Critique
Une météo tempétueuse, c’est ce que va rencontrer le Discovery dans sa recherche d’indices sur l’anomalie. Un épisode superbement réalisé par Jonathan Frakes avec les points forts de l’acteur-réalisateur, de la tension, mais toujours au service du développement des personnages. Alors, oui, j’ai bien aimé cet épisode même si, comme souvent avec Star Trek Discovery, cela commence par une faute originelle.
Question : depuis quand dirige-t-on consciemment son vaisseau vers l’inconnu sans envoyer au préalable une ou deux petites sondes pour vérifier si c’est sans danger ? Burnham a vraiment dû sécher quelques cours à Starfleet Academy pour mettre son équipage en péril à ce point sans réfléchir ! Bref, c’est le genre de pensée qui vous frappe dès le commencement et qui ne vous quitte plus pendant une grande partie de l’épisode. En même temps sans la connerie de départ, il n’y aurait pas d’épisode. On se console comme on peut... Je ne vais pas radoter une nouvelle fois sur mon sentiment sur les solutions kurtzmaniènes trouvées pour résoudre la situation. Juste une petite réflexion : entre le surf sur les ondes de l’anomalie lors du second épisode et le sonar de celui-ci, c’est à se demander si un membre de l’équipe de scénaristes n’est pas un passionné de la mer... Que dire de la scène où Michael se dirige au ralenti d’un pas décidé vers son fauteuil de capitaine ? Que cela frôle visuellement le ridicule même si pour une fois, je ne vais pas critiquer sa présence. Le rôle du Capitaine, c’est bien de tenir la barre jusqu’au bout. Donc, pour une fois, elle est bien à sa place. Alors pourquoi ai-je plutôt bien apprécié ce Stormy Weather ? D’abord pour le sentiment d’urgence très bien traité par la mise en scène de Frakes. De plus, alléluia, notre Riker préféré se souvient qu’un Star Trek, c’est une histoire d’équipage. Il arrive donc à gommer un des plus gros défauts à mes yeux de la série, celui d’oublier qu’il y a d’autres personnes que le cast régulier à bord du Discovery. Incroyable, on a enfin trouvé un rôle pour Gray en dehors de faire des beaux sourires à Adira. Rien de mieux souvent qu’un regard externe pour débloquer des situations. Et je dois dire que la problématique de développement des émotions de Zora me plaît assez pour avoir envie de savoir où tout cela va nous mener. Reste le cas de Book et ses problèmes psychologiques, tout cela continue à me laisser de marbre. Point positif également cette semaine, c’est le fait que l’origine de l’anomalie se trouverait au-delà de notre galaxie. Au moins, on ne devrait pas assister à un recyclage d’anciens ennemis, si tant est qu’il y ait un ennemi dans cette affaire... Cette ligne de programmation ne sert qu'a formaté proprement les lignes de textes lors d'un utilisation sous Mozilla Firefox. J'aimerais pouvoir m'en passer mais je ne sait pas comment, alors pour l'instant. Longue vie et prospèrité |
Analyse
Il apparaît que partout où elle se matérialise, la DMA laisse dans son sillage une faille spatiale (ou "space rift" en VO) dans le subespace. Bien sûr, malgré ses 930 ans de retard, l’USS Discovery est systématiquement le seul vaisseau de Starfleet préposé à toutes les missions extrêmes. Objectif cette fois : plonger dans le dernier "rift" en date afin de recueillir un maximum d’indices techniques laissés par la DMA pour tenter de déterminer sa provenance et d’identifier son ou ses créateur(s).
