à lui) ?

Ce passage de la première à la seconde saison de Picard relève donc d’un pur foutage de gueule narratologique, provenant de showrunners qui tablent visiblement sur l’amnésie des spectateurs.
Le #FakeTrek de Kurtzman est décidément encore et toujours un micro-univers de bac à sable sans aucun sens de la conséquence (sauf quand les showrunners en ont besoin), et qui recourt aux tables rases implicites et aux reboots non assumés comme le poker aux jokers.

Un nouveau pilote ?
Bah ! Pour donner une chance au ressort de la seconde saison, tentons malgré tout de faire abstraction de ce background déstructuré (pour ne pas dire déchiqueté), quitte à recourir mentalement à un krypto-révisionnisme (ou mise en parenthèse) vital dans les univers imaginaires inconséquents et bancals…
Si les spectateurs sont implicitement invités à faire abstraction de la première saison (du moins tant que ça arrange les scénaristes), Picard 02x01 The Star Gazer mériterait-il d’être considéré comme un second pilote, venant en quelque sorte supplanter le précédent ?
Il partage en tout cas avec Picard 01x01 Remembrance la particularité de s’enraciner dans le château viticole français de Jean-Luc, aux côtés de la très loyale Romulienne Laris (son mari Zhaban ayant été tué), et d’accorder une fraction significative (les trois quarts en fait) du run aux longs dialogues introspectifs entre personnages, la part du lion revenant aux retrouvailles entre Picard et Guinan dans le bar "10" que cette dernière tient dans un Los Angeles futuriste...
Une fragrance de lenteur contemplative qui pourrait convoquer un Star Trek qui n’est plus. Malheureusement, bien loin d’effleurer la profondeur de questionnement des opus de jadis (1964-2005) – même dans les épisodes les moins inspirés – la seule thématique récurrente (et lourdement insistante) de tous ces échanges de Picard 02x01 The Star Gazer portera sur la solitude et les possibles regrets intimes de Jean-Luc, en réalité sur le caractère "socialement incorrect" de son célibat, chacun ou plutôt chacune (Laris via un flirt repoussé, Guinan via des conseils conjugaux…) l’incitant à se mettre dare-dare en couple et donc franchir le cap contubernal en dépit d’un âge que Jean-Luc considère rédhibitoire (contrairement à l’acteur Patrick Stewart...).
Ainsi, d’après la transdimensionnelle Guinan, la réponse que cherchait Picard tout en long de sa vie ne serait pas dans les étoiles mais dans son cœur ! Wow ! Puissant ! Avoir fait revenir en grand pompe un des personnages les plus aliens de ST TNG pour lui faire délivrer doctement le plus éculé des truismes comme s’il s’agissait d’une révolution copernicienne, c’est bien la quintessence de l’arnaque en signe de "K". Soit le triomphe du nombrilisme individualiste et du psychologisme faussement adulte dans une économie toujours aussi anti-trekkienne.
De surcroît, persévérer à opposer l’exploration spatiale au célibat invalide frontalement la continuité que la série Picard a elle-même imposée : à savoir les quatorze ans (entre 2385 dans Short Trek 02x06 Children of Mars et 2399 Picard 01x01 Remembrance durant lesquels Jean-Luc a tombé son uniforme pour se reconvertir en viticulteur. Soit quatorze ans pendant lesquels il aurait pu s’envoyer en l’air et/ou convoler à loisir s’il l’avait voulu. Sauf que d’une perspective trekkienne, OSEF ! Et c’est entre autres ça que le "système Kurtzman" s’obstine à ne pas comprendre...

