Critique
Par Frank Mikanowski
Sept mois de disette et encore 4 mois d’attente avant de voir le retour de Star Trek Discovery. Difficile à avaler pour les clients de CBS All Access qui se sont massivement abonnés quand la série a débarqué en septembre 2017. La locomotive du service SVOD américain n’étant pas encore prête, voici en guise d’apéritif 4 mini-épisodes qui seront distillés un par mois.
Cette ligne de programmation ne sert qu'a formaté proprement les lignes de textes lors d'un utilisation sous Mozilla Firefox. J'aimerais pouvoir m'en passer mais je ne sait pas comment, alors pour l'instant. Longue vie et prospèrité |
Analyse
Par Yves Raducka
La question – rhétorique bien sûr – qui se pose est la suivante : n’est-il pas quelque peu ubuesque – et en même temps masochiste – de revisiter par une poignée de court-métrages l’une des pires saisons de l’Histoire des séries télévisées ? À la fois irrespectueuse de l’univers auquel elle prétend appartenir, incohérente envers elle-même, inconséquente et invraisemblable par son propos, emplie de personnages plus inintéressants ou antipathiques les uns que les autres... la série Discovery est bien la dernière à pouvoir se prêter - dans le langage des jeux vidéo - au farming !
Et pourtant, en théorie, le concept du webisode – dans lequel s’était par exemple spécialisée Battlestar Galactica 2003 – est susceptible de favoriser l’essentialisme qui résulte de la sous-enchère (visuelle et financière). En effet, avec moins de moyens, il devient possible de renouer avec la vocation historique minimaliste du format série TV, en délaissant le temps de quelques séances les démos de showroom (blockbuster-wannabe) pour se focaliser sur les problématiques intimistes. Ce qui, dans le contexte précis de la SF space opera, se traduit souvent par l’exploration des lower decks (en mémoire d’un inoubliable épisode de ST The Next Generation), portant ainsi l’attention des spectateurs sur les héroïques anonymes - ces personnages non moins méritants qui gravitent dans l’ombre des vedettes. Malheureusement, avec Short Treks 01x01 Runaway, aucun "miracle" ne s’est produit. Même avec moins de moyens (mais néanmoins un format d’image en cinémascope vers lequel tend l’industrie série TV), moins de personnages à l’écran, moins d’arrogance, et davantage d’intimité, Discovery reste Discovery ! La "signature Kurtzman" y est toujours aussi pesante et émétique. En focalisant le premier épisode de cette "série de traverse" sur Sylvia Tilly, l’intention était de lever davantage le voile sur ce personnage réputé ludique tout en appelant à l’empathie des spectateurs. Mais visiblement, les scénaristes se projettent tellement dans leurs scripts que ce sont leurs propres traits narcissiques – et ceux d’Hollywood – qui transparaissent à l’écran. Plus que jamais Tilly fait ici figure d’enfant gâtée, se contemplant le nombril, et dont le seul horizon se limite à sa propre personne, qu’il s’agisse de ses communications holographiques avec sa moralisante mère Siobhan… ou de sa rencontre prétendument initiatique avec l’extraterrestre Xahean. Cette dernière, nommée Me Hani Ika Hali Ka Po (abrégée en Po), encore adolescente, et future reine de Xahea, aura pris la fuite pour se mêler anonymement aux "manants" avant son couronnement. Ce qui l’aura conduit à embarquer comme passagère clandestine (dans un container) à bord de l’USS Discovery, dissimulée derrière un bouclier occulteur individuel.
Et que serait un scénario d’Alex Kurtzman sans son avalanche de nawaks et d’incohérences ? Le nouvel homme fort de CBS, présidant augustement au destin du label Star Trek, s’est surpassé sur ce plan dans le cadre d’une vignette de seulement 13’30 (hors génériques et bandes-annonces). Ainsi donc :
Ce mini-épisode, Runaway, appelle sans doute en lui-même la note la plus basse. Mais au royaume des "tournantes kurtzmaniennes", il serait virtuellement possible de pondre infiniment pire... à telle enseigne qu’il devient prophylactique de ré-étalonner le barème, voire de définir de nouvelles échelles... Cette ligne de programmation ne sert qu'a formaté proprement les lignes de textes lors d'un utilisation sous Mozilla Firefox. J'aimerais pouvoir m'en passer mais je ne sait pas comment, alors pour l'instant. Longue vie et prospèrité |