ESPACE, FRONTIERE DE L'INFINI
L'impulsion donnée par Roddenbeny était bien entendu primordiale, mais Star Trek fut un travail d'équipe : il faut en particulier citer le co-producteur Gene L. Coon, le producteur associé et directeur assistant Robert H. Justman et le décorateur Walter M. Jefferies. Sans parler, évidemment, des différents réalisateurs (particulièrement Marc Daniels et Joseph Pevney, piliers de la série), des monteurs, etc.
Une première brochure promotionnelle présentait l'équipage comme étant constitué du Capitaine Kirk (William Shatner), Monsieur Spock (Leonard Nimoy), Monsieur Scott (James Doohan), Monsieur Alden (Lloyd Haynes), Monsieur Sulu (George Takei), Dr. Piper (Paul Fix) et Yeoman Smith (Andrea Dromm). Ce casting changea rapidement à fur et à mesure que la série prit forme et que les personnages trouvèrent leurs marques... Kirk, Spock et Scott ne changèrent pas, mais Sulu devint navigateur. Grace Lee Whitney (remarquée par Roddenberry sur le tournage de Police Story et ici affublée d'une perruque tressée plutôt ridicule) prit le rôle du Yeoman, rebaptisée Janice Rand. Défini comme étant un mélange de secrétaire, de bonne et de... potiche décorative, il s'agissait d'un rôle très mineur, imaginé à la fois pour avoir une présence féminine attractive (belle concession au machisme de l'époque!) et pour établir l'impression de vie quotidienne, de domesticité (Rand était censée servir le café, ranger les vêtements du capitaine et refaire son lit... Ces scènes furent coupées). Les premières photos de promotion nous montraient pourtant Kirk, Spock et Rand posant ensemble. DeForest Kelley ne tarda pas à rejoindre l'équipage au poste de médecin-chef, le Dr. McCoy. Beaucoup plus jeune que Paul Fix, Deforest Kelley incarnait pourtant beaucoup mieux la figure de « médecin de campagne », ronchon et cynique, et il se débarrassa ainsi des rôles de méchants qui lui collaient à la peau jusqu'à présent. Majel Barrett ne fut oubliée : elle hérita d'un petit rôle, l'infirmière Christine Chapel, assistante de McCoy et amoureuse de Monsieur Spock sans espoir (cette dernière touche aurait pu être du dernier grotesque mais fut toujours jouée avec délicatesse, rendant sensible et attachant un personnage pourtant très mineur). John Winston devint le lieutenant Kyle, responsable du téléporteur (un petit rôle de « figuration intelligente »).
Les costumes furent retouchés une troisième fois: plus de vestes, cols plus bas et noirs, des jupes pour les femmes, les insignes de poitrine prirent leur aspect définitif.
Juste avant le tournage du premier épisode, un dernier membre d'équipage rejoint l'Entreprise Nichelle Nicholls est engagé par Roddenberry (qui la connaissait depuis une apparition dans The Lieutenant) pour jouer le rôle de l'officier des communications, le lieutenant Uhura. Il n'est pas surprenant en soi de trouver une noire dans un équipage multi-racial, mais en cette année 1966 les dirigeants de NBC se firent tout de même quelques cheveux blancs à l'idée d'avoir à bord de l'Entreprise un officier à la fois de couleur et femme !
Quant à l'environnement de la série, l'utopie qui est à la base de son univers, il est bien défini par le discours d'Edith Keeler dans « Contretemps » : « Un jour viendra, bientôt, sans doute, où l'homme pourra domestiquer une incroyable énergie Cette énergie pourra nous propulser vers d'autres mondes, dans des espèces de vaisseaux spatiaux. Et ces hommes qui navigueront dans l'espace connaîtront le moyen de nourrir des millions d'êtres affamés, et aussi de guérir leurs maladies. Ils auront le pouvoir de redonner à chaque homme l'espoir en des lendemains meilleurs. » La structure de chaque épisode sera : introduction, générique, épisode, séquence finale (fréquemment humoristique), générique final (constitué d'images tirées de divers épisodes, toujours différentes à part une photo finale de Susan Oliver dans son maquillage vert de « The Cage »). Chaque générique sera ouvert par un texte devenu célèbre: « Espace, frontière de l'infini, vers laquelle voyage notre vaisseau spatial. Sa mission de cinq ans : explorer de nouveaux mondes étranges, découvrir de nouvelles vies, d'autres civilisations, et, au mépris du danger avancer vers l'inconnu. » (La VF en offre plusieurs variantes.)