Outre cette piteuse tentative d’enfermer le héros de ST TNG dans une normativité (et un propagandisme) conformiste qui jure au regard de la vocation et du label de la série, la problématique de l’âge entre en contradiction avec la nature dorénavant synthétique du personnage. Car à vouloir vraiment creuser ce sillon-là en intradiégétique, quel était le sens d’imposer à Jean-Luc un golem d’apparence aussi âgé, mais surtout trahissant des comportements valétudinaires limite séniles ? À croire que cette "résurrection" dans un corps, non pas glorieux, mais robotique n’est pas véritablement assumée par la série. Hormis un name dropping stérile, il n’y a ni anamnèse ni questionnement ontologique, juste un homme âgé et fatigué en quête de réponses banales. De cette vraie-fausse mort d’une personnage éponyme, la seconde saison aurait pu tirer un symphonie épistémologique dans la tradition du cyberpunk. Mais elle n’en fait strictement rien, à tel point que cette prolongation synthétique de la vie humaine par Altan Soong s’est dérobée au principal objectif visé par le transhumanisme…
On se consolera (comme on peut) en se disant que les remords et les regrets d’un Picard - quand bien même réduit à l’ombre du personnage qu’il était dans ST TNG – sont malgré tout infiniment plus estimables et supportables que l’omniscience infatuée de l’archange Michael Burnham dans Discovery...
Se polarisant comme tous les #FakeTrek sur l’interpersonnel et le soap opera, l’épisode filera en outre les métaphores affectives et familiales en promouvant Rios à la façon du fils spirituel de Picard, tandis que ce dernier accusera de plus en plus son âge dans bien des scènes, paraissant quasi-dépassé par son inertie (est-ce d’ailleurs volontaire ou involontaire ?).
Les tics et les gimmicks contemparo-centrés (et donc anachroniques) sont également toujours de la partie, des tournures langagières vulgaires au gros cigare de Cristóbal qui jamais ne quitte sa bouche (même en red alert sur la passerelle de l’USS Stargazer).

Alors certes, il ne fait aucun doute que les dialogues sont nettement mieux écrits (peu de pathos) et l’interprétation incomparablement plus sobre (presque aucun surjeu) que dans Discovery.
Les liens entre personnages se nourrissent également parfois de l’authenticité qui lie les acteurs les uns aux autres IRL, mais au risque de forcer les connivences sans s’appuyer sur un vrai tissu narratif character driven (qui peut seulement être construit sur la durée comme l’avaient prouvé les scénaristes du ST historique). Il en résulte des crédibilités professionnelles et protocoles militaires sacrifiés à l’affect, à la posture, voire au fun (le cabotin Santiago Cabrera en est l’illustration vivante)...
Bien sûr, les trekkers de longue date ne pourront pas être indifférents à toutes ces scènes de retrouvailles façon Picard 01x07 Nepenthe, à la manière d’un groupe mythique de rock qui se reforme une dernière fois même si le feu sacré n’est plus au rendez-vous.
Mais cette séance de "karaoké" ne fait que souligner à quel point la coquille est vide et la célébration fake, même si ses couleurs sont vintage, les disques vinyles, et les cigares cubains.
En somme, aller de Discovery à Picard, c’est comme de passer de Santa Barbara à Dawson (mais quand même pas encore à Sex And The City). Assurément une montée en gamme, mais toujours bien loin de Star Trek...

La composante "dynamique" de Picard 02x01 The Star Gazer, c’est-à-dire la genèse de l’inévitable fil rouge (résultant du format feuilletonnant), emprunte quant à elle au départ plutôt à ST 2009 avec l’apparition soudaine d’une anomalie spatiale spectaculaire (un trou béant au contour d’étoile à quatre branche irrégulière auréolée d’un vert intense) d’où "quelque chose" est appelé à sortir.
Seven Of Nine à bord de La Sirena (avec son équipage exclusivement holographique des cinq ExH à l’image de Cristóbal) sera la première à repérer le phénomène (caractérisé par des fluctuations de tachyons, des "radiations Hawking", et des "radiations temporelles Adler-Lasky"). Après en avoir dûment avisé Starfleet, c’est Rios et Jurati qui seront d’abord missionnés sur les lieux (à bord de l’USS Stargazer), suivi de l’amiral Picard (dans une navette), puis Musiker et Elnor (sur l’USS Excelsior), et enfin une flotte entière de Starfleet.
Mais cette fois, ce n’est pas Nero dans son gigantesque vaisseau romulien (Narada) qui sortira du trou spatial… mais une nouvelle reine borg (bien plus massive, le visage masqué, et disposant de tentacules de calamars pour prendre le contrôle des interfaces) dans un non moins gigantesque vaisseau borg (à la forme cette fois non géométrique et se déployant ou se divisant tel le vaisseau-Transformer de Cleveland Booker dans Discovery).
Un ressort pas particulièrement original voire franchement paresseux, et qui consiste à ressusciter les Borgs – supposément vaincus au terme de ST VOY – dans une version upgradée et plus inquiétante que jamais. Alors ce "retour-de-la-vengeance-de-la-mort-qui-tue" au complet mépris du final ST VOY 07x25+07x26 Endgame est-il une profanation de plus du lore trekkien ?