L’intérieur de l’anomalie spatiale se révèle être un grand vide tout noir, opaque à tous les "sensors" de l’USS Discovery, mais néanmoins "habité" par un néant non identifiable ayant rendu le "subspace" toxique, désintégrant à six kilomètres le Dot 23 puis la fusée éclairante envoyés par Burnham… et se rapprochant inéluctablement de l’USS Discovery tandis que l’énergie de ses boucliers est inéluctablement drainée par le "void". Of course, quand Mary-Sue comprendra qu’il devient urgent de quitter ce no man’s land, il sera déjà trop tard : en l’absence de point de repère galactique, impossible de retrouver la sortie. La coque de l’USS Discovery commencera progressivement à se désagréger et l’enseigne Cortez sera même expulsé dans le vite en raison d’un champ de confinement activé dans les coursives possiblement trop tôt par l’IA Zora. Une tentative d’échappement via le "spore drive" piloté cette fois par Book échouera car le réseaux mycélien a lui-même perdu son intégrité à l’intérieur du "rift". Frappé par une surtension électrique durant la black alert, et induisant un état possiblement hallucinatoire, Cleveland sera visité par son père défunt. Mais les particules d’énergie l’ayant traversé révèleront que la DMA a traversé la barrière galactique (cf. ST TOS 01x01 Where No Man Has Before) et qu’elle provient donc certainement d’une autre galaxie. Mais la fréquence de 218 kHz desdites particules permettra de retrouver le point d’entrée/sortie de "void" en employant un effet de sonar. En parallèle, au moyen d’un jeu de concentration trill, Gray s’érigera en conseillère de l’IA Zora pour libérer son "esprit" d’émotions envahissantes. Et grâce à la permanente séance de psychanalyse que Burnham prodiguera comme (une béquille) à sa nouvelle grande amie Zora (notamment pour l’aider à surmonter ses peurs et son manque de confiance en soi), cette dernière réussira à contrôler la trajectoire de sortie d’un USS Discovery de plus en plus défaillant, tandis que son équipage (hormis Michael en combinaison) sera téléporté dans une mémoire tampon ou en VO "pattern buffer" (cf. ST TNG 06x04 Relics) pour survire à l’interminable traversée de la barrière plasmique sans boucliers (l’intérieur du vaisseau devenant inhabitable sous l’effet de la chaleur). L’épisode ne sera jamais économe sur les dialogues saturés de mélo, en particulier : - Cleveland et le spectre de son père qui après avoir rappelé à son fils ses obligations guerrières (venger le génocide de Kwejian), confessera ses propres lâchetés face à la Chaîne d’Emeraude, - Saru et Book partageant et dépassant leurs rages contre leurs bourreaux respectifs (les Ba’uls vs. les créateurs extragalactiques de la DMA), - bien sûr Mary-Sue et Zora durant l’évasion du "void"... puis autour d’une nouvelle passion commune pour les orbes lalogi, quoique détournés de leur fonction généalogique originelle pour devenir de simples arbres à souvenir. Les branches n’ont désormais plus aucune signification si ce n’est de permettre d’y accrocher les photos des êtres aimés du présent et du passé (on y entrapercevra notamment Spock-Peck et Philippa Georgiou...) comme autant de boules de Noël suspendus à un sapin holographique. Bref, un album de famille people et VIP en 3D qui constitue le symbole même de la série et son horizon indépassable. De prime abord, la thématique générale de Discovery 04x06 Stormy Weather semble convoquer de nombreuses anomalies spatiales (aux dénominations diverses) des épisodes historiques, en particulier ST TNG 02x02 Where Silence Has Lease, ST VOY 01x03 Parallax, ST VOY 05x01 Night, ST VOY 07x15 The Void…
Passons au tableau de chasse dans le théâtre de l’absurde des productions Kurtzman :
Serait-il possible d’imaginer un jour – ne fut-ce qu’une fois – un épisode de Discovery qui ne croule pas sous le poids des absurdités et du bullshits ?!
Absolument tout dans Discovery 04x06 Stormy Weather est prétexte au pathos le plus incontinent, aux épanchements les larmes dans les yeux (ou un trémolo dans la voix), aux introspections narcissiques, à l’exhibition émotionnelle, aux grandes déclarations pompeuses d’amour ou d’amitié, aux câlins sirupeux, aux mamours glucosés.
Il ne fait plus aucun doute que Discovery a l’insigne honneur d’être la série la plus égocentrée du paysage audiovisuel. Les enjeux, les intrigues, la rationalité, les leçons de morale, les problématiques, l’univers lui-même ne sont que des alibis au seul service des interactions relationnelles, des accessoires customisables pour tenir la chandelle au main cast. En définitive, rien ne compte ni n’existe hors du nombril des personnages.
Note Star Trek
Cette ligne de programmation ne sert qu'a formaté proprement les lignes de textes lors d'un utilisation sous Mozilla Firefox. J'aimerais pouvoir m'en passer mais je ne sait pas comment, alors pour l'instant. Longue vie et prospèrité |