Les épisodes sont ici listés dans leur ordre de production, qui est aussi l'ordre adopté par les cassettes vidéo VO, et dans la Star Trek Chronology.
3 - FAUSSES MANOEUVRES
(THE CORBOMITE MANEUVER)
Écrit par Jerry Sohi
Réalisé par Joseph Sargent
Première diffusion américaine : 10 novembre 66
Première diffusion française : 23 juillet 86
L'Entreprise est capturé par un vaisseau gigantesque, le Fesarius, qui menace de le détruire dans dix minutes. Kirk bluffe le capitaine extraterrestre, Balok, en lui faisant croire à l'existence d'un « corbomite », arme permettant la destruction des agresseurs en même temps que l'auto-destruction de l'Entreprise. Balok se révélera finalement n'être qu'une marionnette, maniée par une entité qui voulait s'assurer des intentions pacifiques de l'Entreprise.
4 - TROIS FEMMES DANS UN VAISSEAU
(MUDD'S WOMEN)
Écrit par Stephen Kandel (d'après Gene Roddenberry)
Réalisé par Harvey Hart
Première diffusion américaine : 13 octobre 66
Première diffusion française : 14 septembre 86
L'Entreprise vient à la rescousse d'Harry Mudd et de sa « cargaison », trois jolies jeunes femmes, en perdition. Mudd se révèle bien vite être un escroc intergalactique, aussi sympathique que magouilleur et fauteur de troubles...
Un des scripts écrits pour le second pilote, et première apparition de l'incorrigible Han-y Mudd (Roger C. Carmel (né à Brooklyn en 1932, mort en 1986).). Cet épisode est un agréable mélange de comédie et de space-opera, premier exemple du délicat équilibre aventure / réflexion / sourire qui est une des « marques de fabrique » de Star Trek.
5 - L'IMPOSTEUR
(THE ENNEMY WITHiN)
Écrit par Richard Matheson
Réalisé par Leo Penn
Première diffusion américaine : 5 octobre 66
Première diffusion française : 2 septembre 86
Un accident de téléporteur duplique le capitaine Kirk en deux individus, l'un doté de toutes ses qualités, l'autre de tous ses défauts.
Le script de Matheson prévoyait que Spock utilise une arme, Nimoy préféra inventer une méthode de neutralisation non-violente, la « prise vulcaine », plus dans la logique du personnage. Quand à McCoy, il sort pour la première fois son « Il est mort, Jim », devenu légendaire. Pour le reste, ce scénario du type Jecky & Hyde ne fait pas merveille, certaines scènes sont même assez ridicules (pauvre Janice Rand !).

6 - ILS ÉTAIENT DES MILLIONS
(THE MAN TRAP)
Écrit par George Clayton Johnson
Réalisé par Marc Daniels
Première diffusion américaine : 8 septembre 66
Première diffusion française : 23 août 86
Sur la planète M-113, Kirk et son équipage sont accueillis par les archéologues Robert et Nancy Crater, qu'ils sont chargés de ravitailler. Mais chacun voit Nancy différemment : elle a été remplacée par un change-forme, qui vit en symbiose avec Robert Crater et se nourrit de sel.
La série en est encore à ses balbutiements, et on semble avoir pour l'instant oublié les visées humanistes... ( pas une seconde on n'essaye de comprendre cette créature pourtant intelligente ). A noter que ce fut le premier épisode diffusé : la structure « monstre de la semaine » était familière aux dirigeants de la chaîne...
7 - L'ÉQUIPAGE EN FOLIE
(THE NAKED TIME)
Écrit par John D. F. Black
Réalisé par Marc Daniels
Première diffusion américaine : 29 septembre 66
Première diffusion française : 24 août 86
Un virus, rapporté d'une base scientifique dévastée, contamine tout l'Entreprise, semant la folie et la violence dans l'équipage.
Un épisode important pour le développement des personnages : Sulu se déchaîne, les relations entre Spock, Kirk et McCoy trouvent pour la première fois leur équilibre. Au XXIV siècle, l'équipage de l'Entreprise-D sera à son tour victime de ce mal, dans l'épisode Next Generation « The Naked Now ».
8 - CHARLIE X
(CHARLIE X)
Écrit par Dorothy C. Fontana (d'après Gene Roddenberry) Réalisé par Lawrence Dobkin
Première diffusion américaine : 15 septembre 66
Première diffusion française : 25 août 86
Le vaisseau-cargo Antarès remet à l'Entreprise le jeune Charlie Evans, seul rescapé d'un crash sur Thasus, mais est détruit peu de temps après. Et Charlie Evans commence à se déchaîner, doté d'un pouvoir terrifiant. Il fait disparaître Rand, et prend finalement le contrôle de l'Entreprise.
