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The Sanctuary
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Critique
Par Frank Mikanowski

Mauvais, raté, médiocre, irregardable... Je pourrais trouver encore plus de mots désagréables pour parler de cet épisode que je considère comme un des plus mauvais qu’il nous ait été donné à voir sur ces 3 saisons de Discovery.

On va commencer par Osyraa, la nouvelle méchante de cette saison. Mais quand je dis méchante, hou la la la c’est parce qu’elle est vraiment très très méchante... Trêve de plaisanterie, dire que certains se plaignaient en saison 1 du côté croquignolesque à la Empereur Ming de Georgiou. C’était donc sans compter avec ce nouveau personnage dont la création a sûrement été faite à la truelle par une équipe de scénaristes en panne d’idées créatives. Dire qu’on ne peut que la revoir...

En parlant de notre chère impératrice, j’espère qu’on va arrêter la semaine prochaine de teaser ce qui lui arrive et que cela devienne enfin du concret. Parce que là, ça commence sérieusement à être fatiguant ces scènes à répétition avec punchlines d’ancienne dictatrice génocidaire qui se veulent être drôles.

Que dire de cette mélodie dans un signal venant de la nébuleuse d’où serait partie le Burn ? Pour l’instant, je dirais que c’est totalement con. Yves a évoqué dans une de ses précédentes critiques la mélodie dans la tête de Starbuck qui joue un rôle primordial dans le final de Battlestar Galactica. Pour moi, la résolution de ce mystère était juste grandiose. Je réserve donc mon avis pour Discovery, mais je ne suis pas franchement confiant sur ce sujet.

Adira s’est enfin déclaré non-binaire. Je reste toujours positif sur la façon dont l’histoire gère cette thématique pour l’instant, même si, là aussi, je suis d’accord avec Yves. C’est quand même fou que dans 1200 ans, pour une série qui porte dans son ADN la positivité issue d’une utopie, cela soit toujours aussi difficile d’exprimer sa différence.

Vous avez rêvé de Tilly en premier officier, le cauchemar se réalise sous vos yeux ébaubis. Déjà, quand elle marche avec Saru dans les couloirs du vaisseau, je ne vois pas du tout un Number One. Au mieux, j’imagine une secrétaire de direction qui s’occupe des rendez-vous de son patron. Si Saru lui avait demandé de lui servir un café avant de faire des photocopies du dernier rapport sur la Chaîne d’émeraude, cela ne m’aurait pas plus étonné que ça. Et que dire de sa première grande suggestion sur le pont du vaisseau ? Penser un seul moment, que d’envoyer Detmer conduire une attaque à partir du vaisseau de Book, pourrait soustraire la Fédération du courroux d’Osyraa ou le Discovery de la colère de Fedfleet pour non-respect des ordres est une connerie sans nom, et je pèse mes mots.

En parlant de Detmer, c’est quoi ces effets spéciaux illisibles en forme de bouquet final d’un feu d’artifice ? Ok, je suis d’accord que des batailles tranquilles avec des vaisseaux qui glissent lentement, c’est pas très 2020, mais cette bouillie de pixels, à quoi bon ? Cela m’a quand même bien amusé de voir Detmer tourner sans arrêt sa tête pendant 20 secondes vers Ryn alors qu’elle faisait des cabrioles avec le vaisseau. Cela m’a fait penser aux bons vieux films hollywoodiens où la route était projetée sur un écran et où le conducteur du cabriolet décapotable pouvait en toute quiétude sortir sa minute de dialogue sans regarder une seule fois en direction de la route. C’est vraiment Jonathan Frakes qui a tourné cette m---- ?

Reste la petite balade de Burnham avec Book à la recherche de son frérot. Mal dialogué, mal amené, mal joué. J’ai eu mal pour les acteurs qui ne peuvent que se douter que le résultat à l’écran sera juste honteux.

Alors oui, en me relisant, j’ai bien peur d’avoir coupé l’herbe sous le pied d’Yves en reprenant, à ma façon, un par un, les thématiques défaillantes de cet épisode. Impossible de faire autrement quand tout ce qui fait que la série trouve grâce à mes yeux est absent de cet opus. Vous allez donc me demander pourquoi, après ce réquisitoire, je ne mets pas une note encore plus basse. Et bien quitte à me mettre dans les pas d’Yves, autant y aller jusqu’au bout (même si psychologiquement, je ne peux pas mettre un faux 5 étoiles à cette bouse) : pour une fois, Michael ne pleure pas. Et c’est tellement l’unique bonne nouvelle de cet épisode que cela vaut bien une étoile et demi...

Cette ligne de programmation ne sert qu'a formaté proprement les lignes de textes lors d'un utilisation sous Mozilla Firefox. J'aimerais pouvoir m'en passer mais je ne sait pas comment, alors pour l'instant. Longue vie et prospèrité

Analyse
Par Yves Raducka

Effectivement, Frank, tu as synthétiquement repris le flambeau de mon propre exercice critique depuis onze ans... et de l’ironie qui va avec. ;-)

Comme tu as opté cette fois pour une démarche analytique, tu as logiquement relevé les mêmes failles-en-série et donc abouti aux mêmes conclusions que moi. Or dans la mesure où ma démarche n’a pas vocation à être juste la version développée et exhaustive de la tienne, je ne ferai pas la mouche du coche et me contenterai en la circonstance de t’adouber en tout point.

En réalité, Discovery 03x08 The Sanctuary n’est pas fondamentalement pire que les autres opus de cette saison. Il en est simplement le pur parangon, condensant paresseusement la masse critique d’incohérences, d’inconséquences et de WTF de DIS… mais sans réussir (voire sans même chercher) à autant les maquiller d’alibis émotionnels/pathos/guimauve.
L’hyper-médiocrité y est d’une constance proverbiale, mais l’illusion manipulatoire – et donc l’arnaque – a probablement baissé d’un bon cran. Il y a en quelque sorte moins "tromperie sur la marchandise", ce qui favorisera les prises de conscience et multipliera les éclairs de lucidité chez les trekkers.
Peut-être aussi qu’à force, une nombre croissant de spectateurs finit par développer une forme d’immunité contre le "rideau de fumée" kurtzmanien. Une mithridatisation (ou une variolisation) à défaut de vaccination. Du coup, ce qui pouvait "marcher" en début de saison est désormais à la peine et "prend" de moins en moins...
Bien sûr, lorsque les masques tombent, il serait tentant de verser au crédit de l’épisode cette soudaine "transparence"… mais à condition qu’icelle soit vraiment intentionnelle.

Se contentant d’empiler sans complexe les clichés les plus resucés (et indigestes) de la culture populaire (chaque scène et chaque interaction ayant des "antécédents" incomparablement plus convaincants ailleurs), et se bornant à reproduire ad nauseam les mêmes nawaks et les mêmes abysses copyrightées "Disco", The Sanctuary est bel et bien un sanctuaire... mais dédié au non-être, si vide et si vain.
Dès lors, passer à nouveau un tel produit Tricatel au tamis serait lui faire bien trop d’honneur... qui plus est au risque d’en arriver à "radoter" quelque peu.

Nihil novi sub sole dans le Kurtzverse. Pour le coup, même la nullité autosatisfaite est en panne d’inspiration, faute d’être parvenue cette fois à tomber encore plus bas "where no one has gone before"...

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