Après ST TNG, ST VOY, et ST ENT 02x23 Regeneration, tout cela aurait un air de réchauffé, à la façon du retour rituel des Daleks disparus dans Doctor Who... du moins si l’épisode n’avait pas réussi à distiller une ambiguïté sur leurs intentions (une demande surréaliste d’intégrer la Fédération selon son article 15 !) quoique apparemment contredite par leurs actes : le vaisseau borg perce les boucliers de l’USS Stargazer et téléporte de force sa reine – invulnérable aux tirs de phasers – qui se connecte aussitôt aux interfaces de la passerelle pour prendre le contrôle de la flotte de Starfleet. "Contredite" seulement "apparemment" en effet, car les nombreux tirs émanant de la combinaison noire de la mystérieuse reine mitraillent la passerelle... de rayons seulement incapacitants (se contentant donc d’assommer les officiers sans les tuer), ce qui suggère une intentionnalité plus complexe qu’elle ne le semble. Ces Borgs 2.0 chercheraient-ils à s’allier à la Fédération contre un ennemi commun plus puissant comme avait cherché à le faire (à tort au demeurant) la capitaine Janeway dans ST VOY 03x26+04x01 Scorpion face à l’espèce 8472 ?
Mais le plus grand intérêt de l’intrigue se concentre sur les cinq dernières minutes de l’épisode, lorsque l’autodestruction de la flotte – ordonnée à reculons par l’amiral Picard – semble avoir été comme voulue par la nouvelle reine borg dans un but inconnu. Lorsqu’elle dit à Jean-Luc – avec un fatalisme presque "initiatique" – quelques secondes avant leur mort à tous : "look up", il serait permis de supposer que ce jeu de vie et de mort est illusoire et s’inscrit dans une big picture encore indéchiffrable...
Faudrait-il d’ailleurs chercher un lien causal ou une résonance – dont pourrait narrativement accoucher le meilleur comme le pire – avec le flash-back de l’enfance de Picard lorsque sa mère l’invitait dans les mêmes termes ("look up") que la reine néo-borg à lever les yeux vers le firmament étoilé (d’où il a tiré sa vocation exploratrice ayant causé son célibat) ? En outre, la diffusion (totalement à contremploi) de l’emblématique Non, je ne regrette rien d’Edith Piaf sur la passerelle de l’USS Stargazer durant le noyautage borg (et les tirs de phasers) suggère pesamment (par la voie du cliché) un lien entre la France et la reine 2.0. Alors, eu égard aux propensions très soapesques et adulescentes du #FakeTrek kurtzmanien de poche, faut-il commencer à craindre que la reine borg 2.0 soit en fait la maman de Jean-Luc... pour une assimilation en famille. Soit le "worst case scenario" imaginable.