Le thème de l'extraterrestre enfant qui sème la pagaille sans vraiment vouloir faire du mal deviendra un classique de la série : cf. « Fausses manouvres », « Le chevalier de Dalo »...
9 - ZONE DE TERREUR
(BALANCE 0F TERROR)
Écrit par Paul Schneider
Réalisé par Vincent McEveety
Première diffusion américaine : 15 décembre 66
Première diffusion française : 6 juillet 86
Alors que l'Entreprise patrouille à la frontière de la Zone Neutre avec l'Empire Romulien, et qu'à bord on fête le mariage d'Angela Martine et Robert Tomlinson, des avant-postes de la Fédération sont détruits. Les Romuliens semblent avoir mis au point un moyen de rendre invisibles leurs vaisseaux.
Un épisode typique des vues humanistes et anti-guerrières que souhaitait véhiculer Roddenberry On y parle ouvertement de racisme ( un mal considéré au XXllle siècle comme aberrant et dépassé ) et le dialogue final entre Kirk et le commandant Romulien est une belle déclaration contre l'absurdité de la guerre. C'est la première apparition des Romuliens, qu'on découvre être de lointains cousins des Vulcains, et le portrait réaliste qui est brossé de l'équipage Romulien est intéressant. A noter que Mark Lenard joue le rôle du commandant : il reviendra ensuite dans le rôle de Sarek,. le père de Spock. Lawrence Montaigne (Decius) jouera plus tard le rôle de Stonn, le rival de Spock dans « Le mal du pays ».
10 - PLANÈTE DES ILLUSIONS
(WHAT ARE LITTLE GIRLS MADE 0F?)
Écrit par Robert Bloch
Réalisé par James Goldstone
Première diffusion américaine : 20 octobre 66
Première diffusion française : 18 septembre 86
L'Entreprise arrive sur Exo III pour savoir ce qu'est devenu le Dr. Roger Korby. li est toujours vivant, mais vit dans les sous-sols, avec deux androïdes qu'il a construits. Kirk et Chapel descendent le retrouver - Christine Chapel ne s'est engagée que pour cela, étant la fiancée de Korby. Celui-ci, devenu plus machine que homme, fabrique un faux Kirk et tente de s'emparer du vaisseau.
Un morceau du passé de Chapel, qui décidera finalement de rester sur l'Entreprise après la mort de Korby. Et l'on apprend que Kirk a un frère, George Samuel.
11 - LES VOLEURS D'ESPRIT
(DAGGER 0F THE MIND)
Écrit par S. Bar-David (Shimon Wincelberg)
Réalisé par Vincent McEveety
Première diffusion américaine : 3 novembre 66
Première diffusion française : 27 août 86
Suite au sauvetage du Dr. Simon van Gelder, à demi-fou, l'Entreprise mène l'enquête sur une colonie pénitentiaire, dont le directeur semble pratiquer la manipulation mentale. Fait prisonnier Kirk est « reprogrammé » pour tomber amoureux de son assistante, le Dr. Helen Noël.
Première utilisation de la fusion mentale vulcaine, qui permet à Spock de lire dans les esprits par simple contact. A remarquer que le rôle du Dr. Noel était prévu pour Janice Rand à l'origine. L'équipe craignit qu'à développer une intrigue amoureuse entre Kirk et sa Yeoman le personnage du capitaine perde de ses possibilités - C'eut été briser l'image de play-boy développée par Kirk !
12 - MIRI
(Miri)
Écrit par Adrian Spies
Réalisé par Vincent McEveety
Première diffusion américaine : 27 octobre 66
Première diffusion française : 28 août 86
Une expérience de drogue d'immortalité a décimé toute une planète, semblable à la Terre, ne laissant en vie que les « enfants » - en fait des individus au métabolisme très ralenti, qui meurent dans d'horribles souffrances quand ils atteignent la puberté. Contaminés à leur tour les membres de l'Entreprise doivent trouver un remède, mais leur action est entravée par les enfants, qui les volent et enlèvent Rand. Une enfant, Miri, amoureuse de Kirk, l'aidera à les sauver.
