Critique
Plus la diffusion de cette quatrième saison se poursuit, plus je me dis que Discovery a un sérieux problème de rythme et de disponibilité de casting. Je ne sais pas à quel point la Covid a eu un impact sur ce qui était prévu à la base pour cette saison, mais la ligne directrice de l’ensemble me semble de plus en plus erratique.
Du cast principal aux personnages secondaires, ca s’en va et ça revient, ça disparait et cela réapparait obligeant, comme cette semaine, à placer des scènes d’adieux ou de retrouvailles. Et le tout arrive comme un cheveu sur la soupe en brisant le rythme de l’épisode. On a même l’impression que les acteurs ne savent pas franchement comment aborder la chose comme avec le retour d’Adira. Alors que la promesse mise en avant cette semaine est la traversée de la célèbre barrière galactique, à la fin de l’épisode, il faut bien avouer que ce n’est en fait que la portion congrue. Oui, on a effectivement le droit à 5-6 minutes de beaux effets spéciaux avec un équipage très inquiet. Mais la substantifique moelle de l’histoire ne se situe pas là. En fait, en parallèle, on suit l’évolution psychologique de trois binômes. 1- Michael Burnam et la Présidente Laira Rillak
2- Saru et T’Rina
3- Book et Tarka
Trois sous histoires dans cet épisode, mais trois raisons pour ne faire que des petits sauts de puces vers la résolution de cette quatrième saison. L’occasion de me dire qu’avec 5 ou 6 épisodes de moins et une intrigue resserrée, cela aurait fait beaucoup de bien à une série qui a une sérieuse tendance à se perdre cette année. Cette ligne de programmation ne sert qu'a formaté proprement les lignes de textes lors d'un utilisation sous Mozilla Firefox. J'aimerais pouvoir m'en passer mais je ne sait pas comment, alors pour l'instant. Longue vie et prospèrité |
Analyse
Comme prévu dans Discovery 04x09 Rubicon, pour établir un premier contact officiel avec les exterminateurs ayant créé la DMA, Starfleet envoie l’USS Discovery – avec les délégués de la Fédération dont les présidentes Rillak et T’Rina – à travers la Galactic Barrier (les boucliers du vaisseau se voyant renforcés d’antimatière programmable) en direction de l’espace des 10-C et son hyperfield en forme de Zeppelin. De leur côté, Tarka et Book prennent le même initiative avec le vaisseau-Transformer de ce dernier.
Mais parce que Discovery n’est qu’un soap opera poisseux (où la SF n’est qu’un décors non de carton-pâte mais de SFX), cette double équipée est juste le prétexte pour que plusieurs pairs de personnages puissent solutionner leurs petits différends d’égos (Burnham & Rillak) ou surmonter leurs traumas passés et surtout 100% clichés (Book & Tarka). En bonus, d’autres binômes viendront parler avec passion d’eux-mêmes (Stamets & Adira revenue à bord) ou avouer leurs états d’âme romantiques (Saru & T’Rina). Cependant, histoire de dynamiser un épisode profondément vain et soporifique, un compte à rebours et une surenchère sont ajoutés par deux fois : d’abord la DMA 2.0 se révèle plus puissante (donc elle aspire les boronites plus vite et reste moins longtemps au même endroit), puis au moment d’entrer dans l’espace extra-galactique, Burnham & co apprendront que la DMA s’est déplacée comme par hasard à proximité à la fois de la Terre, Titan et Ni’Var (planètes sises pourtant dans des systèmes stellaires distincts et éloignés) et que ces trois planètes n’ont plus que 70 heures à vivre ! Roulement de tambour ! Donc, vite, ça urge, prenons contact avec les 10-C pour sauver le jour... Et voilà tout. Alors plutôt que de s’imposer cette fois un inventaire exhaustif ou un podium sélectif de WTF, voici un focus sur l’aspect scientifique, tel un échantillon de la médiocrité ordinaire. À la façon des Talosiens dans Discovery 02x08 If Memory Serves, Discovery 04x10 The Galactic Barrier tente de revisiter à sa manière un élément culte de la série originale, au point d’en arborer fièrement le titre. Burnham prononce solennellement – comme au cours d’une liturgie – la cultissime devise "where no one has gone before" pour désigner les espaces encore non-explorés hors de la Voie Lactée. C’est moins une référence à ST TNG 01x06 Where No One Has Gone Before qu’à ST TOS 01x01 Where No Man Has Gone Before (mais moyennant une formulation "wokisée"), dans la mesure où l’USS Discovery s’apprête à accomplir le même voyage que l’USS Enterprise dans le second pilote de la série originale (et que le SS Valiant peu après le First Contact de Zefram Cochrane en 2063).
En outre, lorsque Discovery 04x10 The Galactic Barrier prend le parti – en lorgnant la Great Barrier de ST V The Final Frontier – de mettre en scène la Galactic Barrier à la manière d’un méga-cumulonimbus spatial opaque et tourmenté de fantasy, contenant des "courants" de gigantesques bulles de savons (nommées "spacial cells") servant de "télécabines" pour traverser, on sombre dans le remake de la Voie Lactée de ST TOS doublé d’un nawak scientifique intégral… au même titre (par exemple) que le concept absurde d’antimatière programmable dans les boucliers (contredisant son explosivité au contact de toute matière) !
À la recherche de l’antimatière programmable pour consolider le bouclier du vaisseau-Transformer (en prévision de la traversée de la Galactic Barrier), Ruon Tarka traine Book sur la planète de l’Emerald Chain – désormais désertée – où ce premier était détenu dans un camp de travail dix ans auparavant. Selon le rituel hollywoodien assez convenu, ce sera donc le "redemption episode" pour le scientifique maudit à travers des flashbacks relatant une tragédie personnelle. En l’occurrence sa rencontre puis son amitié avec un compagnon de cellule, Oros, traumatisé par sa détention cruelle et lui-même scientifique.
04x10 The Galactic Barrier est en quelque sorte le parangon emblématique de Discovery. Il ne raconte strictement rien d’intéressant, il délaye une nouvelle fois le fil rouge, il recourt à des dramatisations factices pour faire monter artificiellement la tension, ses personnages se contemplent le nombril ad nauseam, ses fondements scientifiques sont à hurler d’imbécilité, et il contredit sans cesse l’internalisme du Star Trek historique et même la continuité propre de la série (Discovery).
Alors pour rendre justice à cet irrésistible appel du vide, pour une fois, la critique sera tout aussi vide. Une démonstration par l’exemple en somme. Note Star Trek
Cette ligne de programmation ne sert qu'a formaté proprement les lignes de textes lors d'un utilisation sous Mozilla Firefox. J'aimerais pouvoir m'en passer mais je ne sait pas comment, alors pour l'instant. Longue vie et prospèrité |