"Après" sa mort (un fondu au blanc puis au noir), Picard reprend conscience dans une version alternative de son château français, où sont exposées de nombreuses armes blanches et des peintures martiales de "lui", tandis que "son" domestique, Harvey, s’avère être un androïde.
S’ensuit alors la rencontre par-delà le temps et l’espace que tous les spectateurs attendaient (du fait des bandes-annonces et du matériel promotionnel) : Q accueille son vieil ami, "mon capitan". De toute évidence, il l’a repêché de la mort en l’envoyant dans une autre timeline... Serait-ce en l’honneur de ces "secondes chances" que Picard prêchait aux cadets de Starfleet Academy en début d’épisode ?
Une initiative qui ferait sens si la typo de Q avait été vraiment respectée par les auteurs, i.e. continuant à faire de lui un "ami transcendant" de l’humanité, qui souvent la met à l’épreuve et se fait passer pour un "méchant", mais qui en réalité lui vient toujours en aide indirectement. Auquel cas, en étant indûment optimiste dans un moment d’absurdie, cette seconde saison de Picard chercherait-elle à être une version longue de l’exceptionnel ST TNG 07x25+07x25 All Good Things débutant par une variante du non moins exceptionnel ST TNG 06x15 Tapestry ?
Pour qui est familier du scénariste Terry Matalas – un auteur découvert par Rick Berman et formé par Brannon Braga –, certaines complexités temporelles (se dévoilant déjà en filigrane) et plusieurs lignes de dialogues renvoient à son inclination prononcée pour les problématiques temporelles ambitieuses et délicieusement "tordues" (dans le bon sens conceptuel du terme), en particulier :
- lorsque Picard entame sur discours à Starfleet Academy par un « We often refer to space as the final frontier ; but the older I get, the more I come to believe that the true final frontier is time », difficile de ne pas songer à l’enseignement memento mori de ST Generations, mais aussi et surtout au projet de Rick Berman et de Brannon Braga pour une série ST spatiotemporelle après ST ENT (si celle-ci n’avait pas été scandaleusement annulée et que Abrams/Kurtzman n’étaient point venus ensuite) ;
- ou encore lorsque Q conclut l’épisode par un fascinant « Well, my friend, welcome to the very end of the road not taken » qui pourrait aussi bien faire penser à un épisode de la BD Valérian de Pierre Christin qu’au Midnight Nation de Joseph M Straczynski.
Contre toute attente, reconnaissons donc à Picard 02x01 The Star Gazer, à défaut d’être trekkien, un vrai potentiel SF et une montée en tension qui fonctionne. Avec pour corollaire une envie de voir la suite, ce qu’aucun épisode de Discovery – ni même de Picard – n’avait jamais vraiment réussi à susciter jusqu’à maintenant...

Espérons cependant que l’objectif de la seconde saison n’est pas juste d’exploiter de fascinants paradoxes temporels dans le seul but de promouvoir des poncifs égocentrés, des agendas woke et/ou "donneurs de leçon" à travers les seuls VIP du show autour de la thématique miséricordieuse des "secondes chances" et des rédemptions strictement individuelles. Car c’est hélas trop souvent à ça que se réduit le #FakeTrek kurtzmanien : un décor SF servant de prétexte vulgaire et de caisse de résonance à la doxa étatsunienne la plus conformiste et la plus contemporaine (donc par avance obsolète à l’aune du Trekverse). Genre (échantillon non exhaustif) :
- que Jean-Luc surmonte son enfance prétendument difficile pour réussir à se marier sur ses vieux jours avec la romulienne Laris (qui ne demande que ça),
- que Seven Of Nine assume mieux sa bisexualité (retconée dans la première saison), puis qu’elle et Raffi surmontent un résidu de complexe judéo-chrétien pour réussir enfin à convoler,
- que la Fédération soit plus ouverte et inclusive en ne méjugeant pas les Borgs 2.0, en leur épargnant un amalgame insultant avec les Borgs 1.0, et en les accueillant à bras ouverts dans son collectif (ou inversement),
- que Rios succède officiellement et spirituellement à Picard... histoire de pouvoir continuer la série au-delà de la troisième saison sans Patrick Stewart (car il faut quand même penser aussi au business),
- (...)
Si d’aventure, tel était bien l’objectif bienpensant de cette seconde saison, l’imposture kurtzmanienne battrait un nouveau record. Mais ne préjugeons pas...