13 - LA CONSCIENCE DU ROI
(THE CONSCIENCE 0F THE KÎNG)
Écrit par Barry Trivers
Réalisé par Gerd Oswald
Première diffusion américaine : 8 décembre 66
Première diffusion française : 26 août 86
Persuadé que l'acteur Anton Karidian est en fait l'ex-dictateur Kodos, qui est responsable d'un terrible massacre sur Tarsus IV où est morte sa famille, le Dr. Leighton fait venir Kirk, qui a également vécu ce drame. Kirk décide d'embaucher la troupe de Karidian sur l'Entreprise pour mieux l'étudier. Durant le voyage, le lieutenant Riley, un autre survivant de Tarsus IV, est empoisonné et manque de mourir.
Premier flirt de Star Trek avec Shakespeare (tant au niveau de la situation qu'à celui de quelques allusions). Dernière apparition de Janice Rand dans la série: non seulement son personnage était inutile mais l'actrice posait des problèmes à l'équipe - caractérielle, sombrant dans l'alcoolisme, droguée aux pilules de régime, Grace Lee Whitney mit de longues années à remonter la pente. Reste que la disparition de Rand fut certainement un bien pour la série, la débarrassant d'un personnage franchement ridicule.

14 - GALILEE NE REPOND PLUS
(THE GALILEO SEVEN)
Écrit par Oliver Crawford & S. Bar-David (d'après Oliver Crawford)
Réalisé par Robert Gist
Première diffusion américaine : 5 janvier 67
Première diffusion française : 29 août 86
En route pour Markus III, l'Entreprise rencontre un quasar géant et décide d'une mission d'exploration. La navette Galilée, qui transportait McCoy, Scott, Spock et d'autres membres d'équipage, s'écrase sur la planète Taurus Il, peuplée d'indigènes proches des Hommes de Néanderthal, et l'Entreprise ne peut se porter à leur secours. Spock doit alors faire la preuve de ses capacités de commandement, et diriger les opérations de survie.
Un épisode-clef pour l'évolution du personnage de Spock. Le rôle du Yeoman Mears avait originellement été écrit pour Rand. Première apparition de la navette Galilée - au design « boîte de lessive » fort moche.
15 - COURT MARTIALE
(COUR MARTIAL)
Écrit par Don M. Mankiewicz & Stephen W. Carabatsos (d'après Don M. Mankiewicz)
Réalisé par Marc Daniels
Première diffusion américaine : 2 février 67
Première diffusion française : 11 août 86
James Kirk est accusé d'avoir provoqué la mort du lieutenant-commander Ben Finney, qu'il avait déjà fait rétrograder autrefois, quand tous deux étaient à l'Académie. Kirk est donc jugé en court martiale. Il choisit comme avocat l'excentrique Samuel Cogley, alors que l'accusation est menée par une de ses anciennes petites amies, Areel Shaw.
Une superbe histoire judiciaire à la Perry Mason transposée dans le cadre de Starfleet - inattendu et réussi.
16 - LA MÉNAGERIE
(THE MENAGERIE)
Écrit par Gene Roddenberry
Réalisé par Marc Daniels (scènes supplémentaires) et Robert Butier (scènes du pilote).
Épisode en deux parties
Première diffusion américaine : 17 & 24 novembre 66
Première diffusion française : 4 septembre 86
L'Entreprise répond à un appel de son ancien capitaine, le Christopher Pike, et se rend à la base spatiale 6. Là, Pike, totalement défiguré et paralysé par un accident, est enlevé par Spock et amené à bord. Le Commodore Mendez (dirigeant la base) et Kirk découvre que le premier officier a bloqué l'Entreprise en route vers la planète interdite de Talos IV, et Spock doit passer en court martiale.
Epineaux problème que l'utilisation de « The Cage » dans le cadre de la série, tant les deux étaient différents. Ce double épisode y parvient avec astuce, mêlant extraits du premier pilote et nouvelles scènes, et donne par la même occasion une dimension historique à l'univers de Star Trek. C'est aussi une occasion de donner de la profondeur à Spock - qui fait ici pour Pike ce que Kirk et les autres feront pour lui-même dans le 3 film. Pour le rôle du capitaine Pike handicapé, l'acteur Sean Kenney prit la place de Jeffrey Hunter, auquel il ressemble beaucoup.
17 - UNE PARTIE DE CAMPAGNE
(SHORE LEAVE)
Écrit par Theodore Sturgeon
Réalisé par Robert Sparr
Première diffusion américaine : 29 décembre 66
Première diffusion française : 30 août 86
Une journée de repos de l'équipage de l'Entreprise sur une planète apparemment paradisiaque tourne peu à peu au délire: un lapin blanc géant apparaît, poursuivi par une petite fille; un samouraï menace Sulu; des tigres, des bretteurs, d'anciennes connaissances, apparaissent à tout le monde... et McCoy est tué par un chevalier noir ! La planète se révélera en fait être le parc d'attraction d'une ancienne race.
