Critique
Par Frank Mikanowski
Le nom de l’épisode, Temporal Edict, était une promesse d’histoire de voyage dans le temps. Hélas, triple hélas, ce n’est pas le cas. Et pourtant, un petit voyage dans le passé nous aurait permis de nous auto-prévenir de la nullité abyssale de ce troisième épisode de Star Trek Lower Decks. Petit à petit, les minces sourires, esquissés lors du pilote de la série animée, s’effacent pour ne laisser que consternation. Je le répète, je n’ai rien contre le fait de se moquer des oeuvres que j’aime, je trouve même cela plutôt sain. Mais l’épisode de cette semaine montre de manière plus que conséquente, que les scénaristes et producteurs de Lower Decks n’ont aucune conscience de ce qu’est Trek, ses valeurs, sa portée. Outre le fait de n’être aucunement drôle, la série se complaît cette semaine dans le pathétique le plus vomitoire possible. Yves avait déjà noté que le soit disant humour de la série se fondait sur la mise au piloris des valeurs véhiculés par Star Trek. Mais là, le niveau de négation de Trek, c’est comme si la série se parodiait elle même. Chaque "gag" est comme un crachat. Bref, si vous connaissez quelqu’un dans votre entourage qui déteste au plus au point Star Trek, n’hésitez pas à lui conseiller Lower Decks, il va se régaler. Je laisse Yves vous faire un état des lieux circonstancié des horreurs, pauvre homme. Vite une petite bière Romulienne pour oublier au plus vite cette bouse... Cette ligne de programmation ne sert qu'a formaté proprement les lignes de textes lors d'un utilisation sous Mozilla Firefox. J'aimerais pouvoir m'en passer mais je ne sait pas comment, alors pour l'instant. Longue vie et prospèrité |
Analyse
Par Yves Raducka
Oui, Frank, tu as parfaitement saisi et dénoncé l’ampleur et la puanteur de cette déjection...
Venons-en factuellement à l’épisode lui-même...
Sous couvert de parodie qui réussit le "tour de force" de ne même pas arracher une esquisse de sourire durant tout son run, Lower Decks 01x03 Temporal Edict aligne par contre les "prouesses" suivantes (liste non exhaustive) :
Mais que le fanboy enamouré se rassure : Lower Decks prétend toujours tout rédimer au moyen du plus factice des alibis, celui du "fan service pour les nuls", à savoir un empilement d’Easter eggs décontextualisés formant une couche toujours plus épaisse de name dropping ad (e)metum : les concerts de musique classique à bord l’USS Enterprise D (mais vite frappés de ringardise par la scène grunge de la "trop cool" Mariner) ; les émules du "miracle worker" de ST III The Search For Spock et TNG 06x04 Relics (au secours !) ; la superbe BO de Jerry Goldsmith dans ST The Motion Picture fredonnée par Boimler dans un turbolift (un peu comme la BO de Voyager pour annoncer les massacre de la nouvelle Seven/Lara Croft) ; les références appuyées aux spores de TOS 01x25 This Side Of Paradise, au Mugato de TOS 02x16 A Private Little War, à Armus de TNG 01x23 Skin Of Evil ; une projection holographique de Miles O’Brien considéré par le futur comme le personnage le plus important de l’Histoire de Starfleet ; la mise en abyme dévoyée par la postérité façon VOY 04x23 Living Witness... Ou comment convoquer à chaque fois le meilleur... pour accoucher systématiquement du pire ! Tant de madeleines de Proust, tant de référents audiovisuels, tant de morceaux de bravoures et d’états de grâce, tant de gimmicks emblématiques... que la pop culture étatsunienne avait déjà cannibalisés non-stop et digérés ad nauseam durant cinquante ans jusqu’à les réduire progressivement aux clichés les plus triviaux et les plus communs. Et c’est maintenant un "Star Trek" prétendûment canon qui a le culot (aussi misérable que turpide) de repasser derrière (comme si de rien n’était), à la manière d’un camion d’éboueurs puis d’une usine de recyclage pour tenter de fabriquer du "fun" et du "cool" à partir des égouts d’Hollywood !
Dès lors que Frank en arrive lui-même à attribuer à un Star Trek in name only la note plancher d’Unif (à savoir 1/5), cela signifie que mes déconstructions & pamphlets rituels ont en quelque sorte "parachevé leur mission"... perdant donc dorénavant en grande partie leur raison d’être.
Il ne suffisait pas que Star Trek soit mort en 2005, enterré en 2009, puis "révisionnismé" par les deux bouts en 2017 et en 2020... Oh non... Il faut désormais en sus que sa tombe soit bestialement profanée et son cadavre obscènement mutilé dans un abject spectacle trash ou gore hebdomadaire !
Bien des trekkers étaient disposés à avaler toutes les couleuvres depuis 2009 au nom de l’habituelle devise des junkies : « mieux vaut ça que pas de Star Trek du tout ». Eh bien l’effet cumulé de Kelvin, Discovery, Picard... et maintenant de Lower Decks aura finalement réussi à inverser cette proposition addictive : « mieux vaut aucun Star Trek que ça » ! Une prise de conscience tardive qui s’abat comme une sentence... et un couperet ou un Rubicon.
Cette ligne de programmation ne sert qu'a formaté proprement les lignes de textes lors d'un utilisation sous Mozilla Firefox. J'aimerais pouvoir m'en passer mais je ne sait pas comment, alors pour l'instant. Longue vie et prospèrité |