Malgré tout, en dépit de répliques inhabituellement soignées et/ou décalées pour une production Kurtzman (par exemple Laris répliquant à Jean-Luc : « Now, have you any idea how hard it is to be late in the age of transporters ? And yet, somehow, you manage »), la crédibilité laisse parfois à désirer et les facilités sont de la partie :
- Ainsi, le teaser n’est qu’un "sneak peek" de la scène la plus spectaculaire de l’épisode (l’autodestruction de l’USS Stargazer), donc une redondance plaçant la narration qui suit sur le mode du retour en arrière circulaire. Manifestement, les auteurs estimaient prudent de donner d’emblée une dose d’adrénaline au public-cible pour lui faire ensuite "encaisser" la lenteur introspective de l’épisode. C’est à croire qu’il faut désormais s’excuser de faire quelque chose qui s’apparenterait même de très loin à l’ombre d’un Canada Dry de Star Trek...
- Lorsqu’il y a un bon gros cliché bien gras à infliger aux spectateurs, le Star Trek kurtzmanien ne sera jamais en reste. Ainsi, dans le flash-back sur la scène d’enfance au début du 24ème siècle en France, il fallait absolument que le jeune Jean-Luc porte un béret basque et soit attifé comme dans La guerre des boutons d’Yves Robert (1962) ! Manquait plus que la baguette, le fromton-qui-pue, le litron (de Château-Picard of course) et la musique d’accordéon pour que la carte postale touristique d’Amélie Poulain soit complète.
- Après la cérémonie à Starfleet Academy, Picard offre au cadet Elnor un livre en dur (sorti de sa vaste bibliothèque personnelle) écrit par Spock en personne et titré The Many And The One. De prime abord, ce fan-service semble de bon goût. Mais l’horizon contextuel s’assombrit quand il apparaît que ce livre relate les difficultés du jeune Spock à se faire accepter à Starfleet Academy, une expérience auquel devrait à présent s’identifier Elnor ! De quoi planter l’air de rien un clou (de plus) dans l’utopie trekkienne en important dans une timeline vendue (à tort) comme originelle les préjugés racistes cultivés par le premier film Kelvin de 2009. Par ailleurs, histoire d’être toujours un peu plus trivial, Picard tirera de ce livre une phrase (« Exhilaration enhances the absorption of knowledge ») supposée inciter Elnor à bien profiter de la vie. Est-ce vraiment la seule chose à retenir des mémoires publiées de Spock ?
- Quand l’anomalie spatiale se met à émettre un signal qu’Agnes Jurati décode (en le filtrant), à savoir « Help us, Picard », il ne fait aucun doute pour le public qu’il provient des Borgs dans la mesure où il s’agit d’un collectif de voix (une légion de langue entrelacées) présentant en outre cette tonalité syncrétique si caractéristique depuis ST TNG 02x16 Q Who (et ST ENT 02x23 Regeneration). Or pas un seul officier ne formule cette hypothèse, pas même Seven Of Nine (pourtant ex Borg), pas même les analystes de Starfleet avant que l’amiral Whitley ne vienne solliciter Picard à son domicile. Starfleet est pourtant bien davantage traumatisée par les Borgs que les spectateurs contemporains. Un syndrome idiocratique – lorsque les trekkers ont plusieurs encablures d’avance sur les héros (hors configuration particulière de prequel) – qui semble déborder des saisons 3 et 4 de Discovery.
- In fine, cette anticipation (coulant pourtant de source) n’aurait peut-être rien changé au déroulement tragique des opérations devant l’anomalie (la flotte de Starfleet était déjà conséquente et très armée). Mais cela aurait néanmoins permis de planifier à l’avance les protocoles et la conduite à tenir plutôt que d’improviser un débat à la dernière minute, au demeurant assez caricatural, où comme par hasard seule Seven Of Nine plaide pour une posture préventivement offensive (comme si elle était la seule à être lucide et/ou à avoir peur des Borgs, le comble au regard de son parcours dans ST VOY), tandis que Picard – sous couvert d’opportunité historique à conclure une alliance entre UFP et Borgs (le comble également au regard de sa propre assimilation traumatique dans ST TNG 03x26+04x01 The Best Of Both Worlds sans compter l’aporie éthique au regard de la systémique de viol de consentement) – dévoile en réalité une troublante apathie voire atonie (difficulté à prendre des décisions, mollesse et faible réactivité..).
- Osons alors la plus irrespectueuse des questions mais qui affleure dans tous les esprits : Patrick Stewart n’est-il pas devenu trop vieux pour ce rôle ? Car même si l’acteur n’a pas perdu son grand talent, son interprétation est parfois embarrassante au regard du contexte... Pareil forcing risque progressivement de transformer la plus vaillante et lumineuse figure de proue du Trekverse en... épave !
- Quand la reine 2.0 se téléporte et s’interface (au moyen de ses cyber-tentacules) à l’USS Stargazer pour le transformer en hub, il est bien illogique que les vaisseaux de la flotte n’aient pas interrompu préventivement toutes leurs liaisons réseau pour endiguer leur vulnérabilité aux Borgs qui se répandent justement comme des virus – ce que Starfleet ne pouvait ignorer au regard des décennies d’expériences accumulées, notamment via l’USS Voyager. Décidément, l’idiocratie n’est jamais loin...
- Autant imputer le vieillissement de Q à une volonté de "matcher" celui de Jean-Luc (après une scène où son visage était encore identique à celui de ses apparitions précédentes dans ST TNG et ST VOY grâce à un rajeunissement numérique – en CGI – très convainquant de John de Lancie)... est une astuce légitime. Autant tenter d’expliquer le vieillissement de Guinan – supposée pourtant appartenir à une espèce humanoïde qui bat tous les records de longévité (500 ans minimum) – par une improbable capacité des El Aurians à vieillir (ou faire vieillir seulement leur apparence) uniquement s’ils le veulent... est une astuce un peu trop facile qui semble sortir d’un chapeau de prestidigitateur (et qui implique en outre un retcon étant donné que leur espèce n’avait jamais été considérée comme métamorphe...).
- (...)
- Même si le fan-service répond ici davantage à des "nécessités" scénaristiques, Picard 02x01 The Star Gazer n’échappe hélas pas au syndrome typiquement kurtzmanien du name dropping de placement (saturation d’Easter eggs, de clins d’œil...), soit l’internalisme du pauvre. On y rencontre donc pêle-mêle des USS Sulu, USS Grissom... et une refonte du test Kobayashi Maru. Ce syndrome est-il vraiment supposé faire bander les trekkies à la manière de l’épisode-vitrine orgiaque Prodigy 01x06 Kobayashi ou encore de n’importe quel fan-film ?