18 - LE CHEVALIER DE GOTHOS
(THE SQUIRE 0F GOTHOS)
Écrit par Paul Schnetder
Réalisé par Don McDouggall
Première diffusion américaine : 12 janvier 67
Première diffusion française : 31 août 86
L'Entreprise est retenu captif en orbite autour d'une planète inconnue, et divers membres d'équipage sont transportés à l'intérieur d'un château médiéval, pour l'amusement de Trelane, extraterrestre visiblement intéressé par les Terriens - quoique ses informations sur le sujet datent un peu...
Un épisode original et divertissant, particulièrement remarquable pour le numéro truculent de William Campbell (Trelane).
19 - ARENA
(ARENA)
Écrit par Gene L. Coon (d'après une nouvelle de Fredric Brown)
Réalisé par Joseph Pevney
Première diffusion américaine: 19 janvier 67
Première diffusion française : 31 août 86
L'Entreprise est appelé par la base de Cestus III - qui s'avère ravagée. L'appel était un piège, monté par les attaquants de la base. L'Entreprise poursuit le vaisseau ennemi, mais tous deux se retrouvent bientôt sur le territoire des Metrons, qui décident que le conflit sera résolu par un combat singulier entre Kirk et le capitaine ennemi, Gorn.
Une fable contre l'intolérance et les préjugés, typique des convictions humanistes qui firent la pérennité de la série. La nouvelle de Brown fut aussi adaptée par Au-delà du réel (« Fun and Games »).
20 - LES JUMEAUX DE L'APOCALYPSE
(THE ALTERNATIVE FACTOR)
Écrit par Don Ingails
Réalisé par Gerd Oswald
Première diffusion américaine : 30 mars 67
Première diffusion française : 6 août 86
Sur une planète désertique vit Lazarus, obsédé par un mystérieux ennemi et victime de crises qui le font passer dans un autre univers, Il est recueilli par l'Entreprise.
21 - DEMAIN SERA HIER
(TOMORROW IS YESTERDAY)
Écrit par C. Fontana
Réalisé par Michael O'Herlihy
Première diffusion américaine : 26 janvier 67
Première diffusion française : 30 janvier 82
L'Entreprise a été projeté en arrière dans le temps, au XXe siècle, où on le prend pour un OVNI.
Mais la présence de l'Entreprise à cette époque crée un paradoxe temporel : le fils du pilote qui a photographié l'Entreprise et a été recueilli à bord mènera une importante mission d'exploration spatiale...
Un des grands classiques de la série et une approche intelligente du thème du voyage dans le temps (rarement traité au cinéma mais auquel Star Trek reviendra souvent).
22 - LE RETOUR DES ARCHONS
(THE RETURN 0F THE ARCHONS)
Écrit par Bons Sobelman (d'après Gene Roddenberry)
Réalisé par Joseph Pevney
Première diffusion américaine : 9 février 67
Première diffusion française : 7 septembre 86
L'USS-Archon a disparu il y a un siècle près de la planète Beta III et l'Entreprise vient enquêter. La planète semble calme, et pourtant la première expédition a disparu, seul Sulu en est revenu, comme manipulé par une force extérieure. Peu après que Kirk, Spock et McCoy soient à leur tour descendus, une folie collective s'empare des habitants, pendant toute une nuit. Toute la population répond aux stimuli de Landru, un ordinateur chargé de gouverner la planète.
Un autre thème classique de la série : Kirk contre la tyrannie des ordinateurs ! Atmosphère tendue et décor rétro, de l'excellent Star Trek.
23 - ÉCHEC ET DIPLOMATE
(A TASTE 0F ARMAGEDDON)
Écrit par Robert Hamner & Gene L. Coon (d'après Robert Hamner)
Réalisé par Joseph Pewiey
Première diffusion américaine : 23 février 67
Première diffusion française : 20juillet 86
L'Entreprise se retrouve l'otage d'une guerre absurde, que se livrent depuis des siècles deux planètes par ordinateurs interposés. Les frappes explosives sont simulées, pour éviter de détruire les planètes, mais les « morts » enregistrées doivent être rendues effectives: les « morts » se doivent de se présenter pour être désintégrer dans des machines ! Et les membres de l'Entreprise sont « morts »...
Kirk contre la tyrannie des ordinateurs, chapitre deux. Et encore une fable contre la guerre.
