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The Girl Who Made the Stars
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Critique
Par Frank Mikanowski

Le second épisode est très différent visuellement du premier, bien que réalisé par la même société de production. Moins cartoon et plus réaliste visuellement, celui-ci montre Michael enfant et sa relation avec son père.
Celle-ci a beaucoup de mal à dormir lumière éteinte et comme tout parent qui se respecte, c’est en racontant une histoire que cela est sensé donner confiance à Michael. Certaines mauvaises langues pourraient même dire qu’à force de lui faire penser qu’elle peut être une super-héroïne, cela a pu développer chez elle certaines caractéristiques "énervantes"...
Si dans les histoires de notre vingt et unième siècle, un parent aurait invoqué des esprits ou la magie, le père de Michael évoque bien entendu un extraterrestre. Logique....
Pour autant, cela reste un conte pour enfants. À vous de voir si vous êtes réceptif ou pas à ce type d’histoire. Cela n’a pas été totalement mon cas.

Cette ligne de programmation ne sert qu'a formaté proprement les lignes de textes lors d'un utilisation sous Mozilla Firefox. J'aimerais pouvoir m'en passer mais je ne sait pas comment, alors pour l'instant. Longue vie et prospèrité

Analyse
Par Yves Raducka

Avec Short Treks 02x05 The Girl Who Made The Stars, le degré de canonicité augmente assurément de plusieurs crans, car avec le "sérieux" d’un épisode live, ce minisode déroule un fragment de l’enfance de Michael Burnham. Et parce qu’il convoque la pédagogie initiatique des contes (de Joseph Campbell à Vladimir Propp), il est supposé témoigner de la formation de la psyché de l’héroïne en titre de Discovery.

Eh bien, le témoignage est effectivement édifiant !

Car derrière la poésie strictement visuelle de l’animation, ce pseudo-mythe – sis il y a mille siècles en Afrique et que Mike Burnham relate à sa fille pour tenter de la guérir de ses angoisses nocturnes – n’est en rien vecteur de sens ! Ni moral, ni allégorique, ni métaphysique, ni scientifique.
En décidant d’ignorer la night beast (un gigantesque serpent), la petite fille africaine à laquelle s’identifie Michael ne fait pas montre de courage, mais d’inconscience. Puis en lui échappant par un vulgaire sprint, elle ne manifeste pas de vaillance, mais d’un instinct de survie (voire de ludisme d’après le ton général). En se dirigeant comme une phalène vers la lumière (en réalité un extraterrestre non humanoïde ayant atterri avec son vaisseau), la gamine ne fait pas preuve de discernement, mais de sujétion...
Finalement, la Grasshopper Mary Sue ne sera confrontée à aucune forme d’épreuve, de parcours, ou d’initiation la faisant se remettre en question et évoluer... Parce que, comme d’habitude dans le Burnham-verse – y compris ici par proxy –, tout lui tombe tout cuit dans le bec ! D’entrée de jeu, l’alien la dépeint comme "plus brillante que toute la lumière de la galaxie" (ben voyons, la surenchère devient toujours plus incontinente à chaque numéro, les superlatifs vont finir par manquer...), et lui offre en cadeau un "boite magique"... qui déploiera par la suite devant son village médusé le firmament (car il parait qu’en ce temps-là, il n’y avait pas encore d’étoiles dans le ciel) ! Après un tel exploit, elle deviendra bien entendu exploratrice et reine (c’était en effet le minimum).
En somme, à moins de chercher à enseigner aux enfants que les points iridescents de la voûte céleste ne sont que des guirlandes décoratives, ce faux conte en arrive à imputer symboliquement à la lumière-des-lumières prédestinée Mary-Sue-par-procuration la genèse du cosmos lui-même !!! Rien que ça ! Le complexe de Dieu hantait déjà les coulisses de la seconde saison de DIS, voilà que ce Short Treks nous explique que c’était dans l’ADN métapsychique de l’héroïne.

Short Treks 02x05 The Girl Who Made The Stars ne manque pas d’esthétique graphique et il est construit en métalepse (une fiction dans la fiction). Mais sa prétention initiatique est totalement vide de signifiance et de portée, même à l’aimable attention des mioches en très bas âge.
Pire, l’épisode est susceptible de dévoyer le paradigme initiatique en insufflant vanité et messianisme...
Il constitue surtout une désagréable piqûre de rappel quant à l’un des pires travers de Discovery : l’électivité cosmique de super-Mary Sue... qui s’étend depuis le berceau jusqu’aux contes fabriqués sur mesure pour sa glorification personnelle à travers tous les univers mentaux.

Fatalement, un traitement animé plus sérieux et prétentieux appelle un jugement à l’avenant, au contraire d’un opus délibérément décalé et cartoonesque comme le précédent.
Mais c’est surtout l’inévitable exercice de comparaison qui sera fatal.
Métalepse pour métalepse, des VOY 05x05 One Upon A Time et VOY 06x25 The Haunting Of Deck Twelve renvoient Short Treks 02x05 The Girl Who Made The Stars dans les tréfonds de la non-existence.
Et sur les univers sombres, il suffit par exemple de songer à Doctor Who 31x13 The Big Bang (une SF pourtant très light), au Pays roux de Florence Magnin, au Pays sans étoile de Pierre Christin (et indirectement à TOS 03x10 For The World Is Hollow And I Have Touched The Sky)… pour constater que ce thème fort chargé n’appartient pas forcément au registre de la fantasy et qu’il n’implique pas obligatoirement de massacrer les fondamentaux scientifiques.

Parler aux enfants est très estimable. Mais à condition de ne pas les confondre avec des demeurés.

Short Treks fait office de salle d’attente entre deux saisons pour justifier les abonnements à CBS All Access. Mais cette filler serie aura eu malgré elle le "mérite" de révéler en creux – et présentement par apagogie – à quel point l’univers bancal de Discovery s’avère moins indigeste sans sa Mary Sue.
De quoi appréhender plus que jamais une overdose aigüe de Burnham-centrisme dans la saison 3…

Cette ligne de programmation ne sert qu'a formaté proprement les lignes de textes lors d'un utilisation sous Mozilla Firefox. J'aimerais pouvoir m'en passer mais je ne sait pas comment, alors pour l'instant. Longue vie et prospèrité