Dans la rubrique de la forme, même si l’on sent tout de même une filiation avec le style abramsien de Kelvin, l’épisode affiche une certaine sobriété qui tranche sur le perpétuel clinquant de Discovery.
Les effets spéciaux sont moins tape-à-l’œil mais plus réalistes. La BO n’est pas excessivement grandiloquente (même si elle abuse évidemment du violon dans les moments soapy et sentimentaux) avec un volet supposément "culturel" (extraits de Time Is On My Side par Irma Thomas et des Nocturnes en si majeur Opus 32 n°1 de Frédéric Chopin, sans compter la Môme). La photographie est assez élégante. Et la mise en scène ose la lenteur (qui contraste donc avec les quelques scènes d’action, inférieures en nombre).
La passerelle de l’USS Stargazer est plutôt une réussite, dans un style post-bermanien (façon USS Enterprise E)... quoique upgradé (moyennant des hologrammes partout bien sûr et un écran principal hyper-large because c’est la mode).
Toutefois, le fort tropisme suiviste et trendy des productions Kurtzman possède un malheureux effet entropique : presque plus rien ne différencie les passerelles et les environnements de Starfleet selon les époques de la chronologie du Kurtzverse ! Que l’on soit au 23ème siècle (les deux premières saisons de Discovery), au 32ème siècle (les troisième et quatrième saisons de Discovery), ou au 25ème siècle (la seconde saison de Picard), les technologies et les décos sont quasiment les mêmes... Ce qui est proprement rédhibitoire pour la suspension d’incrédulité et le worldbuilding d’une prétendue Histoire de futur.