24 - LES DERNIERS TYRANS
(SPACE SEED)
Écrit par Gene L. Coon & Carey Wilbur (d'après Carey Wilbur)
Réalisé par Marc Daniels
Première diffusion américaine : 16 février 67
Première diffusion française: 13 septembre 86
L'Entreprise découvre un vaisseau de la fin du XXe siècle, le Botany Bay, avec à son bord tout un équipage en hibernation. Ces hommes s'avèrent être des humains génétiquement modifiés, qui gouvernèrent tyranniquement la Terre autrefois. Khan Noonian Singh, leur chef, était lui-même le dictateur d'un quart de la planète.
Ricardo Montalban a fait de son personnage l'un des plus crédibles de toute la série, et a retrouvé ce rôle dans le second film. La Guerre Eugénique a ravagé la Terre à partir de 1992 - il est également fait référence à cette sombre période dans le pilote de The Next Generation.
25 - UN COIN DE PARADIS
(THIS SIDE 0F PARADISE)
Écrit par D.C. Fontana (d'après Nathan Butier - Jerry Sohi - & D.C. Fontana)
Réalisé par Ralph Senensky
Première diffusion américaine : 2 mars 67
Première diffusion française : 10 septembre 86
Les habitants d'Omicron Ceti III devraient tous être morts, exposés comme ils l'ont été à des rayons Berthold. Mais ils sont bien vivants, apparemment protégés par des spores - dont l'effet secondaire est de libérer les émotions. Exposé aux spores, Monsieur Spock exprime son amour pour une botaniste qu'il a connu autrefois, cependant que tout l'Entreprise est contaminé.

26 - LES MINES DE HORTA
(THE DEVIL IN THE DARK)
Écrit par Gene L. Coon
Réalisé par Joseph Pevrey
Première diffusion américaine : 9 mars 67
Première diffusion française : 16 septembre 86
Un monstre tue les mineurs qui travaillent à l'extraction des nombreux minerais que recèle Janus VI. Appelés à la rescousse, Spock et Kirk réalisent que le « monstre » est une créature intelligente, et tentent de communiquer avec elle. Oui, elle : c'est une mère qui tente de protéger ses oufs avant que les humains ne les détruisent, annihilant par là-même l'avenir de sa race.
Une fois encore la xénophobie est dénoncée, à travers un être, la Horta, particulièrement différent de nous (une sorte de masse siliceuse rampante). Le scénario de Coon comme la réalisation de Pevney en font un chef-d'ouvre de la série. Les romans Star Trek utilisent régulièrement un membre d'équipage Horta comme personnage mineur récurrent.
27 - LES ARBITRES DU COSMOS
(ERRAND 0F MERCY)
Écrit par Gene L. Coon
Réalisé par John Newland
Première diffusion américaine : 23 mars 67
Première diffusion française : 6 mars 82
L'Empire Klingon et la Fédération sont au bord de la guerre, et se disputent la planète Organia. L'Entreprise est envoyé pour protéger cette dernière, mais ses habitants, pacifistes forcenés, refusent de prendre en compte le danger.
Encore deux apports majeurs de Coon au « mythe » Star Trek les Klingons, qui vont devenir les principaux « méchants » de la série, et le traité d'Organia (une paix imposée entre la Fédération et les Klingons), pierre de touche de tout cet univers puisqu'il y est constamment fait référence ensuite, de la série à Next Generation en passant par les films, pour expliquer l'équilibre des forces. C'est aussi le début de la « malédiction » des commandants klingons : à chaque nouvelle apparition des Klingons, on voulut réutiliser l'acteur précédent qui, à chaque fois, était indisponible - raison pour laquelle il n'y eut jamais de personnage klingon récurrent.
28 - CONTRETEMPS
(THE CITY ON THE EDGE 0F FOREVER)
Écrit par Harlan Ellison
Réalisé par Joseph Pevney
Première diffusion américaine : 6 avril 67
Première diffusion française: 13 février 82
Cette « cite au bord de l'éternité », c'est le San Francisco des années 20, dans lequel se projettent Kirk et Spock, à la recherche de McCoy. Le docteur, rendu fou par une injection accidentelle de cordrazine, s'est téléporté sur une planète où s'élève une machine vivante, le Gardien de l'Éternité, puis s'est enfui dans le temps à travers son porche. Recueillis comme des vagabonds par une assistante sociale, Kirk et Spock s'installent en attendant McCoy. Kirk tombe amoureux de leur bienfaitrice, Edith Keeler, mais un tricordeur bricolé par Spock (« Capitaine, vous me demandez de travailler avec un équipement qui laisse loin derrière les haches de silex et la pierre taillée ») révèle que l'Histoire risque d'être gravement transformée : Edith Kecler, visionnaire et pacifiste, sera responsable de la non intervention des USA dans la Seconde Guerre Mondiale. IL faut qu'elle meure - et c'est Kirk qui doit empêcher McCoy de la sauver.
Le script original était d'Ellison (Il remporta un Writer's Guild Award) mais il fut largement réécrit par Roddenberry pour s'insérer dans la continuité de la série (et gagna un International Hugo Science Fiction Award). Quoiqu'il en soit, cela demeure le chef d'ouvre absolu de toute la série, tout à la fois une bouleversante histoire de sacrifice nécessaire et un formidable paradoxe temporel. Edith Keeler était interprétée par Joan Collins - mieux connue depuis pour des rôles moins altruistes. Le titre français rend encore moins que d'habitude hommage à la beauté du titre d'origine.
29 - LA LUMIÈRE QUI TUE
(OPERATION : ANNIHILATE !)
Écrit par Stephen W. Carabatsos
Réalisé par Herschel Daugherty
Première diffusion américaine: 13 avril 67
Première diffusion française : 12juillet86
La planète Deneva, où habitent George Samuel Kirk (le frère du capitaine) et sa famille, ne répond plus. Elle a été envahie par des parasites volants qui produisent un phénomène de folie collective.
Un épisode solide et efficace pour finir la saison, où les trois personnages principaux et leurs relations sont parfaitement exploités. Toutes nos félicitations au traducteur du titre, qui en VF détruit tout suspense !
Cette première saison démarra assez lentement. Roddenberry et Justman travaillaient intensivement pour lancer la série sur le bon chemin, ce qui conduisit rapidement au départ de John D.F. Black, qui estimait que les scénarios étaient détériorés par la lourde empreinte de Roddenberry. Il fut remplacé à la coordination des scénarios par Stephen Carabatsos, durant 15 semaines, puis par Dorothy Fontana. Après 13 épisodes, Roddenberry épuisé prit du recul et nomma Gene L. Coon (Un scénariste et producteur confirmé. Il est mort en 1973 - trop tôt pour réclamer sa part du mythe Star Trek, que s'est entièrement approprié Roddenberry) producteur - une démarche qui permit vraiment à Star Trek de démarrer : « A mon avis, Gene Coon insuffla plus de vie dans Star Trek que tout autre personnes (William Shatner), Gene L. Coon créa limage noble dont tout le monde crédite Roddenberry. » (David Gerrold).

Au chapitre des points forts de cette première saison étaient des scripts intelligents - toujours attaché à être proche de la littérature de SF, Roddenberry avait fait appel à divers écrivains reconnus, ce qui explique la présence de pointures comme Robert Bloch, George Clayton Johnson, Richard Matheson, Jerry Sohl, Harlan Ellison et Theodore Sturgeon. Et les scénaristes professionnels ne furent pas en reste - à commencer par Gene L. Coon et Dorothy C. Fontana : à eux deux ils établirent l'essentiel de ce qui devait faire la pérennité de Star Trek,
Également remarquables, des efforts furent faits pour donner l'impression d'un vaisseau avec un Important équipage , quelques figurants revinrent plusieurs fois, (Les lieutenants DeSalle: (3 épisodes, Michael Berner), Galloway (4 épisodes, David L Ross), Leslie (7 épisodes, Eddie Paskey) et O'Nerl (2 épisodes, Sean Morgan), le lieutenant-commander Kelowrtz (3 épisodes, Grant Woods), le docteur M'Bensa (2 épisodes, Booker Marshall) et Angela Martine-Teller (3 épisodes, Barbara Baldavln)) et la passerelle était tout le temps plein de personnel, comme d'ailleurs les couloirs de l'Entreprise.
Au chapitre des faiblesses (relatives) était le manque de moyens financiers. La série étant fauchée, c'était pour les décorateurs une lutte constante et ils étaient obligés de « bricoler », de faire preuve d'un maximum d'imagination pour masquer leur pauvreté. D'où la réutilisation d'éléments, telle console qu'on retrouve d'un épisode à un autre dans des contextes différents, tel panneau du Botany Bay qui finit comme équipement de la salle médicale, un seul court tronçon de couloir filmé sous tous les angles, etc. Malgré toute l'astuce de Jefferies et de son équipe, le résultat faisait fréquemment « carton-pâte » ... Les meilleurs épisodes sont, à mon goût, ceux qui se déroulent soit entièrement à l'intérieur de l'Entreprise, soit en décors « naturels » , les rues des studios Desilu-Culver dans « Mir », « Le retour des Archons » et « Contretemps », les sobres décors de « Court martiale » et « La lumière qui tue ».