Conclusion
En dépit de la présence d’acteurs mythiques proposant une interprétation nettement moins mélo/glucose que dans Discovery et d’un fan-service moins gratuit/putassier que dans Lower Decks (une simple affaire de relativisme), Picard 02x01 The Star Gazer présente malheureusement une fois de plus quasiment tous des signes de la contrefaçon : du soap coupling empesé pour toute caractérisation psychologique, du nombrilisme autosatisfait en lieu et place de la profondeur, du relationnel trivial et conformiste pour toute philosophie, de la nostalgie tentant de se faire passer pour du worldbuilding, du révisionnisme tricheur (ou un retcon hypocrite) pour toute continuité envers la première saison, la trahison du lore roddenberro-bermanien au mépris de tout scrupule internaliste, et une surexploitation du matériau pré-2009 (simplement recombiné différemment) à défaut de véritable créativité.

Mais en même temps, Picard 02x01 The Star Gazer bénéficie de dialogues plutôt bien écrits en soi (du moins à l’aune du Kurtzverse), d’une architecture narrative équilibrée et montant crescendo, d’un incontestable sens du mystère SF (à la fin).
Si bien que la force d’immersion est peut-être suffisante pour que l’esprit du spectateur ne soit pas sans cesse distrait (voire expulsé) par les incohérences ou les invraisemblances, au demeurant moins nombreuses au regard des "standards" kurtzmaniens usuels...
Dès lors, la seconde saison de Picard pourrait-elle contre toute attente réussir "l’exploit" d’être divertissante à défaut d’être enrichissante ? En somme pourrait-elle être un #FakeTrek moins affligeant que les précédents, et inverser ainsi pour la première fois l’équation de fatalité kurtzmanienne (selon laquelle "la suite est toujours pire que ce qui précède") ?

Cet apparent "miracle" (tout relatif) en guise de "nouveau départ" sous de "bons auspices" serait-il imputable au nouveau co-showrunner de la série Picard, un vétéran du Star Trek bermanien, à savoir Terry Matalas ? Il avait débuté sa carrière dans la dernière saison de la mythique ST VOY et écrit plusieurs épisodes de la référentielle ST ENT. Puis il avait collaboré avec Brannon Braga sur les séries Threshold et Terra Nova, avant de développer le remake 12 Monkeys de 2015 (une série spatio-temporelle ambitieuse et concurrente de la brillante Travelers de Brad Wright). Un CV particulièrement rassurant.
Il ne faut néanmoins pas se réjouir trop vite. Car la première saison de Picard avait elle aussi pas trop mal débuté – du moins sur le terrain SF et non Star Trek. Or ce fut pourtant ensuite une inéluctable descente aux enfers, quoique susceptible de faire illusion par la synesthésie qu’elle induisait...
Ce qui revient à se demander si Terry Matalas réussira à imprimer son réel talent sur cette seconde saison de Picard ? Ou bien si celle-ci sera condamnée à sombrer à nouveau dans l’idiocratie abyssale et/ou dans l’agenda politique de l’imperfectible "système Kurtzman" ?

"Hope for the best but expect the worst".


Note Star Trek

Cette ligne de programmation ne sert qu'a formaté proprement les lignes de textes lors d'un utilisation sous Mozilla Firefox. J'aimerais pouvoir m'en passer mais je ne sait pas comment, alors pour l'instant. Longue vie et prospèrité