Toujours du fait du manque de moyens, les producteurs devaient faire très attention à équilibrer le nombre d'histoires se déroulant sur l'Entreprise (économiques puisqu'uniquement en décors pré-existants) avec celles se déroulant sur une planète (coûteuses en constructions ou locations). Certains épisodes furent réécrits pour économiser une scène en extérieur, ou utiliser un décor déjà existant chez Desilu.
FICHE TECHNIQUE - PREMIÈRE SAISON
Producteurs, Gene Roddenberry, Gene L Caon
Producteur exécutif , Gene Roddenberry
Producteurs associés, Robert H. Justman, John DJ. Black
Conseiller pour les scripts, Steven W. Carabatsos
Musique du générique , Alexander Courage
Musiques additionnelles , Fred Steiner, Sol Kaplan, Joseph Mullendore, Gerald Frred
Directeur de la photographie, Jerry Flnnerman
Décorateurs, Roland M. Brooks, Walter M. Jefferies
Monteurs, Robert L Swanson, Frank P Keller, Fabien Tordirnenn, Bruce Schoengarth
Assistant du producteur, Edward K Milkls
Assistants directeurs, Gregg Peters, Michael S. Ghck
Ensembliers, Carl F. Biddiscombe, Marvin March
Costumes: William Ware Theiss
Effets spéciaux, Jirn Rugg
Maquilleur, Fred B. Philips
Coiffeur: Virginia Darcy
Casting, Joseph D'Agosta
Par ailleurs, l'âge de Star Trek est aujourd'hui très apparent dans quelques détails: une certaine imagerie « extraterrestre à grosse tête » (les Talosiens de « La ménagerie », Balok dans « Fausses manouvres »), le flou sur les gros plans de visages féminins et des teintes un peu « éteintes », (Des effets « rétro » dus à l'âge du directeur de la photographie, Jeny Finnermen La photographie et la couleur se modernisèrent notablement avec l'arrivée de Al Francis, mais cela ne se fit hélas qu'à la troisième saison ) et, enfin, la musique, qui elle aussi a fort vieilli - un bon exemple de tous ces détails qui « datent » la série (à part le premier) peut se trouver dans « Contretemps »
Le tournage de chaque épisode ne devait pas dépasser 6 jours et 12 minutes (pour des raisons syndicales), et la post-production prenait une autre semaine.
Par conséquent (comme dans toutes les séries) le rythme de travail était frénétique, épuisant, et Il n'y avait guère le temps de la réflexion ... D'où, par exemple, de nombreuses petites erreurs de montage (scène incluse plutôt qu'une autre qui était meilleure, scènes abandonnées, détails erronés, effets oubliés, etc). « Ces productions par épisodes sont tellement pleines de compromis que la compromission devient un art », définissait le réalisateur Marc Daniels. Dans ces conditions, on est surpris de la qualité du résultat, on s'étonne que les idéaux présidant à la création de Star Trek ne se soient pas plus dilués dans les compromis de production ..
Star Trek fut programmé pour la première fois sur NBC le jeudi 8 septembre 1966, à 20h30 D'emblée, la série fit beaucoup parler d'elle, des clubs se formèrent dans les universités, les téléspectateurs développèrent un fort attachement pour les personnages. Mais ce n'était pas le succès: les sondages montraient que, s'adressant à un public plutôt intellectuel, la série n'attirait pas suffisamment de spectateurs. Après seulement trois mois, on commença à parler d'annulation - ou (pire ?) d'adaptation à un public plus jeune! Les écrivains de SF réagirent: en décembre un groupe formé en particulier de Poul Anderson, Robert Bloch, Lester dei Rey, Harlan Ellison, Philip José Farmer, Franck Herbert, Richard Matheson, Theodore Sturgeon et A. E. van Vogt, « The Committee », envoya à tous les inscrits de la Convention Mondiale de Science Fiction de 1966 une lettre appelant à se mobiliser pour sauver Star Trek. l'effet fut immédiat, NBC croula sous les lettres de fans, 29 000 pendant la première saison !
Note sur la chronologie , La mission de cinq ans de James T. Kirk débute en 2266.
Cette ligne de programmation ne sert qu'a formaté proprement les lignes de textes lors d'un utilisation sous Mozilla Firefox. J'aimerais pouvoir m'en passer mais je ne sait pas comment, alors pour l'instant. Longue vie et prospèrité